Jordan Pouille (avatar)

Jordan Pouille

Journaliste reporter

Pigiste Mediapart

206 Billets

4 Éditions

Billet de blog 19 octobre 2008

Jordan Pouille (avatar)

Jordan Pouille

Journaliste reporter

Pigiste Mediapart

Good morning Shanghai !

Un carambolage à Metz, une galipette au FMI et le compte bancaire piraté de notre président de retour de Camp David: il s'en passe des choses à l'Ouest. A l'Est aussi avec le grand prix de formule 1 de Shanghai qui, surprise, n'intéresse pratiquement personne à Shanghai.

Jordan Pouille (avatar)

Jordan Pouille

Journaliste reporter

Pigiste Mediapart


Un carambolage à Metz, une galipette au FMI et le compte bancaire piraté de notre président de retour de Camp David: il s'en passe des choses à l'Ouest. A l'Est aussi avec le grand prix de formule 1 de Shanghai qui, surprise, n'intéresse pratiquement personne à Shanghai.

Je suis donc arrivé en Chine, jeudi matin avec un crochet par Helsinki. Du sommeil à récupérer mais des étapes incontournables à valider lorsqu'on s'installe en Chine: numéro de téléphone portable chinois? Check! La chasse au logement en ville? Check! Enregistrement au bureau de police local? Check! Je suis vanné.... d'autant que je viens de m'apercevoir que tous les jours à huit heures précise, ce *§@?! de voisin réveille les derniers résidants au marteau et au burin. Un mélodie moins harmonieuse que celle faisant danser les vieilles dames au pied de l'immeuble pour leur gymnatisque matinale.

Puis défilent les sms affectueux de la tribu Pouille "Tu es bien arrivé? Quel temps fait-il à Shanghai?". 25 degrés, du soleil et beaucoup de poussière attisée par les chantiers de construction omniprésents. Ici, on prépare dare-dare l'autre prochain grand rendez-vous des Chinois avec la planète: l'exposition universelle de 2010. Dans le métro climatisé, les écrans plasma passent en boucle le clip promotionnel de cette manifestation, avec une référence permanente aux J.O. de Pékin.

A Shanghai toujours, la communauté francaise se retrouvait pour une soirée en l'honneur d'une gazette en ligne destinée aux expatriés français. Pour tous, une occasion supplémentaire de faire du "public relation": les cartes de visites s'échangent à vive allure autour d'un verre de bon vin, on y parle des prix de l'immobilier en baisse, de business en berne. Une Chinoise, assistant-manager chez Wall-Mart, me demande ce que je pense de Nicolas S. Je lui demande si l'on s'intéresse ici aux élections américaines. Puis je bavarde avec de nombreux jeunes francais d'origine chinoise, arborant de larges sourires et des costard sur mesure. Ils ont grandi à Sarcelles ou Bobigny et viennent d'être embauchés comme cadres chez Auchan... En stage initiatique à Shanghai, le petit-fils Mulliez n'est pas loin alors chuuut. Sorti pour fumer, un autre jeune français m'explique son intention de lancer un site marchand glamour mais discount sur le modèle de venteprivée.com. Sur les murs de ma rue, la très animée Fuxing Lu, quelques posters des futurs pavillons de l'exposition universelle - dont le français, cocorico!, qui ressemble comme deux gouttes de lait de soja au musée Pompidou.

"Mais est-ce que tu manges bien?" Oui, mémé. Il n'y a certes plus de lait en poudre chinois ni de chocolat cadbury sur les étals mais le riz sauté, les raviolis de crevettes, les chicken-burgers KFC et les crabes cuisinés tiennent solidement la vedette.

Demain, je prends le train de nuit pour Pékin où m'attend ma première enquête, sur l'état du journalisme en Chine. Les rendez-vous sont calés, une interprète va me rejoindre. Avec des amis shanghaiens, nous avons âprement négocié l'achat d'un camescope et son micro. Je repense aux commentaires de soutien laissés sur ce blog et qui me donnent du courage dans ce pays si différent. Xiexie et à très vite!