L’art de se défausser : Drame du Rana Plaza: MEDIAPART 05 JUIN 2014 | PAR PASCALE PASCARIELLO
Oui les grandes entreprises et toutes celles qui le peuvent optimisent leurs profits par optimisation fiscale (c’est aussi le cas des individus) et par sous-traitances dans des pays et lieux à moindre coût (bas salaires)
Optimisation fiscale : n’oublions pas les exilés dont les sources de revenus sont d’origines nationales et publics et qui ne paient pas l’impôt en France (travaux publics, show télévisés etc..) et
Que dire de toutes ces publicités qui transforment une disposition sociale (investissement logement, isolation etc. …. ) en simples outils de « payez moins d’impôts »
Sous-traitances : n’oublions pas le travail au noir et clandestin …L’intérêt de la sous-traitance n’est pas que de réduire les couts mais aussi grâce la sous-traitance en cascade d’échapper à des nombreuses contraintes légales juridiques normatives et de responsabilités
S’il est d’autant plus grave (grand impact) et hypocrite sociétal du fait des grandes sociétés, ce comportement est celui de tout un chacun et particulièrement de notre culture française ou nous voulons tout sans rien payer et sans risques et ensuite reporter la responsabilité de ce qui nous choque au regard de « Nos Valeurs » sur les autres (catégories, pays etc..)
S’il faut dénoncer le drame du « Rana Plaza » et ces origines, il serait utile de dénoncer nos propres comportements. Rien n’empêchera le CAC 40 ou autres de continuer la recherche maximale de profits tant qu’individuellement nous ne changerons pas.
Nous, français, avec « Liberté » « Egalité » « Fraternité » voulons donner des leçons au monde, mais nous devrions commencer par revoir nos valeurs et leurs donner du contenu.
Il serait temps que nous comprenions que
« Notre liberté » s’arrête la ou commence celle de l’autre,
« Notre Egalité » en « droit » s’accompagne de « devoirs et de responsabilités » ce qui permet d’être « libre » et « différent », et que la
« Fraternité » est le comportement humain qui nous différentie de l’animal (fraternel par décision et non pas utilité)
Si chacun d’entre-nous recommencions à croire sincèrement en ces valeurs comme lorsque que nous étions enfants mais sans être innocent, cette fois-ci, peut être de petits changements pourrons comme les gouttes d’eau qui finissent en un fleuve puissant dans l’océan pour changer les choses et nous autoriser à nous insurger.
Ne soyons pas hypocrite, en achetant des vêtements, des chaussures et des produits de luxe qui ne nourrissent pas les ouvriers que les fabriquent mais qui engraissent les intermédiaires, les « marketers » et les dirigeants, des banquiers et des politiques peu scrupuleux.
Voila, mais, est ce que nous individuellement nous nous défaussons aussi
En dénonçant mais sans agir, sans changer de comportement
En continuant à acheter des marques pour se faire valoir et vouloir (par peur) faire partie d’une communauté
En votant pour des hommes qui n’exécuterons jamais leur programme et auxquelles nous ne demandons pas de comptes.
Nous pourrions en parler entre nous, revoir nos attitudes, ne pas être innocents des grandes déclarations (made in France, Ecologique, CE, valeurs d’entreprise) sans vérifier leur réalité
Demander des comptes à nos élus (le président et les ministres sont devenus sourds et aveugles). De s’engager dans les organisations, des syndicats et des organisations politiques non pour en tirer un profit partisan (comme Afep, Medef et autres) ou individuel (il y a des syndicalistes professionnels qui sont salaries de syndicats pratiquement toute leur carrière et des politiques / députes qui n’ont jamais travaillé dans le privé)
Vous dénoncez et j’en suis heureux mais motiver vos lecteurs à agir pour que cela change et que nous ne restions pas dans l’irresponsabilité confortable de la délégation aux autres. Suis-je généreux si j’ai apporté mon éco à une organisation caritative sans m’assurer que ce don ne soit pas englouti dans des campagnes publicitaires ou en salaires de direction. Ou suis vraiment généreux et fraternel si je vais distribuer un repas.
Les choses peuvent changer mais à chaque dénonciation, à chaque fois que nous nous insurgeons, nous devons nous demander : « et moi qu’est ce que je fais de concret et de responsable ».