Rendons à César ce qui est à César : Merci à Manuel Valls (oui je sais c'est mal de dire ça !) d'avoir dit à l'Assemblée Nationale, haut et fort, que le FN était un parti où de racistes et d'antisémites avaient voix au chipitre, et que voter pour lui amènerait la France à l'abîme.
Il y a tellement peu de gens, dans tous les milieux et toutes tendances confondus qui osent, ne serait-ce que relayer les horreurs dites et commises par le Front National sur les réseaux sociaux.
Sur ce point, l'homme politique a été plus courrageux que bien des citoyens bien pensants qui nous assènent du "non mais arrêêêtes de faire leur jeuuu! tu les stigmatiiiiises". À titre d'exemple voilà un boût de la couverture médiatique, où l'on voit peu de courage et de conscience :
- L'article du Monde ne cite pas les références aux racismes et à l'antisémitismes de la déclaration de Valls, mais titre : Valls persiste et "stigmatise jusqu'au boût". Ce qui est un jugement de valeur implicite, stigmatiser étant rarement une action positive...
- Le JDD introduit : FN : à quoi joue Manuel Valls? Le Premier ministre dramatise l'enjeu des élections départementales autour du score du FN. Pour mieux mobiliser son électorat. Mais cette stratégie s'avère pour l'heure peu payante. No comment.
- Libé : l'article se termine pauvrement par : [Valls dit] «A quinze jours du but, on ne fera pas baisser l’électorat FN donc notre seule mission c’est la mobilisation de la gauche au premier tour». Comme une stratégie de la dernière chance.. Cette conclusion rapporte tout le discours républicain de Valls à une simple stratégie de reconquête politique, comme si l'homme politique ne pouvait pas sincèrement être inquiet que son pays devienne fasciste.
- Étrangement, seul l'article du Figaro cite les références que fait Valls à l'antisémitisme, au racisme, à l'homophobie et au sexisme du FN : Alors oui, face à vous, face à vos candidats, ils sont des dizaines, madame, à tenir des propos antisémites, à tenir des propos racistes, à tenir des propos homophobes, à tenir des propos sexistes, à s'en prendre à des ministres de la République. Vous voulez que je vous donne toute la liste?
Non, tout n'est pas pourri en politique. Mais je sais : c'est mal de dire ça.