Depuis la cuisante défaite des Nord Coréens face au Portugal (7-0), une question nous turlupine. Kim Jong Il va-t-il envoyer ses joueurs au bagne? Quelques éléments de réponse.
Face au Brésil, une image a fait le tour de la planète (et ému les supporters chinois dont l'équipe nationale est déontologiquement au même niveau que nos Bleus): celle de l'attaquant Jong Tae-Se - le "Rooney du Peuple"- en larmes à l'écoute de l'hymne national coréen.
Mais après le 7-0 infligé à son équipe par le Portugal lundi soir, ce ne sont plus des larmes d'émotion mais plutôt de peur, d'effroi qui doivent couler sur les visages des "Chollima".
A l'occasion de la Coupe du Monde de Football de 1966, au micro de la BBC, l'entraîneur nord coréen de l'époque avait expliqué qu'en cas de victoire les joueurs bénéficiaient d'appartements de standing mais, qu'en cas de défaite, c'est la mine de charbon qui pouvait les attendre. Les Nord-Coréens ayant battu l'Italie 1-0, leur honneur était sauf. Cet article a été déterré l'an dernier par la BBC, repris par plusieurs médias ce matin, amplifié à tout va et voici le sentiment qui court aujourd'hui sur la toile chinoise, pays ami et frontalier (ici ou ici) : la sélection nord coréenne sera envoyée fissa à la mine.
Il est vrai que dans un pays aussi mystérieux, coupé du monde et totalitaire que la Corée du Nord, où l'exploit sportif est utilisé comme un des moteurs de la propagande, il serait étonnant que cette défaite passe comme une lettre à la poste.... Et, manque de pot, ce 7-0 était surtout le premier match du mondial a être diffusé en direct sur tous les postes de télévision de Corée du Nord, après que le pays ait finalement trouvé un accord avec la Fifa sur les droits de retransmission ! (Jusqu'à présent, tous les matchs étaient diffusés avec un jour de décalage, le temps pour les supporters de se faire expédier les dvd des matchs depuis la Corée du Sud)
Alors, que va-t-il advenir aux braves Nord Coréens? Un indice peut-être avec le sort d'Andres Escobar, le gardien défenseur colombien, après la coupe du monde 1994. A l'époque, la Colombie avait un régime musclé face à des narco-terroristes tout-puisssants. Parce qu'il avait marqué un but contre son camp, le gardien a été assassiné sur le parking d'un restaurant, de douze balles, sous les yeux de sa fiancée. Une manière de se venger de la défaite (1-2) contre les Etats-Unis; un match sur lequel les parieurs avaient misé vraisemblablement beaucoup d'argent. Condamné à 45 ans de prison, Humberto Munoz Castro, le meurtrier, fut libéré après seulement 11 ans, pour bonne conduite.
Mon petit doigt me dit que si la Corée du Nord a envie de faire un exemple, c'est plutôt l'entraîneur Jong-Hun Kim, que ses joueurs, qui peut se faire du mouron. Les Bleus aussi peuvent trembler...
