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Le hic, c'est que la famille Carrier, propriétaire et gestionnaire du site, n'a pas été consultée en amont du projet et a appris la nouvelle en lisant le quotidien local. Nos lecteurs se souviennent de pratiques similaires dans une commune proche, où le maire avait usé de nombres menaces et pressions pour pousser le propriétaire de la maison remarquable "Alvéole" à la vendre pour construire des immeubles.
Le camping du Lac Noir - il s'agit en réalité d'un marais - est situé sur d'anciens pâturages et abrite une grande variété d'arbres et d'oiseaux, raison pour laquelle la parcelle est labellisée "zone refuge" par la Ligue de protection des oiseaux. Invités à découvrir ce véritable havre de paix à deux pas du contournement de Thonon et en face du quartier de Collonges, plus de 200 Thononais ont répondu à l'appel de l'association Sauvez Thonon, menée par l'ancienne maire de la commune touristique d'Excenevex, Sylvie Dauvet-Grangeon. Ce camping "à l'ancienne" est très apprécié par les vacanciers: en 2023, il a enregistré pas moins de 4 600 nuitées, et ce alors que la ville bloque toute possibilité de développement.
La fille de la propriétaire, Séverine Bonnet, l'affirme: "nous n'avons jamais été consultés et nous n'avons jamais souhaité vendre". Elle remarque par ailleurs "qu'aucune étude environnementale n'a été effectuée", seul "l'intérêt public" a été mis en avant, ce qui peut justifier d'un expropriation. "Le projet de collège, bien entendu que nous n'y sommes pas opposés. Mais il y a des alternatives, d'autres lieux où il peut être construit!", poursuit-elle. Une participante s'étonne qu'on en soit "encore à faire à faire des projets d'autoroute et de constructions en zone verte alors que la France a un objectif de zéro artificialisation nette pour 2050".

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Une enquête publique a été organisée - "en plein été, au moment où de nombreux habitants sont partis en vacances", s'indigne un militant -, permettant aux habitants de s'exprimer face à un commissaire enquêteur. C'est la dernière étape administrative avant la signature éventuelle d'une "déclaration d'utilité publique", puis d'une possible expropriation.
Une pétition circule, elle a à ce jour recueilli déjà plus de 1300 signatures.
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Edition 2024/07/21 GE