Comme indiqué dans mon billet "le piège se referme" le Front National ne gagne pas de régions. Le réflexe anti-FN a fonctionné à plein. Mais le parti des Lepen s'implante nationalement et engrange une flopée d'élus régionaux. Droite et Socialistes se partagent le gâteau régional. Hollande et Vals ont bien travaillé. C'est une cohabitation sans nom mais plus efficace. La grande coalition à la française ne peut ressembler à celles existantes ailleurs en Europe. Le dispositif inventé par les dirigeants du pays accélère la disparition de la gauche, la mise à l'écart des contestataires et le recentrage politique autour des "réformateurs" dont les chefs socialistes seront le pivot. Dès aujourd'hui, les partis socialistes et "républicains préparent la présidentielle, dernière marche pour parachever cette construction mortifère pour le pays. L'idée du Président étant de placer Marine Lepen en challenger face à lui-même. Ainsi, le rassemblement socialo-centriste-droite tant espéré se fraierait un chemin au combien néfaste pour notre république.
Je sais que cette vision me sera reprochée par certains mais pourtant chaque jour nous en rapproche. Entourées d'un épais brouillard, ces combinaisons politiciennes que nous venons de vivre engendrent la confusion, le dégoût, l'incompréhension notamment des jeunes générations mais pas seulement. Un énorme travail d'explications nous attend. Voilà que ça se complique pour le front de gauche. Quelles leçons allons-nous tirer de cette séquence pour rentrer positivement dans la préparation de l'élection présidentielle qui arrive?
Pourquoi notre échec relatif? Comment rassembler les forces en colère, les mécontents, les victimes de cette politique désastreuse? Quel types d'alliances possibles? Quelle place pour la société civile dans ce mouvement? Quelles propositions pour répondre aux défis de notre temps? Comment dépasser nos anciens schémas, nos anciennes visions, nos anciennes pratiques? Sans préjugés, sans sectarismes, sans anathèmes, engageons le débat partout. Le gouvernement poursuit sa politique qui va accentuer les divisions, accroître le mécontentement, développer la colère. A nous de faire marcher nos têtes, de prendre les initiatives à la hauteur de la situation inédite. Rapidement organisons les comités de base qui peuvent préfigurer le rassemblement populaire si nécessaire pour changer le pays!