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Billet de blog 15 septembre 2017

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Merci aux bancs publics et à ceux qui les habitent

Je suis sorti, ce soir, faire une petite course à 22h00 dans une épicerie du coin, en Seine-Saint-Denis. Il y avait, à l'entrée dans ce petit contrefort permis par l'urbanisme de la rue...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je suis sorti, ce soir, faire une petite course à 22h00 dans une épicerie du coin, en Seine-Saint-Denis. Il y avait, à l'entrée dans ce petit contrefort permis par l'urbanisme de la rue, un espace empli d'une joie discrète. Au début, je n'ai pas trop compris ce qu'il se passait. Tout simplement, les gérants, d'origine pakistanaise ou indienne - ou autre je ne sais pas et je m'en fous - fêtaient l'anniversaire d'une petite fille de la famille, dans les 5-6 ans. Une dizaine de personnes, pas forcément guindées, mais sur leur 31, nickels, chics, tranquilles, honoraient ce moment. Bouteilles de champagne non débouchées, gâteau, bougies, respect tranquille pour ce petit bout de chou au centre de tout, heureuse... tout y était. En même temps, paisiblement mais avec plus de cérémonie qu'à l'habitude et  plus "stressés" qu'à l'accoutumée, les patrons continuaient de servir, fiers.

Un moment que les métropoles aseptisées, dans lesquelles on ne voit même plus un chat s'aventurer sur le trottoir, ne permettent que trop peu. Un moment de la rue, où on voit exister les gens, dans leurs vies, leurs traditions, en harmonie avec l'environnement qui ne se pose aucune question, paisiblement. De la joie et de l'humanité partagée.

Alors, oui, la liberté, la fraternité, l'égalité et la laïcité sont des piliers fondamentaux et inamovibles, mais la vie, la vie publicisée, dans son authenticité simple, bordel, qu'est ce que ça fait du bien. Pourquoi la seule liesse publique "autorisée" devrait être celle des mariages et des manifestations revendicatives ? Pourquoi ne peut-on pas partager plus notre joie et notre espérance dans l'espace publique ? Ça fait tellement de bien.

Merci la fête des voisins, merci les vide-greniers gais, merci - même ! - aux religieux qui se réjouissent dans la rue pour des messages d'espoir pacifiques, merci au footeux rigolards et potaches, merci aux bancs publics et à ceux qui les habitent, merci à tous ceux qui font ces événements qui nous donnent de la vie à pleines dents et de l'espoir....

Merci le 93 de nous donner cette impression de se sentir plus libre qu'ailleurs.

On l’accrédite quand la politique humaniste, joyeuse et optimiste ?

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