Pierre Laurent et Dartigolles appellent aux primaires de gauche avec le parti socialiste, Clémentine Autain veut une primaire des frondeurs jusqu'à la gauche radicale et aujourd'hui une centaine de militants communistes et quelques compagnons appellent à "rallumer l'étincelle front de gauche". Le parti communiste présente au moins quatre options: ceux qui souhaitent le retour à l'union de la gauche classique, ceux qui s'arcboutent sur une candidature pur jus, ceux qui refusent la primaire mais qui ne font pas confiance à Mélenchon et ceux qui, certes moins nombreux, soutiennent Méluche. Leur congrès va être animé!. Le débat politique s'élargit, c'est très bien ainsi.
Pendant ce temps dans le pays, le mouvement social poursuit sa marche avant. La journée d'action du 9 mars initiée par les étudiants et les lycéens trouve des renforts avec la CGT. Parions que d'autres syndicats et organisations viendront épauler ce qui ressemble déjà à un début de marée citoyenne. 800 000 signataires de la pétition contre la loi El Khomri c'est du jamais vu. Les manoeuvres ne manqueront pas mais là n'est pas l'essentiel. Ce qui marque la situation, c'est l'implication de centaines de milliers d'individus qui disent Non à la politique de destruction de notre modèle social. D'autres propositions sont mises en discussion comme la sécurité sociale professionnelle. Le mouvement en se développant porte les interrogations et avance des réponses. Toutes les forces politiques et syndicales devront en tenir compte. Pareillement avec les éleveurs qui posent le problème de leur juste rémunération, des circuits courts, des traités européens et de la mal-bouffe. La dictature des grandes surfaces apparaît au grand jour ainsi que la malfaisance des banques.
Ces mouvements accolés aux luttes contre l'aéroport de Notre Dame des Landes, pour empêcher l'extraction du gaz de schiste, aux divers problèmes soulevés par la libéralisation des transports, dans l'éducation nationale et la santé forment une opposition grandissante à la politique de Hollande. Ce qui se passe avec les migrants, la déchéance de la nationalité et l'état d'urgence participe aussi de la grogne.
Le problème majeur, c'est le rassemblement politique de tous ces citoyens en opposition et en recherche de solutions. La proposition d'une candidature capable d'agréger ces individus qui très nombreux refusent d'être manipulés par les partis se pose avec une force jamais aussi prégnante. Toute offre venant d'un ou plusieurs partis serait dans l'incapacité de les entraîner massivement. Au contraire, une candidature en dehors des partis peut rassembler les citoyens libres de tout engagement et ceux qui appartiennent à des forces organisées. Chacune et chacun étant libre de s'impliquer au niveau souhaité. Le "mouvement des insoumis" initié par Mélenchon est une tentative de réponse qui semble fonctionner à ce jour.