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Billet de blog 8 mars 2023

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Ha ça ira, ça ira, ça ira

C'est sûrement ce que doivent fredonner en ce moment les membres du gouvernement et du MEDEF. Plus rien ne tient. Leurs politiques, leur projet de loi sur les retraites, leurs représentants, leurs discours.

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La première fois que j'ai vu/entendu monsieur Olivier Dussopt j'ai cru à une blague. Je me suis interrogé : Je regarde une vidéo parodique  ? Un poisson d'avril à durée indéterminée ? Et puis non j'avais bien en face de moi un personnage, une sorte de mélange entre Beavis & Butthead et Snoopy.
J'ai donc par acquis de conscience écouté toutes ses déclarations à l'assemblée depuis le mois de février. Un festival. Des approximations sur notre régime de retraite par répartition (rappel : issu du conseil national de la résistance en 1946, avec la création de la sécurité sociale), sur le rôle des syndicats salariés, sur l'agenda proposé, rien n'est correct. Libre à vous de réécouter ses prises de paroles pour vous en convaincre.

Ensuite j'ai relu les déclarations de la première ministre, du président de la république. Suite aux manifestations de plus en plus importantes, (du jamais vu en termes de mobilisation depuis des décennies), nous avons des réponse des plus inquiétantes :

Olivier Veran annonce sur BFMTV "La porte du gouvernement est plus qu'ouverte" et dans le même temps, les organisations syndicales demandent à être reçues en urgence par le gouvernement et reçoivent un avis négatif catégorique.
On est au delà de l'huile sur le feu.

Invitée de France 5, Élisabeth Borne est revenue sur les propos d'Olivier Dussopt, qui a affirmé dans Le Parisien que la réforme des retraites est "une réforme de gauche". La Première ministre, longtemps proche du Parti socialiste, n'a pas franchement soutenu ces propos.

"Je ne sais pas si c'est une réforme de gauche ou de droite", a-t-elle déclaré, même si le gouvernement compte sur les élus du parti Les Républicains (LR) pour passer sa réforme.

Là on peut s'arrêter et hurler "au secours". Gauche = progressiste = diminution du temps de travail et répartition des richesses. On est clairement sur un projet de droite, comme toutes les mesures de ce gouvernement.

Et pendant ce temps, Emmanuel Macron décerne la légion d'honneur à ... Jeff Bezos. Plus rien n’a de sens. Le bien, le mal, ha ici un garde des sceaux qui fait un doigt d'honneur dans l'assemblée. Bien, poursuivons.

Encore Élisabeth Borne : "Il y a un droit à manifester, un droit de grève, par contre je pense que quand on entend un leader syndical dire qu'il faut "mettre l'économie à genoux", c'est grave et ce n'est pas responsable."

Elle n'a visiblement pas compris le but d'une grève qui est par définition de bloquer l'économie (d'une entreprise, d'un pays) dans un rapport de force entre salariés et patronat/gouvernement. Peut-être n'a elle plus aucun argument à défendre, ce qui semble être le cas.

Les sénateurs votent la suppression des régimes spéciaux... Sauf le leur !

On ajoute le scandale de la retraite de Gérard Larcher (voir article sur Mediapart) et le mépris, la déconnexion totale des élus enterrent ce qu'il restait de démocratie dans le pays.

Enfin l'apothéose :

"s'extraire de l'opinion publique" ... Autrement dit, ne pas écouter le peuple, donc sortir de la démocratie.

Nous avons je pense atteint le point de non retour. Le gouvernement s'en sortira au mieux en retirant ce projet de loi retraite sans tarder. Mais la colère des salariés ne redescendra pas avant longtemps et la démocratie représentative est morte.

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