A la veille du 8 octobre, solidarité totale avec les salariés d’Air France !
Tous ensemble contre la machine à profit patronale!
« Ah, le patronat n’a pas besoin, lui, pour exercer une action violente, de gestes désordonnés et de paroles tumultueuses ! Quelques hommes se rassemblent à huis clos, dans l’obscurité, dans l’intimité d’un conseil d’administration, et à quelques uns, sans violence, sans gestes désordonnés, sans éclats de voix, comme des diplomates causant autour d’un tapis vert, ils décident que le salaire raisonnable sera refusé aux ouvriers ; ils décident que les ouvriers qui continuent la lutte seront exclus, seront chassés, seront désignés par des marques imperceptibles, mais connues des autres patrons, à l’universelle vindicte patronale. Cela ne fait pas de bruit ; c’est le travail de la machine qui dans son engrenage, dans les laminoirs, dans ses courroies, a pris l’homme palpitant et criant ; la machine ne grince même pas et c’est en silence qu’elle broie. » Jean Jaurès
La machine est toujours là, machine à presser la vie au travail et aussi la jeter hors du travail quand elle sait qu’ailleurs, elle peut encore exploiter encore plus fort.
Aujourd’hui, les salariés d’Air France sont à leur tour pris dans cette machine. Ils ont manifesté leur colère et certains d’entre eux sont menacés pour des « gestes désordonnés » et « des paroles tumultueuses » ! Philippe Martinez, au nom de la CGT, a dénoncé avec juste raison, « le déchaînement médiatique et politique démesuré »contre les syndicalistes d’Air France. « J'aimerais qu'on attache plus d'importance à ces 3.000 licenciements qui s'ajoutent aux 15.000 déjà vécus par les salariés". "La violence sociale, il faudrait en parler un peu plus", "perdre son boulot, ça c'est violent", a-t-il dit. Un journaliste lui a demandé s'il condamnait « l'agression » de deux dirigeants d'Air France par des salariés en colère. Le leader de la CGT a dit : "Non, il y besoin d'un débat sur la conception du dialogue social" et "quand il y a des salariés en colère, le patronat et les politiques doivent les écouter". "Il y a une exaspération forte qui devrait inquiéter les pouvoirs politiques plutôt que de jeter de l'huile sur le feu". "Des gestes"comme ceux survenus à Air France "doivent être un signal d'alerte", a-t-il expliqué.
Il faut regarder la vérité de la lutte de classe, le Capital est une machine à broyer qui se moque de nos cris et de nos réclamations, sauf quand ils se fondent dans l’inquiétante clameur des foules ouvrières rassemblées. Classe contre classe, ou plutôt machine à profit contre humanité ouvrière. Le capitalisme, comme on l’a vu en Grèce, ne connaît que le rapport de force. Alors demain jeudi 8 octobre 2015, nous ne pouvons pas restés passifs. Retrouvons nous dans la rue, pour tous les salariés, pour tous les chômeurs et les licenciés, pour nous placer aux cotés des salariés d’Air France que l’on montre du doigt. Nous devons reconstruire notre rapport de force !
J. P.