Après la proposition de loi contre la "fast fashion", une nouvelle initiative législative émerge sur le front environnemental. Cette fois-ci, il s'agit de la lutte contre les micro-emballages plastiques. Pierre Cazeneuve, député des Hauts-de-Seine (EPR), a déposé une proposition de loi visant à interdire les bouteilles en plastique de moins de 50 centilitres à partir du 1er janvier 2027. Eaux, sodas, et jus sont particulièrement visés.
Le plastique, fléau persistant
L’impact de cette proposition est potentiellement énorme. En dépit des engagements pris dans le cadre de la loi AGEC (anti-gaspillage pour une économie circulaire), la consommation de bouteilles en plastique continue d'augmenter. En 2023, leur mise sur le marché a encore progressé de 4 %, un chiffre préoccupant. Avec 15 milliards de bouteilles plastiques consommées chaque année en France, cette mesure serait un coup de frein bienvenu face à l’une des principales sources de pollution marine.
Une bouteille en plastique met environ 1000 ans à se dégrader, devenant ainsi un problème majeur pour les écosystèmes marins. L’initiative de Pierre Cazeneuve envoie donc un signal fort, même si elle se concentre pour l’instant sur les petits formats.
Des chiffres verrouillés, mais des enjeux colossaux
La question cruciale reste : combien de bouteilles sont réellement concernées par cette proposition ? Difficile à dire avec précision. Les industriels de l’eau et des boissons gardent ces chiffres sous clé. Mais une chose est certaine, l’impact sur leur marché serait significatif. Les lobbies des eaux en bouteille, à commencer par le Syndicat des Eaux de Source, la Maison des Eaux Minérales Naturelles, ainsi que de grandes entreprises comme le groupe Alma, devraient rapidement monter au créneau pour défendre leurs intérêts.
Les représentants de géants comme Nestlé Waters France, au cœur de multiples polémiques industrielles, pourraient également entrer dans la bataille. Parmi leurs membres de ces géants, figurent notamment des marques emblématiques telles que Evian, Volvic ou Mont Roucous, toutes susceptibles d'être affectées par cette nouvelle législation.
Des associations prêtes à en découdre
Face à ces puissants intérêts, des associations environnementales comme Zero Waste France, Surfrider, No Plastic in My Sea, et France Nature Environnement, qui militent depuis longtemps contre la pollution plastique, vont devoir mobiliser leurs ressources. Bien que leurs moyens soient limités comparés à ceux des industriels, elles représentent une force de frappe essentielle dans le débat public sur l'avenir du plastique en France.
Un texte examiné en 2024 ?
La proposition de loi pourrait être examinée dès le mois de décembre, ouvrant ainsi un nouveau chapitre dans la lutte pour réduire l’impact environnemental des plastiques. Si elle est adoptée, cette législation marquerait une étape importante dans la transition vers une consommation plus durable, en plaçant la France en première ligne dans la régulation des emballages plastiques.
Affaire à suivre…