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Billet de blog 9 octobre 2011

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A Pékin, on vote aussi aux primaires

« Tous les camarades de la section pékinoise sont là aujourd’hui. C'est une belle journée pour nous » dit Albert, dos à la baie vitrée donnant sur la grisaille pékinoise. Avec Hacen, jeune chef d’entreprise, il dirige la méconnue antenne pékinoise du PS.

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« Tous les camarades de la section pékinoise sont là aujourd’hui. C'est une belle journée pour nous » dit Albert, dos à la baie vitrée donnant sur la grisaille pékinoise. Avec Hacen, jeune chef d’entreprise, il dirige la méconnue antenne pékinoise du PS.

Aux côtés d'autres bénévoles, ils organisent le premier tour des primaires ce dimanche. Tout comme leurs homologues à Shanghai et Hong Kong.

Ici, le spectacle se déroule au premier étage de l’Alliance Francaise: un établissement moderne et confortable qui rassemble bibliothèque, café, salles de cours et auditorium. La mission est de promouvoir la langue et la culture françaises aux Chinois, même le dimanche. "C’est un lieu convivial, apprécié de toute la communauté française. Nous n’aurions peut-être pas eu la même affluence au "Café de la Poste" de Dongcheng ou dans un hall d’hôtel" reconnaît Albert Missé. Alain de Chalvron, le correspondant de France 2, est passé ce matin avec son équipe, pour filmer l'évènement.

Albert Missé gère le bureau de vote des primaires socialistes à Pékin. Photo jp.

Ce premier tour a lieu dans une petite salle de cours. Les chaises ont été poussées sur les côtés, les cartes de France décorent les murs.

Mais ce n'est pas parce qu'on vit au bout du monde, dans un pays non démocratique, que tout part à vau-l'eau. Chaque personne émarge donc sur la liste électorale, tend un billet de 10 yuans (soit l'équivalent d'un euro), s’empare d'une palanquée de bulletins bleus, d'une enveloppe du même ton et file procéder au vote. Et si elle souhaite être invitée aux prochaines réunions ou simplement recevoir les résultats - à ne pas diffuser avant dimanche soir heure française pour ne pas influencer les votes- , elle pourra même donner son adresse email et son téléphone portable en sortant.

"A voté !" s'exclame Hacen après chaque bulletin glissé dans l'urne. Photo jp.

L’ambassade de France a prêté deux isoloirs et une grande urne en plexiglass. Parmi les électeurs, on reconnait du personnel de l'ambassade justement, des professeurs du Lycée Français et quelques businessmen, avec femme chinoise et enfants. "Papa, en France, il faut vraiment payer pour voter?" dira l'un.

Au même moment, sur un ordinateur portable, les militants surveillent les élections chez les Français des Etats-Unis, qui ont démarré hier. "A mi-journée, on a déjà fait mieux qu’à Boston". Il est passé 13h et 55 personnes ont voté au bureau de Pékin. « On en a perdu une trentaine car ils pensaient à tort figurer sur le registre électoral. La section espère réunir 80 votes d’ici 16h".

Un score honnête mais modeste si on le compare aux 2996 Français inscrits sur la liste électorale. « Surtout qu’on a pas eu le droit de tracter ni de poser des affiches. Uniquement quelques emails » précise un militant, limité par le contexte politique chinois.

Rappelons qu'à Pékin, lors des dernières présidentielles, le candidat UMP Nicolas Sarkozy a dépassé de 10% la moyenne nationale. « On sait bien qu’en Asie, l’électorat français est de droite » conclue Albert Missé. Qu'il se rassure. En Mongolie, à la même époque, les Français d'Oulan Bator (Mongolie) avaient offert un raz de marée socialiste.

Edit: 110 votes / Martine Aubry 43 / Francois Hollande 31 / Arnaud Montebourg 20 / Manuel Valls 13 / Ségolène Royal 3 / Jean-Marie Baylet 0