2018 s'achève dans la joie d'un peuple qui se retrouve après des décennies de souffrances, de déchirures, d'oppositions malsaines. Le mouvement des gilets jaunes a surpris d'abord les gilets jaunes eux-mêmes si nombreux, si déterminés, si unitaires. Puis il a inquiété le chef de l'État, le gouvernement, les députés de la majorité "en marche". Il pose des problèmes au monde syndical et politique car irrécupérable et non manipulable tant qu'il restera indépendant, sans chef d'orchestre, sans porte-parole, sans leaders. Personne ne peut se prévaloir de le représenter à lui tout seul. C'est un mouvement de citoyens libres et responsables. C'est la représentation du peuple dans ses multiples composantes à l'exception des actionnaires, de leurs représentants et de ceux qui les soutiennent.
En sept semaines, les tentatives de division n'ont pas manqué: "Gilets jaunes libres", rencontre avec le premier ministre, appels de ci de là à construire un mouvement vertical, politisation du mouvement, tentatives racistes et anti-immigrés. Jusqu'à ce jour nous avons empêché les récupérations et les chausse-trappes. Y compris la violence dont Macron voulait nous faire porter le chapeau. A nous de rester vigilants pour la suite.
Dans le calme, pacifiquement, arc-boutés sur nos revendications sociales en matière de pouvoir d'achat notamment la hausse du Smic, des minima sociaux et des retraites, sur nos revendications écologistes, sur nos revendications fiscales avec le rétablissement de l'impôt sur la fortune et sur les revendications démocratiques comme le référendum d'initiative citoyenne et la proportionnelle aux élections, nous continuons le mouvement. Ancré dans nos villages, nos villes, nos quartiers, nos ronds-points, nous devons ramener encore plus de monde, de voisins, d'amis, de parents qui connaissent comme nous les difficultés de la vie. Notre force, c'est le nombre. Un pouvoir quel qu'il soit ne peut continuer à perdurer contre son peuple en mouvement. Même les dictatures les plus féroces tombent quand le peuple s'insurge.
Nous voici à la veille de l'année 2019. Contrairement au président de la république, je vous souhaite une nouvelle année chaleureuse, faite de fierté, de partage, de bonheur simple mais vrai. A toutes et tous, gilets jaunes ou pas, une vie meilleure dans laquelle il fera bon vivre en fraternité, en liberté et en égalité. Bonne année! Nous allons gagner!