Le pays se divise en deux catégories :
Les "télévisés" : ils regardent les chaînes d'informations ultra réactionnaires comme cnews et des chaînes non moins modérées comme BFM ou TF1, ces gens passent beaucoup de temps devant la télévision, devant Eric Zemmour et Pascal Praud. Ils pensent que ce que ce que racontent ces éditocrates / journalistes est juste et Ils voteront tous Marine Le Pen en 2022.
Et puis il y a les autres...
Ce qui met tout le monde d'accord c'est que tout va mal. Que l'on "croit" au dérèglement climatique ou non, aux problèmes du capitalisme mondialisé ou non, à la redistribution des richesses, aux causes réelles de l'épidémie Covid ... Tout le monde s'accorde à dire que rien ne va plus et qu'un changement radical s'impose.
Une fois ce constat posé, différentes réponses apparaissent.
L'épique "C'était mieux avant", qui en temps de crise refait surface plus rapidement qu'un Manuel Valls à la télé, avec ses larmoiements sur les trente glorieuses, parfois même sur l'époque médiévale (ne pas rire merci) ... Les personnes donnent cette réponse argumente avec des "oublis" sur ces périodes passées. On ne garde que les bons côtés (ce qui gène/dérange n'est même pas cité ...) arrive ensuite rapidement LE problème des migrants, LE problème actuel, tellement grave qu'il menace notre existence même.
"L' immigration" concept fumeux qui mélange réfugiés, musulmans (citoyens français ou non), "roms", "chinois" et "gens de l'est". Les causes réelles de ces migrations ? On en parle pas. D'où viennent ces "informations" ? : "ils" en parlaient à la télé hier ...
Nous y voilà.
On entend ces refrains partout, avec le plus souvent, en conclusion, une volonté franche et assumée de voter Marine le Pen l'an prochain pour "faire du ménage"...La France aux français sauvera le monde, et le bonheur inondera les rues de nos petites villes.
Et puis il y a l'autre coté. D'autres personnes, avec un avis et un regard différent. Il faut tout de suite éviter de généraliser. Non, les CSP+ ne sont pas plus tolérant ou moins collés aux télé que les classes populaires. Tout le monde penche d'un coté ou d'un autre, avec toutes les différences et les variations possibles.
On entend juste moins, surtout moins fort ces personnes, celles qui ne voient pas de salut possible dans l'ultra droite (qu'on appelait avant extrême droite mais c'est un autre débat).
Ces personnes sont aussi en colère mais l'exprime peu ou différemment.
Celles et ceux qui ont pu lire/voir ou entendre d'autres points de vue, dans la presse, chez des amis, des collègues... Réfléchissent. Du moins essaye. Elles ont un autre son de cloche, une autre vision de la situation et des politiques à mettre en œuvre pour changer les choses. Prendre de la hauteur, du recul, change complètement l'orientation des débats.
Même si le nuage toxique de la peur, de la haine, propagé par ces mediacrates et les membres du gouvernement, a contaminé tout le monde, une minorité voit différemment, et veut/espère une autre société, un monde vivable.
"Je pense qu'il existe encore un espoir si on change radicalement de modèle."
Bref, sur ces deux visions opposées, nous voyons des réponses politiques qui annoncent des lendemains très difficiles.
Le rassemblement national a toutes les cartes pour remporter l’élection présidentielle de 2022 (si d'ici là un soulèvement armé n'a pas lieu).
La situation se dégrade, les tensions montent et les médias jettent de l'huile sur le feu en permanence.
Face à l'ultra droite (Emmanuel Macron ou Marine Le Pen) la "gauche" est pour l'instant en état de faiblesse. Divisée, attaquée médiatiquement elle a beaucoup de mal à imposer une sortie valable.
Je reprendrai pour une fois l'analyse de Thomas Piketty : Si les gauches se rassemblent, ne présentent qu'un seul candidat l'an prochain (la Ve république nous l'impose) avec un programme radical et clair sur le partage des richesses, la mise en place immédiate de services publics efficaces, nous pourrons gagner.
Mais il reste si peu de temps et tellement à faire ...