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Billet de blog 18 juillet 2015

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Oui, comme hier au Chili, ils ont voulu tuer Alexis Tsypras

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

      Oui, comme les autorités US avaient décidé la mort de Salvador Allende au Chili, les impérialistes des états européens ont décidé d'en finir avec Alexis Tsypras. La rébellion du peuple grec devenait contagieuse et la victoire de Podemos en Espagne commençait à inquiéter les puissants. La victoire du non en Grèce sonnait comme un appel général à la rébellion contre la finance et le capital. Ils ont décidé de faire un exemple. 

Ils ont voulu « tuer » Alexis Tsypras, mais bien sûr sans avoir à en faire un martyre. En fait le « crime » a été maquillé en  suicide politique. c'est en d'autres termes ce que dit l’économiste Jeffrey Sachs, directeur du Earth Institute à l’Université de Colombia et conseiller de Ban Ki-moon : « le gouvernement grec était sommé de mettre un pistolet sur sa tempe et d’appuyer sur la gâchette. » .

Car ce que voulaient les tueurs c’est détruire Syrisa, ce parti de la gauche radicale qui a fait trembler l'Europe capitaliste avec son NON spectaculaire au référendum.

La direction élue de Syriza a voté majoritairement contre la signature de l’accord. Le ministre Varoufakis a démissionné du gouvernement. Comment Alexis Tsypras a-t- il pu appeler à valider un accord qu'il qualifie lui même de désastreux, un accord qui dit exactement le contraire de ce que voulaient  61% des électeurs grecs, et 8 jeunes sur 10? Mais l’accord est passé quand même avec l’appoint des voix des parlementaires ultra libéraux du Parti socialiste ( Pasok) et de la droite qui avaient appelé à voter oui au référendum.

« Les Etats puissants seront rattrapés par les souffrances qu’ils infligent»  a déclaré Jeffrey Sachs.

  Mais la sanction ne viendra pas seule. Elle ne viendra même pas du tout si nous restons abasourdis, passifs sous le coup de  cet échec.  Il  faut, dans tous les pays européens tirer les leçons de cette défaite, désigner clairement les coupables et les combattre fermement, sans confusion et sans illusions sur eux. 

    Les illusions de d'Alexis Tsypras

 A la différence des dirigeants de la gauche réformiste traditionnelle, comme Hollande ou Zapatero, Alexis Tsypras voulait sans doute vraiment un changement pour le peuple. Mais il avait sans doute aussi des illusions sur l’adversaire et sur la démocratie capitaliste, comme hier Salvador Allende qui le paya de sa vie.

Cette démocratie capitaliste n’est qu’une démocratie de façade. On peut voter tous les quatre ans pour celui qui a le plus beau sourire ou la plus belle moustache, (et surtout pour le plus riche), mais pas contre les intérêts du capital.          

           L'hydre mythologique et le capitalisme 

      Vouloir opposer dans l'affaire  grecque les  « intérêts de la France » puissance impérialiste à ceux de l’Allemagne, autre puissance impérialiste, n’a pas beaucoup de sens. Car Angela Merkel n’est pas la seule tête à faire tomber dans cette Europe capitaliste. Les vieux mythes de la Grèce ancienne nous parlent mieux de l’Europe que tous les préjugés chauvins.  Rappelons-nous l’hydre terrible qui fut terrassée par Héraclès. C’était un monstre tentaculaire aux multiples têtes. Et quand on voulait abattre l’une de ses têtes, il en repoussait une autre aussitôt. Mais Héraclès avait compris qu’il fallait s’attaquer à l’hydre toute entière…. Nous devons nous aussi nous attaquer à toutes les têtes de l’hydre impérialiste, c'est-à-dire au capitalisme mondialisé. Angela Merkel ? Certes, il faut la combattre, mais aussi François Hollande qui a joué un rôle de premiers plan pour piéger Tsypras, avec les méthodes insidieuses et serpentines de la fausse gauche social-démocrate.   

L’heure est grave. Il s’agit bien sûr du peuple grec. Mais il s’agit aussi de l'Espagne où un nouvel espoir s’est levé autour de Podemos. Il ne doit pas être déçu. Il s’agira  aussi demain de la France, du Portugal, de l’Italie et de tous les autres pays d’Europe.  Partout, nos acquis sociaux sont en train de tomber les uns après les autres. Ils furent pourtant conquis dans les luttes et les souffrances par toutes les générations qui nous ont précédés.

Rassemblons nous, il y a urgence,  comme, le fait le nouveau  mouvement politique espagnol, et dans l’unité la plus large, par la base, autour des exigences portées par nos luttes et bien sûr dans une direction clairement anticapitaliste.

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