Quand elle est appliquée aux politiques publiques, la territorialisation porte précisément sur la différenciation des objectifs et des priorités stratégiques. Vue ainsi, la territorialisation des politiques publiques peut avoir plusieurs enjeux lorsqu’elle est parfaitement mise en œuvre. Voici tout ce qu’il faut savoir à ce propos !
Les enjeux techniques
La territorialisation des politiques publiques présente des enjeux techniques. Il s’agit là de la dimension la plus évoquée d’ailleurs. L’objectif est de participer à la modernisation de l’action des collectivités territoriales.
Cela passe alors par une meilleure connaissance des impacts des actions publiques. La pertinence et la légitimité des dispositifs doivent également être mieux mises en lumière et évaluées pour en justifier l’usage. Dans cette lignée, cette évaluation vise à étudier le rapport objectifs/moyens/résultats en priorité.
De même, cette évaluation s’oriente plus aujourd’hui vers des démarches plus compréhensives pour qui les politiques publiques ne peuvent qu’apporter un cadre normatif, cognitif et instrumental.
Cela permet de mieux comprendre le vrai sens de l’action publique. Ainsi, elle représente une manière de mieux mettre en œuvre des moyens d’intervention appropriés. Cette étude traduit aussi la mise en relation des acteurs impliqués. Autrement dit, la territorialisation des politiques publiques permet d’améliorer l’autonomie, la réactivité et l’efficacité de gestion des services et des politiques locaux.
Les enjeux politiques
La territorialisation des actions publiques a un enjeu politique notamment lorsqu’elle permet de justifier ou d’appuyer des positions politiques. Cet enjeu politique se distingue par la place centrale d’acteurs et de leurs jeux de positionnement dans l’espace politique. Ici, l’objectif consiste notamment à aboutir à une recomposition optimale des modalités de conduite de l’action publique au niveau local. Cela passe alors par la multiplication des arènes décisionnelles surtout au niveau des politiques territorialisées.
C’est une manière de favoriser l’émergence de dynamiques partenariales inter et intra organisationnelles. Cette recomposition contribue aussi au développement de procédés pluralistes d’évaluation et d’application de l’action publique.
Par ailleurs, la territorialisation des politiques publiques permet aux acteurs locaux de mieux se positionner dans les systèmes aussi larges que complexes. Avec ce procédé de territorialisation, l’accent est mis sur la structuration des processus de régulation des échanges. Cette technique représente aussi une manière de situer les participations par rapport à l’action et de mieux juger leur efficacité et leur pertinence. La territorialisation des actions publiques promeut ainsi la transversalité et décloisonnement.
Les enjeux civiques
Dans la démarche de territorialisation des politiques publiques, on en décèle également des enjeux civiques. En réalité, la territorialisation va à l’encontre de la crise de légitimité démocratique dont est confrontée l’action publique territoriale. Ainsi, elle vise à renforcer l’activité politique et lui donner plus de transparence et une meilleure crédibilité aux yeux des citoyens.
L’objectif de la territorialisation des politiques publiques consiste à limiter cette méfiance à l’égard des modes de gestion des collectivités territoriales. Cela permet de veiller à ce que les programmes d’action publique aient les effets réels attendus auprès des bénéficiaires finaux.
Ainsi, la territorialisation de l’action publique doit mettre à contribution les citoyens et créer de la proximité et de l’interaction/participation avec eux. Pour sonder ces effets, cela peut se faire à travers la diffusion et l’animation de programmes, la remise de rapports d’évaluation nationaux ou locaux, des débats dans l’espace public, etc.