responsabiliser, réarmer, réprimer… le sabre et le goupillon catholico-républicain !
Au départ de cette réflexion, les éléments de langage « réarmer, réarmement, réarmer la jeunesse… ». D’abord, l’humour l’a emporté, et, je me voyais bien écrire une sorte de billet d’humour en réaction à ces propos franchement ridicules et tellement inappropriés. Facile, amusant, récréatif ! Seulement, voilà, quand j’ai eu fini, je n’ai pas trouvé que l’exercice de style était drôle. Seul le texte l’était, et encore ? Est-ce que la dérision suffit à dénoncer ? Est-ce un argument suffisant ?
Je vais donc essayer, une fois encore d’argumenter, même si je ne sais plus sur quel fil tirer, pour démontrer, démonter le mécanisme de dictature d’état capitaliste qui se met progressivement en place dans l’espace géographique français, mais pas seulement.
Ce n’est pas le discours de politique générale du très jeune vieux G. Attal qui peut infirmer cette marche accélérée vers ce que je j’appelle le post-fascisme, mais que chacun peut nommer autrement, dès lors qu’il prend en compte l’autoritarisme chaque jour plus violent, violeur d’intimité, inexorable si nous n’organisons pas nos résistances. Je l’appelle post- fascisme parce que forcément, ce qui est déjà en place et qui se perfectionne à chaque nouvelle loi scélérate, n’est pas et ne sera pas exactement ce que mes parents ont connu du fascisme, nazisme, franquisme, totalitarisme.... Forcément, l’économie capitaliste, dans sa gloutonnerie mondialisée de profits générés par la consommation totale, a changé, a augmenté, comme, a augmenté la nécessité d’égalité et de justice, donc de droits sociaux et sociétaux. Pas la peine, donc, de chercher le copié-collé ce qui rend le mot fascisme seul, impropre à décrire les situations. Ce qui, par contre, reste, semblable, reconnaissable, repérable, c’est la modélisation autoritaire sociale avec et par le mésusage du sociétal. Je ne peux donc pas nommer ce qui est en cours par le mot néofascisme, d’où le mot post-fascisme, qui, je le reconnais ne me satisfait pas, mais qui me permet de nommer la situation au mieux de ce que je ressens.
Ainsi, si on écoute les éléments de langage d’aujourd’hui et qu’on se reporte aux discours et écrits de 1938, on en retrouve beaucoup, quasi mot pour mot. D’ailleurs, Macron est le président de la 5ème qui fait le plus pour tenter de réhabiliter Pétain, lequel fut jugé non pas pour sa collaboration avec le nazisme, mais pour sa reddition…
Comme on a pu le voir, le constater, au cours des mouvements contre la réforme des retraites, la constitution de la 5ème république est faite pour construire un régime ultra présidentiel et lui permettre de perdurer. Le parlement, le congrès, n’ont, in fine, pas la possibilité de renverser ni le pouvoir exécutif, ni le pouvoir présidentiel devenu de fait quasi monarchique absolu. D’où le leurre de changer de constitution par les urnes. D’ailleurs, LFI n’en parle plus que très peu et seulement au moment des élections…
Mais, un régime ultra présidentiel, peut-il être autre chose qu’une autocratie, une dictature élue au suffrage universel ? Plus que tout autre parmi les présidents de la 5ème, Macron a préparé le terrain du RN/FN dont les accointances avec les ligues fascistes/nazies d’extrême-droite existent toujours (Bardella ex membre du GUD, et toujours très proche de la famille Chatillon dont le père fut le patron).
La dictature est « légalement » en place et peu de voix la dénoncent pour ce qu’elle est. Comment en est-on arrivé à une si piètre conscience collective ?
Je crois que le tour de force du capital et de son mercenaire en chef de la finance et des profits, Macron, pour la France, est d’avoir réussi à faire croire à la majorité de la population que la revendication sociale s’efface au profit de la revendication sociétale :
Nous sommes au 21 -ème siècle. La France est un pays riche (comme tous les états pillards), dans lequel, chacun peut et doit consommer, donc, le rapport de classe doit être aboli au profit de rapports communautaires de droits à opposer entre eux. L’universalisme issu de la philosophie des lumières a été remplacé par la philosophie post-moderne née de la récupération capitaliste des luttes pour les droits civiques en Amérique du nord, appelée communément wokisme, parce que dans la construction de la pensée approximative et binaire, il est important, en France, d’apprendre au quidam à user des anglicismes issus des éléments de langage de l’anglais de l’économie libérale. Le quidam sera bien en peine de définir, expliquer, donc d’utiliser à bon escient ce vocabulaire-là, mais, à défaut d’être capable d’en comprendre et donc, d’en pouvoir critiquer le sens, il aura le sentiment d’être dans le sens commun, dans l’air du temps, dans la capacité à consommer l’époque, donc d’être une personne sociale et intégrée, alors qu’en réalité, en acceptant cette novlangue nécessaire support de cette pensée, il participe à sa propre exclusion du système social global, complexe et aujourd’hui antisocial.
Exemple : l’identité de genre, de couleur, prime sur l’identité d’espèce sociale. Or, ce n’est pas l’orientation sexuelle de ses membres, ou la couleur de peau, qui peut définir l’appartenance à l’espèce humaine ! L’orientation sexuelle reste et doit rester du domaine privé, reconnue comme telle, y compris en droits. Quant à la couleur de peau, c’est quoi ? Aux USA, j’ai découvert au bout de 2 ans de fréquentation quotidienne d’une collègue qu’elle était « étiquetée » noire et encore, parce qu’elle me l’a dit ! Je regrette tellement le temps où, voyant l’humain dans la personne, je ne voyais pas, n’entendais pas ces différenciations aussi inutiles que discriminantes !
En observant de près le franquisme, une des plus longues dictatures de l’Europe occidentale, je me suis rendue-compte que sa durée, soutenue par le système assassin et répressif de violence d’état appuyée par la contention « morale » de l’église catholique, s’était articulée sur le façonnement « du bon espagnol », c’est-à-dire de l’espagnol catholique pratiquant docile, par la mise en place d’éléments de manipulation, d’emprise, de contention des personnes que l’on retrouve aujourd’hui en France dans les discours/propagande de Maron et de ses ministres et, bien évidemment, sans surprise chez LR et RN. Après le discours d’Attal, je suis incapable de voir une ligne de rupture entre ses 3 partis. Ils se complètent les uns les autres vers un seul objectif : créer l’ordre nouveau par le Français nouveau qui sera idéal, s’il est contraint, « dressé », « domestiqué » pour servir la puissance financière et les pouvoirs qui la soutiennent : les états.
Comme dans toutes les dictatures, la jeunesse est la première cible. Si on peut contenir, manipuler la jeunesse, alors, on tient la population et on se donne un avenir ! Du coup, tout est mis en œuvre pour la bâillonner, formater sa pensée, la mettre au pas, au garde à vous. L’éducation nationale sera donc le premier maillon à détruire, à vider de sa force d’éducation à la pensée, au profit d’une éducation centrée sur le conditionnement opérant et/par la pensée approximative et binaire.
* À ce jeu, Franco a tellement réussi que, en Aragon, en 2020, mes voisins de plus de 80 ans, qui n’ont donc connu que l’éducation franquiste, en étaient encore à me dire, que les fosses communes dont je leur montrais les photos que j’avais faites pendant l’ouverture de fosses communes, sont des inventions, des mensonges des rouges ! (rouges : républicains, anarchistes, POUMistes)…
*Encore aujourd’hui, en Espagne on ne parle pas les dates en mois et jours mais en saint quelque chose ! « on se verra à la saint Joaquim, on commencera les travaux à la saint Firmin… » Seuls les espagnols et les très éduqués catholiques s’y retrouvent !
L’éducation est un enjeu majeur pour toutes les dictatures. C’est cette évolution dans notre système éducatif que je veux tenter de dépeindre pour le territoire français.
- Pour mater la jeunesse, la formater, de Blanquer à Amélie Oudéa-Castéra, en passant par Attal, et maintenant Belloubet, il faut, très vite achever la destruction de l’Education Nationale dans ce qu’elle a de constitutif, fondamental : assurer et garantir l’accès à l’instruction pour tous les enfants et adolescents vivant sur le territoire, leur apprendre à penser par eux-mêmes, savoir douter, donc argumenter et critiquer.
Pour ce faire, et même si ce n’est pas inscrit dans les textes fondateurs, il faut aussi en finir avec le socioconstuctivisme, modèle théorique support du système éducatif français.
*rappel rapide : le soioconstructivisme est une théorie de l’apprentissage dans laquelle chaque apprenant est agent, acteur de son apprentissage et de l'apprentissage du groupe, par le partage réciproque des savoirs et des procédures d’apprentissage. C’est le modèle théorique sur lequel s’appuie, s’appuyait, le modèle éducatif français.
Bien que les textes officiels ne l’aient pas, à ma connaissance, nommément remplacé, les programmes et les méthodes éducatives en place et développées depuis une quinzaine d’années, et qui se sont considérablement dégradés depuis Blanquer, l’ont totalement vidé de son sens et de ses pratiques. Il ne s’agit plus d’apprendre et d’apprendre à penser par soi-même avec la coopération des autres, mais d’accumuler des connaissances, de préférence approximatives ou parfois très pointues, sans lien entre elles et sans lien avec les autres personnes sociales. Majoritairement, l’élève devient passif, absorbant ou il s’ennuie et s’occupe autrement parce qu’exclu de ses propres procédures d’apprentissage et de sa curiosité.
L’enseignant, lui, pour atteindre les objectifs de savoirs fixés par le ministère (sur quels choix de société ?), devient majoritairement gavant et cadrant répressif.
Je n’oublie pas qu’il y a des enseignants qui résistent, mais, empêchés par la cogestion syndicale et les modalités de recrutement, ils ne parviennent pas à provoquer la percée de conscience nécessaire. Je n’oublie pas non plus que de moins en moins d’enseignants reçoivent une formation initiale suffisante et que les parents, comme les collègues ne savent même plus s’ils ont à faire à des enseignants ou à des personnels recrutés France-travail sur entretien… Courage et remerciements aux enseignants qui résistent !
- La jeunesse est porteuse de désirs, de changements, de volonté de transformation du projet social. Pour encadrer, cette force de transformation sociale, il faut lui raconter une histoire à laquelle son sens de la justice lui permettra d’adhérer. Il faut donc « créer un récit national », ( Macron au « grand débat » Gilets-Jaunes), c’est-à-dire réécrire l’histoire, éluder la lutte des classes, l’histoire populaire des luttes, (celle des feignants subversifs, « radicaux »…), au profit d’images d’Épinal du bon et loyal travailleur docile (valeur travail), du bon peuple, râleur, railleur, franchouillard, culturellement franco-français, mais tellement gentil et généreux ! (l’exception culturelle française ?).
« la France est un pays catholique » (Macron 1er mandat). La laïcité s’organisera donc autour de cette évidence et, tout bon français enracinera « sa » culture à l’histoire catholique (même pas judéo-chrétienne) de la France. D’ailleurs, en bon président laïque-catholique, à la suite de son ami Sarkosy, il ne reculera devant aucune génuflexion ou signe de croix. Valeur éducative de l’exemple !
- « éduquer la jeunesse aux valeurs» : en France, elles seraient républicaines. À ce jour, je suis à jeun de savoir quelles sont ces valeurs républicaines auxquelles, même les lois et chartes font allusion sans jamais les définir, ce qui, bien sûr permet de juger, d’exclure, de stigmatiser tous les gêneurs, les mal-pensants, sans avoir à se justifier autrement que par « ils contreviennent aux valeurs de la république ! »
De toute évidence, il ne s’agit ni de liberté, ni d’égalité, ni de fraternité ! Mais de quoi s’agit-il ?
- Militariser la jeunesse :
Le Service National Universel sera généralisé sur temps scolaire. Ce qu’on a pu voir des expérimentations fait peur : Des jeunes de collège et même de quelques classes primaires, apprennent, en treillis et dans l’établissement scolaire, à faire des clés et à poser des bracelets/menottes à leurs camarades. Bien sûr, dans la joie, le jeu et le rire, chacun apprend à se soumettre à l’autorité en uniforme et à soumettre le copain à l’autorité qu’a donné l’uniforme tout en apprenant à « détecter » le délinquant, le terroriste !
Quand la violence de l’uniforme est légitimée à l’école, par le cadre du SNU, c’est qu’on a déjà franchi la limite de la démocratie, du respect de la conscience individuelle et qu’on est déjà en train de raconter, d’écrire une autre histoire bien inspirée celle-là du « maréchal nous voilà » !
*Macron-Attal-Belloubet viennent de sortir le stage en entreprise obligatoire en seconde. Ainsi, si le jeune et sa famille disposent d’un réseau, le jeune pourra trouver une entreprise d’accueil pour l’effectuer. Si sa famille a du réseau et de l’argent, il pourra l’effectuer à l’étranger. Si malgré toutes ces possibilités, l’élève ne trouve rien, il pourra faire un stage SNU en lieu et place du stage entreprise, ce qui laisse supposer que l’armée est une entreprise… Quels sont les élèves qui vont faire du SNU en lieu et place du stage entreprise ? Quelle proportion d’élèves du privé et du public feront le stage SNU ?
Enfin, quel est le sens de cet U pour universel ? C’est avant tout un contresens : cet « universel »-là est national, voire nationaliste et il va à l’encontre de la liberté de conscience qui, elle, comme valeur universelle, doit s’exercer, en tant que droit de l’humain, sur l’ensemble de la planète. À moins, qu’en bonne dictature impérialiste, la France ne demande un SNU sur l’ensemble de la planète ? Bon, il est vrai que nombre de « démocraties » utilisent déjà leur SNU maison pour contenir une jeunesse qui pourrait se rebeller. (Grèce, Finlande, Danemark, Autriche, Estonie, Norvège, Chypre, Suisse, Ukraine, et 85 autres pays non-inclus dans les républiques totalitaires dans lesquelles la militarisation de la jeunesse est constitutive du régime.)
Pour parachever l’encadrement casernant de la jeunesse, l’uniforme probablement genré masculin (pantalon) et aux couleurs de la gendarmerie, pour ce que les médias nous ont donné à voir en exemple.
Pour le plaisir, un extrait du roman Le Silence (Dennis Lehane 2023) :
« Appelez-les niaks, métèques, ritals ou bouffeurs de grenouille, appelez-les comme vous voulez, pourvu que vous leur colliez un nom quelconque qui enlève une couche d’humanité à leur corps quand vous les évoquez. C’est ça le but recherché. Si vous pouvez faire ça, vous pouvez faire en sorte que des jeunes hommes traversent des océans pour aller tuer d’autres jeunes hommes, ou vous pouvez les faire rester ici, chez eux, et leur faire faire la même chose. »
- Responsabiliser la jeunesse: « tu casses, tu répares, tu paies ! » Pour cela, la sanction sera immédiate, « travaux d’intérêt éducatifs », Internat obligatoire… le tout, non défini si ce n’est que les solutions ne sont envisagées qu’en terme de sanction, de répression. Après les « centres éducatifs fermés » (2002), va-t-on « améliorer » le dispositif de répression de la jeunesse par la réouverture des « bagnes d’enfants » ? Pas du tout ! On n’est pas des sauvages : les internats obligatoires pour élèves à comportements inappropriés, donc délinquants (sans jugement de la Justice), permettront à la fois de « rentabiliser » des structures déjà existantes et de les orienter vers un mode de vie de type caserne, cadre et modèle de la soumission sociale nécessaire à la contention des révoltes possibles, probables.
Petit à petit, on écrit la charte des obligations des enfants, en lieu et place de la charte universelle, elle, des droits de l’enfant, dont la France est signataire et, pourtant obligatoirement affichée au moins dans toutes les écoles publiques. (Je ne suis pas sûre que Stanislas l’ait affichée).
Il fut un temps, très court au demeurant, où, quand un ou des élèves avaient un comportement mal socialisé, perturbant, dangereux, l’équipe éducative commençait par essayer de comprendre le pourquoi du comment, et, de toute façon, apportait des éléments, des mots pour que l’élève puisse comprendre pourquoi et en quoi, la collectivité ne pouvait pas accepter le comportement ciblé.
La sanction n’est pas et ne peut pas être dissuasive, sinon, il faut rétablir la peine de mort ! C’est toute la différence éducative entre sanction et réparation, entre accompagnement et répression !
- Responsabiliser les parents.
Enfin, les pères !
« la pauvre femme de ménage, mère solo », « devra être aidée » : il est bien évident qu’elle ne peut pas faire face à un enfant, à fortiori, voire inexorablement, difficile, toute seule. Quelle condescendance pour la femme, d’emblée considérée incapable d’être « bonne mère », mère suffisamment bonne serait plus juste, parce que seule ! Son niveau social, ses revenus d’existence, ses conditions de travail et de qualité de vie, n’ont bien sûr rien à voir avec son « incapacité » !
Le père, donc, écopera de travaux d’intérêt général, puisque la mère, supposément incapable, élève seule l’enfant avec lequel le père n’a pas/plus de lien ??? Le père est supposé seul responsable de la rupture du lien et seul responsable du comportement de l’enfant ??? Faut-il considérer que la mère est un utérus et n’a qu’une mission nourricière ??? Heureusement qu’Attal a bien pensé le sujet avant de pérorer sur une question aussi délicate et complexe que la parentalité ! Honte à lui et ses équipes.
- Le système éducatif fournira la masse de travailleurs déclassés et dociles parce que peu instruits et moins socialisés puisqu’appartenant à des communautés, tout en ayant une mission d’élitisme : l’état et le capital ont besoin d’élites pour diriger et pour découvrir de nouveaux moyens d’enrichissement.
Faut-il, ici, reprendre la dérive majeure de Parcoursup qui « permet » à environ 10% des bacheliers de se retrouver privés de l’accès à l’enseignement supérieur que l’obtention du Bac leur garantit pourtant, en droit ?
Faut-il reprendre encore le financement des écoles privées par l’état qui prive l’enseignement public des moyens de sa mission première au profit d’une mission généraliste et sélective ?
Pire, l’état finance à 90 % la formation des personnels du privé, lui-même à 96 % catholique, et, cette formation, « libre » de tout contrôle d’état dans ses contenus, est seulement soumise à l’accord du diocèse ! C’est la laïcité appliquée à l’école privée sous contrat !
Pour achever le tri sélectif : les groupes de niveaux devenus groupes de besoin par rétropédalage !
Donc, dès 2024, dès l’école primaire, les enfants/élèves seront classés en au moins deux catégories : les capables d’apprendre dans le rythme imposé et ceux qui n’en sont pas capables.
Qui va déterminer le tri et sur quelle base ? La crèche pour la maternelle, les enseignants de CM2 pour le collège ? Comment s’effectue le seuil ? Quelle différence y-a-t-il entre « le moins bon » du groupe normal et le « meilleur du groupe faible » ?
Quelle est l’ambition éducative pour les groupes faibles ? Baisser les attentes ? Auquel cas, comment pourraient-ils changer de groupe et rejoindre le groupe normal ?
Je ne parle même pas du ressenti d’exclusion de stigmatisation des élèves « groupe faible », ni de la pression sur les moins bons élèves du « groupe normal » !
Enfin, et de toute évidence, les niveaux socioculturels ne sont pas les mêmes d’un quartier à l’autre, d’un village à l’autre… Y’aura-t-il des groupes « faibles » dans les quartiers huppés ? y’aura-t-il des groupes « normaux » équivalents à ceux des quartiers huppés dans les quartiers pauvres (ceux de « la pauvre mère solo », femme de ménage) ?
Je pense qu’il y a bien d’autres aspects de l’éducation selon Macron que je n’analyse ni ne nomme, tellement je suis atterrée par la rapidité avec laquelle les procédures d’apprentissage à la soumission se mettent en place, sans grande résistance ni des enseignants, ni des parents, et encore moins des syndicats institutionnels.
Je rêve que dans les écoles, collèges, lycées, les parents et les enseignants se donnent le temps de parler ensemble de l’éducation qui leur est proposée, qu’ils se donnent les moyens de l’analyser telle qu’elle s’applique et va s’appliquer sur leur terrain géographique, qu’ils envisagent les effets qu’elle va produire et qu’ils auto -organisent ensemble les résistances parce que, je suis sûre que ni les parents, ni les enseignants ne veulent ça pour leurs enfants et leurs élèves. Quel parent souhaite que l’on forme son enfant à être un esclave-consommateur générateur de profits pour quelques trop riches patrons milliardaires ?
Je pense également, que Macron et ses sbires ne soupçonnent même pas ce que le simple port de l’uniforme et le SNU obligatoire pourra provoquer de colère, de révolte chez les lycéens…
Il faudrait que les syndicats institutionnels de cogestion de « la paix sociale » s’en souviennent : Il n’y a pas de paix sociale possible avec l’autoritarisme autocratique qui relègue au moins les ¾ d’une population à la misère sociale, sanitaire, éducative et culturelle.
Josette Montauban, enseignante retraitée
 
                 
             
            