Un relais des enquêtes journalistiques et juridiques a été mené à l'Assemblée nationale en la personne de la députée Delphine Batho, qui a clairement posé les questions à éclaircir sur l'affaire Karachi :
Question au gouvernement sur l’affaire Karachi
Monsieur le Premier Ministre,
Hier, un ancien ministre, proche de Nicolas Sarkozy, a été placé en garde à vue pour être entendu dans l’enquête sur le financement illicite de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995 en lien avec des contrats d’armement signés en 1994, puisque désormais la justice privilégie la piste politico-financière à l’origine de l’attentat de Karachi qui a coûté la vie de 14 personnes.
Dans cette affaire deux autres proches de Nicolas Sarkozy, Messieurs Thierry Gaubert et Nicolas Bazire, auquel le Président de la République a d’ailleurs renouvelé sa confiance à la télévision le 27 octobre dernier, sont mis en examen pour recel et complicité d’abus de biens sociaux. De même qu’un intermédiaire bien connu des chefs de l’UMP Ziad Takieddine.
Le 22 septembre dernier, l’Elysée a publié un communiqué de presse indiquant, au mépris d’ailleurs des règles du secret de l’instruction, que « S’agissant de l’affaire dite de ‘Karachi’, le nom du chef de l’Etat n’apparaît dans aucun des éléments du dossier. »
Outre que c’est factuellement faux, il est établi qu’alors que Nicolas Sarkozy était ministre du budget, ce ministère a autorisé la création des sociétés HEINE et EROLUX, sociétés écran basées dans un paradis fiscal qui ont servi a dissimulé l’argent des retrocommissions.
Beaucoup d’indices démontrent que ces retrocommissions présentent des liens avec le financement illégal de la campagne d’Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était porte-parole.
J’ajoute que cette affaire à donner lieu à une intrusion illégale dans le déroulement de la justice d’un ancien ministre, conseiller de Nicolas Sarkozy, chef de la cellule riposte de l’UMP, Brice Hortefeux, qui a cherché à prévenir un des protagoniste de sa prochaine mise en cause.
Malgré les entraves à la justice, malgré le secret défense qui n’est toujours pas levé, à l’évidence l’affaire Karachi concerne Nicolas Sarkozy.
Ma question est la suivante : que savait et quel rôle a été celui de Nicolas Sarkozy, ministre du budget à l’époque ?
Expliquez-vous clairement !