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Billet de blog 28 octobre 2013

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A COURT D'ARGENT, LA GENDARMERIE FRANCAISE ROULE A CREDIT

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Les gendarmes français ont consommé tous leurs crédits destinés à l'achat de carburant. S’ils ont conservé leurs effectifs, les 100’000 pandores sont contraints aussi de se déplacer dans des véhicules de plus en plus vétustes.

Image: ARCHIVES / PHOTO D'ILLUSTRATION/AFP

Selon une  information relayée par Le Figaro.fr,  les 100’000 gendarmes français peinent à boucler leur budget 2013.

Même si elle ne concerne pas cette année le niveau des effectifs, la situation actuelle des dépenses de fonctionnement et d'équipements s'avère inédite et particulièrement tendue.

«Budget sous tension»

Derrière les effets d'annonce autour des radars sophistiqués à 70'000 euros (86'000 francs) de  la voiture équipée se cache la triste réalité vécue par les brigades où l'argent manque cruellement pour faire fonctionner les moteurs, renouveler des voitures à bout de souffle ou tout simplement payer les loyers des locaux occupés par la gendarmerie nationale.

Lors de son audition récente devant la commission de la Défense de l'Assemblée nationale, le général Denis Favier, récemment nommé directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), avait attiré l'attention sur les «véritables difficultés» engendrées par un «budget sous tension».

Transfert du paiement des loyers?

Le général Favier, qui s’était rendu célèbre pour avoir mené l'assaut du GIGN pour libérer les otages de l'Airbus à Marignane en 1994, a en effet confié aux députés le 16 octobre dernier:  «Nous sommes dans une situation difficile», précisant n'avoir pu passer cette année de commandes ni pour des véhicules ni pour des ordinateurs, sans compter les dépenses d'énergie, comme le chauffage, pour lesquelles il manque 16 millions d'euros (plus de 19 millions de francs).

Le général Favier a ajouté durant son audition que «pour continuer d'assurer le bon fonctionnement des unités», il serait conduit à reporter le paiement des loyers aux collectivités locales (toutes les divisions administratives au-dessous du niveau de l'Etat).

Le statut des gendarmes prévoit qu'ils soient logés gratuitement dans des immeubles appartenant au domaine de l'Etat ou aux collectivités locales, les loyers étant réglés par la gendarmerie.

Quant au volume d'essence disponible pour les 30’000 véhicules de gendarmerie, il est en baisse de 6% rapport à 2012, selon une source proche du dossier.  Pour assurer «un renouvellement normal du parc automobile de la gendarmerie, il faudrait en commander 2000 par mois».

«Réduit à gérer la misère»

«Un véhicule de gendarmerie a une durée d'utilisation prévue en moyenne de 150’000 à 200’000 km. On peut le pousser jusqu'à 300’000 km à condition d'avoir beaucoup d'argent pour l'entretien ...», relève un officier de gendarmerie qui se dit «de plus en plus réduit à gérer la misère».

Devant cette situation alarmante, l’association Gendarmes et Citoyens, dans un communiqué,  a fait le commentaire suivant, non dénué d'une bonne dose d'humour:  «Le directeur de la gendarmerie est satisfait que la gendarmerie ait su conserver ce qui fait son essence mais regrette qu'elle n'ait plus les moyens d'acheter son carburant».

En attendant une rallonge accordée par le Ministre du Budget, les gendarmes seront-ils contraint de se déplacer à pied?

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