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Billet de blog 3 avril 2014

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Et maintenant, Valls chef de gouvernement !

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Où va la Cinquième République des banques et des multinationales ?

     Envoyer valser Valls…

 Valls, c’est le représentant de cette droite ultra libérale qui ne faisait que 5% des voix au congrès du Parti socialiste. C’est avec ces 5% de sarkozystes « de gauche » que Hollande a choisi de gouverner. Où est la base du PS ? Une grande partie de ceux qui avaient voté pour le changement aux présidentielles ne l’ont pas fait aux municipales. A quoi servent tous les courants du congrès national du PS face aux 5,5% qui tiennent Matignon ? A rien. Pas tout à fait, à leur servir de caution.

Faire Valser la Cinquième

Hollande ne nous laisse qu’une seule alternative : aller droit dans le mur qu’il nous indique ou s’insurger contre lui, tous ensemble. Lui se sait à l’abri car il fait partie du système. Le parti du « changement » n’était qu’une formule dans sa bouche. Son vrai parti, par delà le PS, c’est la Cinquième république qui est le parti de l’alternance présidentielle, une mécanique bien rodée, soupape de sécurité du système.  Car la Cinquième, c’est un parti à deux faces, celles des deux grands présidentiables agréés tous les cinq ans par les multinationales et les banques. Il y a toujours eu, après De Gaulle et de façon de plus en plus nette, un présidentiable de la vraie droite et un autre de la fausse gauche. La Cinquième République est comme un théâtre de  guignol où les personnages sont tenus par un unique manipulateur. On ne vote pas pour un programme  politique.  On ne fait que sanctionner ceux qui sont en place quand on ne les supporte plus. A chaque fois la gauche institutionnelle  nous demande de "voter utile" pour sanctionner la droite et elle continue une fois élue la même politique. Ainsi, Sarkozy est tombé, pas sa politique...

 Après l’échec des municipales, le PS ira jusqu’au bout de sa politique ultra libérale. Car la direction du parti socialiste ne croit pas que cette politique est suicidaire. Hollande sait qu’il a de fortes chances de perdre aux prochaines présidentielles et que cela n’est pas inquiétant pour les dirigeants socialistes. La droite reprendra le relais, s’usera à son tour au pouvoir , et le PS se fera à nouveau une santé dans l’opposition. C’est cela, le parti de l’alternance politique française dans le cadre d’un système où le vrai pouvoir est dans les banques et les multinationales

Et l’extrême droite F N du système

Le Front National fait, bien sûr, partie de ce système. Il protège les riches et attise la haine contre les plus faibles d’entre nous. Mais il n’a jamais pu jusqu’à présent prendre la place de l’un des deux grands partis de l’alternance. Cette mise à l’écart de l’extrême droite entretient l’illusion qu’elle est « hors système » et cela la rend dangereusement  populaire . Elle a gagné quelques villes et surtout elle monte et gonfle, comme un nuage brun au dessus de nos têtes.

Le système de la Cinquième République devrait être classé Seveso. Comme une usine ou pire, une centrale qui se croit protégée par un ingénieux système de sécurité dénommé alternance. Mais aujourd’hui ça gonfle et ça monte, et tous le système pourrait péter, et nous avec. 

Le fascisme, c’est un peu « l’accident majeur » de cette centrale institutionnelle qu’est la Cinquième République. Pour échapper à la domination du Medef, version UMP ou version PS, et pour se protéger d’un accident majeur FN  , il n’y a qu’une solution : démanteler radicalement par nos luttes la machinerie folle de la Cinquième république capitaliste.  

Il faut une grande lutte d'ensemble

Il faudrait un autre  « juin 36 », un nouveau « décembre 95 », un nouveau «  tous ensemble », mais qui irait à son terme : la satisfaction des grandes exigences portées par nos luttes, le démantèlement du système et la réorganisation de la société sur des bases anticapitalistes, autogestionnaires et écologiques.

Ceci paraîtra insensé à tous ceux qui ont définitivement effacé de leur tableau mental leurs rêves de jeunesse. Ils ne savent que répéter tristement, depuis l’effondrement du stalinisme, que l’Histoire est finie et que l’on ne doit plus rien changer, sauf à la marge du capitalisme.

Changer tout, comme nous le voulions en mai 68, c’est la direction vers laquelle devraient tendre toutes les forces du mouvement social, tous les anticapitalistes, tous les écologistes convaincus et l’ensemble des militants de gauche sincères.

Nos forces sont dans cette  colère souvent rentrée, dispersée, mais qui est là dans les entreprises ou dans la rue, bien que souvent confuse et désorientée. Il faut lui donner un programme et une perspective de convergence des luttes.  En baissant les bras, nous laisserions le terrain à la démagogie populiste, raciste et sécuritaire du Front National. 

Les municipales étaient le premier grand rendez-vous électoral depuis les présidentielles. La sanction des électeurs a été forte. Mais elle est encore limitée du fait que les municipales sont perçues comme un scrutin «  local » où les « notables de terrain » ne sont pas généralement malmenés par les électeurs. Ces municipales sont un avertissement. Plus dure sera la chute si rien ne se produit d’ici aux présidentielles ! Tout se joue dès maintenant sur le terrain social qu’il faut investir, tous ensemble.

« Troisième tour social !»

      Certes, cela ne se décrète pas. Ce ne doit pas être une formule incantatoire. Cela se prépare, s’organise, tous ensemble.

 Il faudrait que la mobilisation du 12 avril 2014 en soit la première étape. Mais ce ne sera que première marche à gravir. La mobilisation se construira avec toutes les forces du mouvement social,  avec les associations, toutes les associations, antiracistes, féministes, écologistes, anticolonialistes, avec les partis de la gauche anticapitaliste, avec les syndicats de classe. Il faut aussi la construire avec tous les travailleurs en colère, avec les précaires et les chômeurs. Il faut encore la construire avec les retraités et cette jeunesse indignée qui s’est déjà manifestée à Notre Dame des Landes ou  lors de l’expulsion raciste de Léonarda.

      On n’a pas le choix. La barre est placée très haut. En choisissant Valls, Hollande a voulu faire passer un message à notre intention : il ne se laissera pas impressionner par de simples pressions ou "conseils" de ceux qui sont à sa gauche. Il continuera, quoi qu’il nous en coûte, son chemin tracé par les multinationales et les banques.

Nous ne serons pas  les bons conseillers de monsieur Hollande. Il ne se "trompe" pas. Ce n’est pas un  « indécis ». Il n’est tout simplement pas des nôtres. Derrière son sourire falot,  il défend fermement les intérêts de nos ennemis de classe!

 EugenioVarlin

En complément sur  « Monsieur 5% », sur blogs.Mediapart.fr:

Le 22 avril 2009 22 avril 2009 , Stéphane Alliès publiait dans Médiapart un article sur Manuel Valls et ses rapports avec le président Sarkozy dont voici un extrait :

Samedi 18 mars, lors d'un débat à l'université Dauphine à Paris, le député et maire d'Evry est revenu sur sa non-entrée au gouvernement lors de l'élection de Nicolas Sarkozy. Manuel Valls y raconte les raisons de son refus initial. «Je lui ai dit d'entrée que je ne pouvais pas entrer au gouvernement (…) Nicolas Sarkozy m'a dit: "Tu sais Manuel, on est en 1958, je suis le Général de Gaulle, nous sommes en train de vivre une période révolutionnaire, c'est le moment de mettre tous les talents au gouvernement". Je lui ai répondu que 2007, ce n'était pas tout à fait 1958. Et puis j'avais des désaccords de fond avec sa politique économique». (…)Si l'on tend bien l'oreille à la fin de l'extrait vidéo ci-dessus (mis en ligne sur Dailymotion aujourd'hui), on entend ensuite Valls dire: «Je pense que mon destin, mon choix, mon envie est de rénover la gauche en profondeur, alors on verra dans cinq ans, s'il me repropose quelque chose, on verra..

http://blogs.mediapart.fr/edition/pol-en-stock/video/220409/valls-et-sarkozy-dans-cinq-ans-sil-me-repropose-quelque-chose-verra

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