On ne peut pas répondre à un crime de guerre, à des actes atroces, par un autre crime de guerre, mené par une des armées les plus puissantes du monde et soutenu par nos pays occidentaux.
L’ONG Human Rights Watch vient d’établir qu’Israël utilise du phosphore blanc lors de ses bombardements sur la bande de Gaza ce qui viole le droit international et constitue un crime de guerre. Le phosphore blanc brûle gravement les personnes et les objets à son seul contact. Pourquoi condamner fermement l’usage de ce type d’arme sur d'autres terrains d'affrontements récemment, mais pas ici ?
Le siège total de Gaza, sans eau, sans électricité, sans gaz est interdit par le droit international humanitaire. L’ONU, l’UNICEF, Amnesty International, la Croix Rouge, Médecins Sans Frontières ont tous dénoncé cette mesure du pire qui met la vie de 2.5M de personnes en péril. Les hôpitaux sont en train de cesser de fonctionner, on ne trouve plus aucune eau potable à Gaza. C’est inhumain. Plus de la moitié sont des enfants !
Enfin, Israël ordonne à l’ONU d’évacuer plus d’1.1M de gazaouis en l’espace de 24h. Au regard de l’article 7 du Statut de Rome sur les déplacements forcés de population, cela relève d’un crime contre l’humanité. C’est absolument impossible. Les routes sont défoncées, les accès barrés par l’éboulement des immeubles suite aux bombardements israéliens. Les Gazouis sont pris au piège et ne peuvent aller nulle part.
Ils sont pris au piège depuis 16 ans d'un blocus illégal au regard du droit international. Leurs barreaux viennent de doubler de volume en l'espace de cinq jours. Les Palestiniens, plus largement, vivent la colonisation et l'occupation depuis presque 75 ans, il faut que cela cesse.
S’il vous plaît, travaillez à un cessez-le-feu avec toutes les parties prenantes, comme ce qui a pu être fait dans le passé. Trop de vies humaines ont déjà été prises en Israël et en Palestine. Créez les conditions d’un corridor humanitaire vers l’Egypte pour les blessés et les civils qui souhaitent quitter Gaza.
Nous nous sommes mariés cette année avec ma compagne, en mars, ses parents, mes beaux-parents étaient là. Ils avaient réussis à sortir de Gaza exceptionnellement et venir pour la première fois en Europe. C’était une journée magique.
À tout instant ils risquent la mort. Chaque vie humaine se vaut.
Je suis né à Paris, dans le 19ème arrondissement, un jeudi de mai à 13h.
Si, en 1992, Paris était sous les bombes pris en tenailles par un siège sans eau, ni électricité, je ne sais pas si je pourrais aujourd’hui être présent pour vous adresser cet appel au secours.
Je compte sur vous. Nous comptons sur vous.
Merci Monsieur le Président.