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Billet de blog 3 novembre 2014

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Premiers pas argentins

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 Nous sommes arrivés à Buenos Aires le 30 octobre au matin. L'aéroport international Ezeiza surprend par la verdure qui encercle les pistes, chose peu commune dans les grandes capitales. Nous avons changé une petite somme dans l'aéroport dans la Banque Nationale, au cours légal actuel qui est de 10,70 dolars argentins pour un euro. Dans le guide "Lonely Planet" qui nous sert de repère sur ce continent, et qui fut édité en août 2013, le taux indiqué était de 6,6 dolars. Premier contact, en l'occasion bénéfique, avec ce pays dont l'inflation, alimentée par la dévaluation du "peso", est évaluée à 39% par des cabinets privés et minorée à 25% par le gouvernement.

Sortir de l'aéroport n'est pas une mince affaire. Situé à 35 kilomètres de Buenos Aires, la liaison se fait en taxi ou en bus. Les premiers sont légion à la sortie du terminal. Le système d'autobus en Argentine est sensiblement différent de celui que nous connaissons en France. Subventionné par l'état, il n'en reste pas moins propriété de compagnies privées qui se partagent les lignes. Le tarif s'en ressent, restant abordable, mais variant du simple au double selon que l'on paye avec la carte rechargable "Sube" ("Monte" en français) ou que l'on prenne le ticket à l'unité. Ainsi, un trajet en centre-ville à Buenos Aires coûtera 3 ou 6 dolars argentins. A noter aussi que, pour cause de l'inflation mais aussi d'une crise des transports en Argentine, ces tarifs ont doublé depuis 2013. Le 28 août dernier, une grève générale à Buenos Aires a paralysé la ville. Toutes les entreprises de transport ne suivant pas le mouvement, certaines lignes continuèrent à fonctionner normalement quand d'autres étaient simplement annulées. De la même façon, nous avons pu voir le jour suivant notre arrivée des autobus circulant avec un écriteau sur le pare-brise indiquant qu'une grève était en train de se dérouler, et invitant par conséquent les usagers à monter sans payer. 

Le coût de la vie à Buenos Aires est sans comparaison selon que l'on soit porteño (habitant de Buenos Aires) ou touriste. D'après les données publiées par l'INDEC (équivalent de l'INSEE française) en juin dernier, 75% des travailleurs argentins gagnent moins de 7000 dolars par mois. Au taux actuel, cela représente 654 euros. Une fois encore, l'inflation colossale que subit le territoire argentin fait qu'il est difficile d'appréhender comment il est humainement possible pour la population de subvenir à l'ensemble de ses besoins, surtout quand les produits d'importation - qu'il s'agisse de denrées comme la charcuterie ou le fromage ou de biens technologiques - coûte plus cher ici que dans la majorité des pays européens. 

Face à cette crise monétaire d'une ampleur colossale, de nombreux argentins se sont organisés et ont mis en place un système parallèle de change de la monnaie qui, s'il permet d'améliorer le quotidien de certains à court terme, devrait amener la situation à empirer dans les mois et années à venir. Nous y reviendrons dans le prochain billet.

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