Elle a 23 ans, presque pas de diplôme et un père très haut placé. Elle vient d'être propulsée à la tête d'un établissement public gérant un parc immobilier très en vue et s'attire les foudres de ses concitoyens qui hurlent au népotisme. Nous ne sommes pas à la Défense... mais à Xintai, province du Shandong (Chine).
C'est l'histoire du camarade Wang Ran. Une jolie jeune femme qui, après six mois d'expérience professionnelle dans les bas fonds de la fonction publique locale, se retrouve propulsée au sommet de la hiérarchie régionale. Car dans un souci de transparence, le parti local de Xintai (1.5 million d'habitants) a mis en ligne les dernières nominations à la tête des secteurs clés, en pleine période de fêtes du nouvel an chinois.
Et là surprise, pour tenir le bureau qui gère les biens immobiliers du district, on trouve depuis mi-février une jeune fille de 23 ans, née en 1986, qui jusqu'alors préférait bloguer sa trombine sur Renren le Facebook local, plutôt que d'assister aux réunions de la jeunesse communiste. Le parachutage semble si flagrant qu'il fait le tour des forums universitaires où l'on parle sans détour de népotisme.
Des blogueurs sont partie en croisade contre la famille de fonctionnaires de la jeune fille, dans une période de moindre emploi pour les jeunes diplomés chinois qui, sans le fameux piston ou guangxi, n'ont quasiment aucune chance de percer. La corruption sera d'ailleurs LE sujet brûlant de la session annuelle du parlement chinois, qui démarre demain.