Il faut arrêter de toute urgence la pulvérisation du malathion en Guyane et lancer une étude sur les impacts de cette campagne calamiteuse.
Je vous communique sous forme de lettre ouverte le mail que j’ai adressé ce matin aux parlementaires d’EELV, le député Michel François-Lambert, le sénateur Jean Dessessart, la sénatrice Aline Archimbaud en réaction à la publication de l’article du Figaro sur les 5 pesticides classés cancérigènes dont le malathion et demandant son arrêt immédiat par le conseil général.
Lettre ouverte:
« Cinq pesticides ont été classés aujourd'hui cancérogènes "probables" ou "possibles" pour l'homme par l'agence du cancer de l'Organisation mondiale de la santé (Iarc). L'herbicide glyphosate, l'un des plus utilisés dans le monde, et les insecticides malathion et diazinon ont été classés cancérogènes "probables chez l'homme", même si les "preuves sont limitées", selon l'Agence internationale de recherche sur le cancer (Iarc) » Le Figaro.fr avec AFP Publié le 20/03/2015 à 19:23
Au moment où je lis ces quelques lignes sur le Figaro, je ne peux que ressentir un sentiment mitigé de dégout et de colère, tant le mépris fut de circonstance par les responsables de la démoustication en Guyane à l’égard de Guyane Ecologie et du Collectif stop malathion en Guyane opposés à l’utilisation du malathion, produit reconnu dangereux pour la santé des humains et autres formes de vies (insectes, oiseaux poissons, plantes…).
A entendre également tous les beaux discours, au plus niveau de l’Etat notamment celui du président de la république lors de la conférence sur l’environnement en novembre 2014 (lutte contre les perturbateurs endocriniens et la pollution chimique), on est en droit de s’interroger du foutage de gueule à l’égard de la santé des guyanaises et des guyanais et de la biodiversité de notre territoire.
Sommes nous quantité négligeable vouée à n’être seulement que des cobayes de la République?
Après avoir dénoncer la dérogation accordée au conseil général pour l’utilisation du malathion en Guyane alors qu’il est interdit en Europe et qu’il ne fut pas utilisé en Martinique, en Guadeloupe, à la Réunion en dépit d’un pic épidémique de chickungunya élevé et d’un taux de mortalité importante,
Après avoir constaté que les autres moyens utilisés dans ces territoires concernés n’ont pas été retenus en Guyane (brigade nature, lutte efficace contre les gites larvaires, moyens coercitifs, entretien des espaces verts,…),
Après avoir entendu le président du conseil général dire que le malathion ne tue pas, le chikungunya oui. Combien de mort à ce jour? Cet aveu est une forme d’irresponsabilité et d’incompétence mais d’autant plus grave qu’il émane de l’exécutif départemental responsable de la démoustication.
Après avoir dénoncer la méthode utilisée, après avoir usé les voies parlementaires, après avoir entendu la réponse des ministres concernés, après avoir été méprisé par les services de l’Etat en Guyane (préfet, directeur de l’ARS) et du président du conseil général Alain Tien-Liong voila que l’OMS nous annonce le malathion classé comme cancérigène probable.
Quelle colère face à tant d’entêtement, tant d’incompétence au mépris de notre santé et de celui des générations futures. Que dirons-nous à nos enfant? Qu’avons-nous fait?
Au vue du gazage et de l’exposition de la population guyanaise face au malathion et qui s’intensifie dans l’ouest guyanais, on ne peut que s’interroger sur la catastrophe sanitaire qu’elle encoure sur les années à venir sans parler du coût de la prise en charge des cas de cancers, des maladies endocriniennes, de l’obésité des jeunes, des diabétiques potentiels. Avions-nous encore besoin de cela en Guyane?
Les responsables irresponsables et les incompétents seront-ils jugés et condamnés?
L’alerte est donné par l’IARC il faut réagir rapidement avant que la Guyane ne connaisse un scandale type chlordécone à l’instar de la Martinique et de la Guadeloupe.
Je compte sur vous pour interpeller encore une fois au plus haut niveau de la République, dans vos parlements et réseaux, pour que le bon sens l’emporte et que notre bien-être soit respecté.
Il faut arrêter de toute urgence la pulvérisation du malathion en Guyane et lancer une étude sur les impacts de cette campagne calamiteuse.
Pour info, je suis atteint du virus chikungunya depuis le mois de janvier 2015 malgré le passage anarchique de la baygonneuse dans ma rue et je n’ai reçu aucune visite du service de démoustication de Conseil général de Kourou alors que les résultats positifs lui sont communiqués par l’Institut Pasteur. j’ai dû moi même avertir tous les voisins et faire de la communication autour de moi.
Mes amitiés écologistes
Un peu de lecture: