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Billet de blog 13 août 2009

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Socialisme et utopie politique I

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Jonathan Lamonica est membre de Mediapart, il s'intéresse à l'art contemporain et à la philosophie. L'ambition de cette contribution est d'approfondir une réflexion d'ordre philosophique et idéologique sur la définition d'une pensée socialiste moderne liée à l'idée d'humanisme, de progrés technologique, et d'utopie politique basée sur la notion de pratique artistique. Ce texte propose un développement depuis les bases de l'idéologie du socialisme jusqu'à son adaptation concernant les enjeux du monde contemporain, en souhaitant que cette réflexion ne permette d'engager un dialogue et un échange avec les différentes sensibilités de gauche, pour poser des problématiques, permettre d'ouvrir un travail de réfléxion et de recherhce, et souhaiter ainsi contribuer au renouveau et nouvel élan de la pensée de gauche.

cette contribution se construit en 3 parties :
1 - Définition d'une pensée et vision socialiste face aux enjeux du monde contemporain.
2 - Conception d'un idéal socialiste moderne basée sur la notion de l'art et de l'utopie politique.
3 - Conclusion et perspective pour un avenir plus socialiste et moyen de réalisation politique .

1 - définition d'une pensée et vision socialiste face aux enjeux du monde contemporain.

Face à la situation du monde contemporain et de la crise financière mondiale, il semble aujourd'hui nécessaire de penser à une conception politique du monde différente, dont notamment la question d'un idéal socialiste. le socialisme est une idée récente qui trouve ses racines dans une conception marxiste du monde et notamment à une organisation privilègiant le communisme, donc la réduction de nos différences de classe par la vision d'un système basé sur l'idée de collectivité. la vie en société et la définition de la liberté obligent à concevoir un fonctionnement collectif qui permette aux uns et aus autres de vivre ensemble de la meilleure façon possible ; les bases de notre république liées aux principes de liberté, d'égalité, fraternité représentent cette conception de l'héritage de l'idéal socialiste souhaitant nous libérer notamment du joug de la religion, de l'exploitation de l'homme par l'homme, de nos différences et de permettre une idée de solidarité étant le principe même d'un état ou de l'idée d'un peuple, d'une nation.
«La liberté n’existe pas sans morale, ni la morale sans foi.»Alexis de Tocqueville
«Deux choses remplissent mon esprit d'une admiration et d'un respect incessants : le ciel étoilé au dessus de moi et la loi morale en moi.»Emmanuel Kant - Critique de la raison pratique «Dieu n'est pas une substance extérieure mais une relation morale en nous.» - Emmanuel Kant - Extrait des Ecrits posthumes
" Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loi universelle de la nature " Emmanuel Kant
Au cours de l'histoire de l'humanité se sont affrontées différentes visions du monde pour permettre à l'homme de construire un cadre politique lui permettant de s'épanouir. Il fallut surmonter de nombreux désordres, guerres, combats, obscurantisme, totalitarisme pour permettre d'aboutir à une conception du monde qui permette à l'homme et à nos sociétés modernes de définir un cadre permettant de vivre ensemble et de construire un équilibre économique, des batailles d'idées ou des d'affrontements guerriers pour dépasser nos désordres ont abouti au monde tel que nous le connaissons actuellement. certes, ce monde est encore loin d'être idéal, mais depuis l'arrivée de l'homo sapiens sur notre planète, nous avons construit des choses merveilleuses, les sciences, l'art, la littérature, nous avons acquis le droit d'être plus libres et de souhaiter pouvoir continuer de rêver à un monde ou l'homme traverse son existence de façon plus sereine. Parmis les choses qui ont permis à l'homme d'être plus libre, la politique et la quête philosophique de sens représentent les moyens par lesquelles nous avons atteint ce niveau de développement, soit par la force, soit par la raison, l'homme est parvenu à ce jour à inventer des théories, des conceptions du monde et des lois, qui lui permettent d'organiser la collectivité pour préserver son équilibre et lui permettre de poursuivre une recherche de sens face à ses différentes questions existentielles. la transmission par la culture les différentes idéologies entre chaques générations permettre d'amliorer nos différents acquis, aussi bien sociaux, philosophiques et idéologiques et permettent de construire un paradigme qui à chaque époque définit le niveau dprogrès et d'évolution de notre société et civilisation.

" Toute la suite des hommes doit être considérée comme un seul homme " Blaise Pascal
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La complexité demeure dans la possibilité d'établir un langage, un système de codes, de valeurs ou de principes qui sans être autoritaires permettent de garantir la permanence d'un équilibre, cela ne peut se faire que d'aprés la recherche et la construction d'un système de pensée, qui donnent lieu à un ensemble paradigmatique qui définit notre notion d'habitus, ou plus simplement la façon dont laquelle la communautée humaine utilise les différents moyens à sa connaissance pour maintenir son développement au sein d'un univers en manque de réponses et de repêres évidents. la question du rapport nature/culture est primordiale au sein de la question de notre développement, de quelle façon parvenons-nous à puiser dans notre environnement de quoi obtenir notre construction du progrès moderne, pour communiquer, voyager, subvenir à nos besoins de subsistances et ainsi permettre d'améliorer le sort de notre communautée humaine. L'idée d'universalisme au centre également de la recherche de principes permettant de définir une façon d'être au monde, de prendre des décisions afin de garantir un équilibre commun. Force est de constater que les principaux systèmes de pensées actuels qui séparent le monde d'aprés les conceptions de libéralisme ou de communisme renvoient immanquablement à cette définition de notre rapport nature/culture qui renvoit elle même à notre question de transcendance. Schématiquement l'un et l'autre de ces systèmes renferment l'idée d'un équilibre de l'homme soit par la permanence d'un système collectif, soit par la possibilité individuel ou collective de créer un dépassement de notre condition créant de facto une course en avant pouvant se définir par l'idée d'un certain progrès. L'exploitation de la nature nous permet de construire des outils, des théories, de moyens scientifiques pour explorer le réel et nous permettre éventuellement d'en être moins tributaires et soumis et contribuent à améliorer notre confort et notre condition face aux désordres de l'existence, toutefois cette forme de dépassement possède des contreparties puisque si l'accés au bonheur se définit dans un dépassement permanent de notre condition on peut également faire fausse route et vouloir devenir le maitre de cette nature qui nous fait ( eugénisme ) et collectivement et économiquement ne plus percevoir l'horizon d'une définition de l'humanisme autre que par une surenchère déraisonnée et ne prenant pas en compte une certaine cohérence pour ne pas nous borner à simplement dépasser notre être au monde, mais également de permettre de souhaiter atteindre une certaine harmonie, qui ne trouve de place dans cette recherche de dépassement permanent.
«Le comportement borné des hommes en face de la nature conditionne leur comportement borné entre eux.»
[ Karl Marx ] - L'idéologie allemande
«La production des idées, des représentations et de la conscience, est d'abord directement et intimement mêlée à l'activité matérielle et au commerce matériel des hommes : elle est le langage de la vie réelle.»[ Karl Marx ] - L'idéologie allemande
" La conception matérialiste de l'Histoire est l’application du matérialisme à l’étude du développement historique des sociétés. Selon cette conception, c’est l’être social qui explique la conscience sociale : dans la production sociale de leur existence, les hommes entrent en des rapports déterminés, nécessaires, indépendants de leur volonté, rapports de production qui correspondent à un degré de développement déterminé de leurs forces productives matérielles. (Contribution à la Critique de l’Économie Politique)La technologie, dit Marx, met à nu le mode d'action de l'homme vis-à-vis de la nature, le procès de production de sa vie matérielle, et, par conséquent, l'origine des rapports sociaux et des idées ou conceptions intellectuelles qui en découlent (Le Capital, livre I). Pour les marxiens, une telle conception permet de ne pas expliquer l’histoire uniquement par les désirs et volontés des hommes, mais de rechercher dans les rapports sociaux les causes de ces désirs. Elle permet également de ne pas négliger l’action des masses de la population, en étudiant les conditions de vie de la population et leur évolution. Ainsi, quelles que soient les conditions données qu'ils réalisent dans l'histoire, les hommes sont les artisans de leur propre histoire, de ce qu'ils sont.Ainsi, l'Histoire, selon Marx, est avant tout la transformation de la Nature par le travail de l'Homme qui, en retour, transforme l'homme lui-même (la "praxis"). Selon une interprétation particulière de la dialectique du Maître et de l'Esclave exposée par Hegel dans La Phénoménologie de l'Esprit, l'esclave est l'être qui, transformant la Nature, accède immédiatement à l'objet dans son côté passif et actif. Le maître, qui pour sa part ne travaille pas mais fait réaliser vit immédiatement dans la jouissance de l'objet consommable : il ne connaît que son aspect passif. Il apparaît que l'esclave, travaillant (réalisant) à transformer le monde humain, se transforme lui-même et revendique son autonomie au monde naturel dans sa transformation humaine du monde, tandis que le maître se rend étranger à son monde, qu'il ne reconnaît plus dans la connaissance que l'esclave s'en fait. Ainsi celui-ci, par le produit de son travail et la maîtrise induite par sa pratique, peut renverser le rapport de domination ancestrale pour se réaliser dans l'accomplissement du monde humain, dont la notion d'égalité constitue l'un des fondements conceptuels.Le travail, par les améliorations techniques que son évolution implique, conduit à transformer les structures de la société. Qu'on pense seulement à la différence entre le travail d'un paysan du siècle dernier et un informaticien, ou bien, pour reprendre un exemple de Karl Marx, extrait de Misère de la philosophie [2] "
La question du système de l'argent est également centrale au sein de ce système, la crise actuelle du libéralisme renvoit à cette avidité de l'homme pour lui donner l'impression de pouvoir tout obtenir par l'usage de l'argent, d'être maitre et bénéficiare des choses de la terre et maitre de l'humanité afin de pouvoir en profiter et développer ce qui lui semble une conception du bien, se basant sur l'exploitation des plus défavorisés pour lui permettre de construire cette idée du progrès, et l'illusion d'un équilibre basé sur la surénchère permanente. L'individualisme, la question d'un modèle ou le libéralisme prétend permettre à chacun de en échange de sa contribution au système libéral d'obtenir de quoi subvenir à ses besoins et à ses désirs. La logique de ce système semble acceptable dès lors qu'il y a un rapport équilibré entre le travail de chacuns et l'accés à différentes formes de richesses et d'épanouissement collectif, mais la possibilité de vouloir toujours plus au détriment des autres, et sans la volonté objective de créer cet équilibre entre la contribution collective et la redistribution de ces richesses crée une situation de désordre, ou d'une certaine façon nous vivons sous le joug d'une guerre économique ou la marchandisation et le commerce créent des conflits d'intérêts entre tous, et ne permettent de redistribuer le plus équitablement les bienfaits de ce progrès. D'une certaine façon le système libéral et monétaire est vicié puisque, si il nous suffisait d'avoir chacun de quoi être satisfait et heureux, nous ne chercherions pas à avoir davantage, dès lors qu'il n'y a pas d'autres horizons que d'avoir plus, et d'accumuler les richesses pour prétendre à un bonheur plus grand, c'est cette logique qui l'emporte, il n'y a plus un équilibre de raison, mais l'égoïsme de chacun en manque d'un modèle différent laisse place à une logique guérrière de prédation de tous contre tous, alors qu'à la base il sagit de construire un bonheur collectif pour que tous soit heureux, et non que chacuns soit heureux au détriment de l'autre.
«Aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tient en respect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, la guerre de chacun contre chacun.»[ Thomas Hobbes ] - Léviathan
' La monnaie (à comprendre au sens de pièces de monnaie) est la forme objective de l'argent.Dans le système de pensée de Marx, l'argent (concept) occupe une place importante.D'abord, l'argent apparaît lors des échanges (achat-vente de marchandises). Ensuite, il est la substance de la richesse. La richesse et l'argent sont avant tout des abstractions. La monnaie, elle, est sa forme objective.Chez Marx, tout est marchandise en système capitaliste (objet manufacturé, comme travail humain). Dans le système capitaliste, toute marchandise a donc un équivalent-argent.Or, dans la conception philosophique de Marx, le travail est intimement lié à l'Homme. Le travail est une caractéristique essentielle de l'homme, et est ce qui forme les relations entre eux. Le consommateur est lié au producteur, et vice-versa.Comme ce travail peut s'acheter avec l'argent (abstraction), dans le système capitaliste, les relations entre les hommes tendent à être suboordonnées aux relations basées sur l'argent. L'argent détruit la réalité de l'homme en détruisant les médiations entre eux. C'est l'argent qui devient la médiation entre les hommes (par le salaire, et les échanges économiques).
Marx pense même que les relations entre les serfs et les seigneurs au Moyen-Âge étaient de ce point de vue beaucoup plus humaines que celle des ouvriers de l'ère industrielle.
L'argent comporte également plusieurs contradictions dont en voici une importante : l'argent n'est au début qu'un moyen d'échange de marchandises. Mais, dans le système capitaliste, il va devenir le but du capitaliste.
L'homme a une dépendance vis-à-vis de l'argent : L'homme ne peut rien, par contre l'argent peut tout : il est le pouvoir, il est l'équivalent des marchandises. L'homme a donc inventé une abstraction qu'il vénère et qui le surpasse.
L'argent a également un effet sur la moralité des hommes. Comme on peut échanger toute marchandise contre toute autre (dont le travail humain, c’est-à-dire l'homme), la forme ultime du capitalisme est la prostitution généralisée de l'homme.
Chez Marx, la monnaie permet de tromper le salarié. L'esclave est payé par les subsistances vitales que lui procure son maître, tandis que le salarié croit obtenir un salaire monétaire qui lui offre une liberté de choix dans sa consommation. Mais cette liberté n'est qu'une illusion qui vient tromper le salarié sur sa situation réelle : en fait son salaire monétaire ne lui permet que d'acheter le minimum vital que le maître procurait directement à l'esclave. Cette illusion est l'apport essentiel de la monnaie dans les rapports sociaux du système de production capitaliste. "
En quoi la politique ou la recherche d'idéologies différentes dont l'idée de socialisme peuvent permettre de maintenir un certain équilibre, et de parer à cette forme de l'exploitation des plus forts sur les plus faibles afin de garantir davantage d'égalité et de justice ? Par la définition d'un idéal ou projet commun qui soient clairs et définis et dont le ps semble à la recherche depuis un certain temps, tout comme d'autres partis politiques et le système libéral, ce projet commun existe de façon tacite il représente l'idée que par notre travail et le progrès collectif technologique et scientifique on parvienne à garantir un meilleur ordre soical , et une prospérité plus grande pour l'ensemble de la communautée humaine ... Pourquoi cela ne fonctionne-t-il pas ? Pourquoi aujourd'hui encore la question de la faim et de la précarité, de la crise économqiue et des désordres sociaux ne parviennent-ils à être surmontés par l'affirmation d'un système équitable et réellement vertueux ? Essentiellement pour les mêmes raisons que invoquées plus haut, le système de l'argent, le principe d'échange lié au commerce amenant la notion de monnaie comme dénominateur commun, permet de créer la base de notre développement, le commerce donc, mas peut également s'avérer amener un fonctionnement schizophrénique.
Un exemple simple et concret se pouvant d'illustrer le déséquilibre que crée en partie le libéralisme : le cycle travail/production crée des richesses, ces richesses servent à maintenir un équilibre, si le capitalisme détient le bénéfice de ces richesses et ne redistribue pas en étant toujours plus avide, se crée alors un asservissement pour obtenir toujours davantage, et à ce que d'autres ne possèdent jamais assez pour devoir continuer de travailler. c'est le mécanisme de base de l'exploitation de l'homme par l'homme encore en oeuvre aujourd'hui. Pour faire une image plus concrete concernant l'évolution du monde actuel : soit l'état garantit un équilibre, soit le capitalisme transforme la société en une grande entreprise, la notion d'état et l'idée de socialisme défendent la volonté de principes d'équilibres républicains, le capitalisme aura tendance à concevoir les membres qui participent aux systèmes comme dominés/dominants, ouvriers, clients et aura tendance également à imposer comme principe l'idée de profit et de rentabilité qui créra une sorte de spirale sans fin pour laquelle il ne peut y avoir aucune limite à ce que d'un côté le pouvoir capitaliste obligent à travailler pour créer des richesses, et à ce que parallèlement ces richesses ne paraissent jamais suffisantes pour garantir un épanouissement collectif, c'est la mascarade actuelle de la crise financière.
«La situation devient sérieuse lorsque l’entreprise n’est plus qu’une bulle d’air dans le tourbillon spéculatif.»[ John Maynard Keynes ]
" Mais la lecture de Durkheim est intéressante pour un autre point : son étude sur ce qu'il appellera le lien social. Alors témoin de la naissance de la société industrielle, Durkheim se pose la question sociale de savoir comment s'unissent les hommes dans une société qui s'individualise de plus en plus. Durkheim définit ainsi l'évolution de la solidarité : les sociétés traditionnelles passées se basaient sur une solidarité mécanique impliquant des comportements collectifs et des activités de production faiblement différenciés. Cette solidarité reposait sur la proximité, la ressemblance et le partage d'une histoire et de valeurs communes aux communautés humaines. Mais cette solidarité doit laisser place à une solidarité devenue "organique" pour s'imposer dans nos sociétés modernes. Cette solidarité se définit par l'interdépendance et la complémentarité qu'impose la société moderne aux êtres humains. Celle-ci s'étant mise en place avec la division du travail social produit par la forte densité démographique du pays. La division du travail social semble alors créer pour Durkheim un lien d'interdépendance, une fonction sociale, entre les êtres humains.Il revient à l'État de veiller à ce que les différences croissantes n'entament pas l'interdépendance des individus et des groupes : "S'il ne sait plus garantir l'égalité, il peut garantir l'équité."
Le fonctionnement du système boursier basé sur l'idée de spéculation est la définition parfaite de l'irresponsabilité du système libéral, et d'une certaine façon une partie du coeur du problème. Certes, la spéculation représente un moyen incontournable de soutenir l'esprit d'entreprise, afin que des projets ne soient rentables pour permettre d'être financés et de faire gagner des bénéfices aux actionnaires. Mais cela est devenu un jeu, acheté au plus bas, revendre au plus haut, et ainsi de suite, jamais il n'est question de définir en quoi l'ensemble de ces investissements possèdent un intérêt réel pour la collectivité, cet intérêt ne se base que sur l'idée de rentabilité et par ailleurs crée nombre de besoins inutiles et de dérégulation. L'ensemble des valeurs du monde se jouent en bourse, pour permettre au plus influents de se maintenir et d'exercer leur pouvoir sur l'ensemble de la consommation et du monde du travail. actuellement, la crise financière se définit donc comme une projection globale de notre croissance pour lesquelles l'ensemble des indicateurs définissent que nous serions en crise contre nous mêmes, c'est à dire que l'on s'impose un système de créances ou de crédits pour construire nos projets futurs d'émancipation et dès le départ nous sommes perdants et en incapacité de surmonter cette dette, créant de facto un ensemble de désordre géopolitique et sociaux, sur lesquelles prospèrent également la face cachée du libéralisme et les zones d'ombre de l'ensemble de ce système marchand, amenant l'exploitation et asservissements.

De quelle façon, la pensée politique et l'idée de socialisme peuvent permettre d'atténuer cette situation de déséquilibre que crée le jeu boursier ? Par quel moyen parvenir à concevoir une organisation de notre commerce et de notre essor économique qui permette de définir un système de valeurs pouvant contourner la notion de spéculation et la dérive du profit ? Il sagit à nouveau de poser la question de notre essor économique en relation avec notre environnement et la façon dont l'homme organise son développement en son sein, le mécanisme boursier étant le socle sur lequel se définit notre niveau de développement et d'équilibre géo-politique. Cette question est fondamentale puisque elle revient à considérer un système pour lequel nous organisons l'ensemble de notre élan économique afin de permettre une stabilité politique, étant la base de notre idée de progrès et de potentiel épanouissement, et donc d'harmonie social. Le dénominateur commun de l'ensemble des richesses du monde étant basé sur une volonté à sens unique d'un indice de croissance différent d'une conception objective d'une recherche d'équilibre, le système prétend que la boucle travail/production/consommation ne permette de garantir une dynamique vertueuse , synonyme d'une stabilité et d'un mouvement permanent vers davantage de progrès et d'accomplissement. Cela est en partie vrai, puisqu'il n'y a aucune autre façon de préserver notre équilibre que par notre action à l'égard de la nature, mais ne représente qu'une partie de la réponse dès lors que cette idée de progrès et d'exploitation permanente ne possède pas la vision d'une recherche d'équilibre ( science sans conscience n'est que ruine de l'ame ), le progrès sans la volonté d'une meilleure harmonie sociale ou la recherche de sens, ne devient que vanité ou tautologique.
L'ensemble des développements technologiques devraient nous permettre de décupler notre pouvoir sur la matière et notre environnement, pour nous permettre de suivre une idée directrice, et de défendre une vision nouvelle d'un idéal, ou d'une conception plus humaniste. Notre rapport au travail devrait se trouver considérablement changé, ainsi que notre façon collective et individuelle d'accéder à l'ensemble des richesses que nous souhaitons pour construire notre équilibre social. Le développement de la mécanisation et de l'industrialisation représentent cette volonté d'user de notre intelligence et de notre science pour permettre de libérer l'homme des aléas que la nature nous opposent, subvenir à nos besoins alimentaires et énergétiques, et permettre de nous garantir un développement technologique synonyme d'une meilleure harmonie sociale. Paradoxalement, depuis l'accélération du progrès moderne se présentent à nous des dangers nouveaux, et des contradictions à cette volonté de progrès, sur le plan agro-alimentaire, nous possèdons techniquement les moyens de subvenir à l'ensemble des besoins mondiaux, mais la logique du marché l'emporte et la valeur des denrées alimentaires alimentent la boucle du commerce plutot que de parvenir à alimenter l'ensemble de la population mondiale. Situation symptomatique d'une forme de négation, d'insouciance ou de mécanique économique qui préférent maintenir l'équilibre de la consommation des pays riches au détriment de notre intérêt et altruisme pour la partie pauvre du reste de la population mondiale ne pouvant accéder à ce niveau de richesses. Une certaine vision du progrès crée de façon insouciante et inconsciente les bases de ce qui favorise la misère et les désordres mondiaux qui fragilisent les fondements de ce système, l'avance prise par l'ensemble des pays riches ou d'une partie de la population maintient une forme d'asservissement permettant de disposer des pays pauvres en tant que main d'oeuvre pour l'ensemble de nos pays riches, notamment de l'ensemble du continent chinois représentant aujourd'hui une forme d'esclavagisme contemporain sur lequel s'échaffaude le libéralisme, cette logique pouvant également s'appliquer concernant le phénomène des délocalisations au sein de la communauté européenne et causant un appauvrissement mutuel et des pertes d'emplois.
«L'histoire de l'industrie est le livre ouvert des facultés humaines.» Karl Marx
«L'abondance est le fruit d'une bonne administration.»[ Jean Jaurès ] - Extrait d’ Histoire socialiste...
La problématique qu'il revient de se poser consiste donc clairement à comprendre et souhaiter de modifier l'organisation économique de notre progrés, et la façon dont laquelle se construit cet assemblage afin de souhaiter maintenir l'évolution de nos socciétés modernes. Le monde représente une suite permanente d'évolutions, de progrès techniques ou technologiques, de modifications de notre ordre social, chaque génération rencontre ses difficultés à surmonter pour permettre de léguer à la génération suivante une meilleure conception de l'harmonie sociale, cet effort est toujours à renouveller pour permettre à nos sociétés de s'orienter vers une meilleure stabilité et équilibre. Les prinicpes de notre constitution basés sur la Déclaration des Droits de l'Homme et notre héritage de la Révolution Française et des Lumières ont inscrit des principes et des valeurs souhaitant nous permettre de construire cette stabilité. Le problème que nous devons affronter collectivement est aujourd'hui au niveau mondial non seulement celui de recul de la barbarie, mais également de permettre d'ajouter à ces principes des moyens de réalisation qui correspondent à la situation actuelle du monde moderne et de l'ensemble de ses progrès technologiques. Les générations qui nous ont précédé ont contribué à la recherche d'un modèle qui permette de garantir un fonctionnement synonyme d'un dénominateur commun pour permettre l'épanouissement, dès lors que cette logique de fonctionnement issue de notre volonté de raison, permet de construire ce dénominateur commun pour garantir notre équilibre, l'ensemble de ces principes et de cette logique deviennent synonyme d'acquis et nous permettent d'en faire profiter l'ensemble de la communauté pour maintenir une certaine idée du progrès.
«L’histoire humaine n’est qu’un effort incessant d’invention, et la perpétuelle évolution est une perpétuelle création.» Jean Jaurès
«Le genre humain a toujours été en progrès et continuera toujours de l’être à l’avenir : ce qui ouvre une perspective à perte de vue dans le temps.»[ Emmanuel Kant ]
La question centrale sur laquelle la pensée socialiste se devrait de se focaliser revient donc à prendre en compte globalement la concpetion de notre paradigme contemporain et de la façon dont se construit notre vision du progrès économique, technologique et social, de quelle façon notre essor économique et technologique se doit de poursuivre le prolongement d'un idéal républicain basé sur un épanouissement collectif et non de privilégier cette idée du progrès technologique au détriment des intérêts humains. Il sagit de l'équation centrale qui définit notre rapport à la technologie et au progrès et nous permet soit d'en être les bénéficiares, soit d'en devenir en quelquesorte tributaires et que cette ambition ne se révèle nocive ou contre-productive. Il sagit d'une forme de hauteur de vue et d'une certaine façon de décomplexer la société, de permettre de s'authoriser le droit ou l'ambition de ne pas être tributaire de notre égoïsme et de permettre de redonner un sens à cette idée du progrès. Pourquoi s'obstine-t-on à renchérir de technologies, de moyens de communications supplémentaires et de moyens scientifiques nouveaux lors que grace à des moyens simples nous ne parvenons à résoudre des questions basiques, et nous rajoutons des problèmes qui ne résolvent en rien les problèmes de base ? la question est d'ordre systémique, notre conception du progrès est égoïste, nocive et schizophrénique, on possède des centaines d'amis facebook et sans doute nous n'en rencontrerorns jamais aucun de visu, on disserte beaucoup mais on agit peu, on sait ce qu'il se passe à l'autre bout du monde et manifestons pour la situation au Tibet et sommes quasiment incapables de s'intresser à nos pauvres ou à cet homme qui dort seul par terre en bas de chez nous, c'est le symptome de notre toute puissante impuissance et de notre égoïsme.
«Toutes les bonnes maximes sont dans le monde ; on ne manque qu'à les appliquer.» Blaise Pascal - Extrait du Discours sur les passions de l'amour
La réfléxion politique ne se construit pas que de bons sentiments, mais cette volonté d'accomplir le bien est la base, le système dans lequel nous vivons ne s'en préoccupe plus, le bureaucratisme et l'administration nous ont tous rendus presque inhumains, chacun dans ses cases avec la peur de l'autre dans un monde en apparence propret et bien rangé qui ne parvient pas à dissimuler ses crises et ses angoisses. Il en va des différents schémas moraux, religieux et économiques qui définissent ainsi notre organisation commune pour laquelle chacun contribue à un développement économique qui ne bénéficie qu'à l'économie elle même et non le bonheur commun, nous servons tous une cause qui n'est pas la notre, et pas celle de millions d'hommes et de femmes de par le monde.
«Déconnecté de toute visée de civilisation ou d'humanisme, le progrès n'a plus d'autre justification que son propre mouvement.»
[ Luc Ferry ] - Penser le changement

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