Le procès du lait en poudre contaminé à la mélamine à démarré ce matin, à Shijiazhuang. A la barre quatre responsables de l'entreprise Sanlu dont la présidente Tian Wenhua. Le public et les journalistes attendent dehors et s'interrogent.
Menottée, en tunique de prisonnier, serrée entre deux policiers, dans une salle d'audience vide et face au juré: la vieille dame n'en mène pas large. On la voit déjà en prendre pour perpet' alors qu'il reste tellement de responsables à juger à tous les niveaux de la production laitière ou des contrôles qualité que sont censés imposer les autorités. C'est le combat vain d'ONG et de cabinets d'avocats qui en Chine se sont regroupés derrière des familles de victimes toujours en quête de vérité. D'où cette brève analyse que m'avait confiée l'autre jour le jeune correspondant à Pékin du Southern Weekend, le supplément weekend du Nanfang Daily, journal national basé à Canton qui avait révélé l'affaire Sanlu après les Jeux. Fu Jian Feng expliquait que depuis la crise du SRAS en 2003, rien n'avait changé dans la gestion par l'Etat chinois d'un scandale sanitaire majeur: "D'abord on nie purement et simplement l'évidence. Mais si ça ne marche pas, on minimise la situation. Et si vraiment le peuple s'indigne, on coupe des têtes pour afficher une image de fermeté absolue, conserver sa crédibilité et rassurer la population".