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Billet de blog 28 janvier 2022

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Changer la société ... Et les partis politique ?

Les élections présidentielles arrivent dans quelques mois. Le monde est malade, on avance masqué, l'avenir est sombre et la gauche politique désarmée. L'idée même d'un changement de société, de dépassement du capitalisme n'existe pas dans les programmes. Les idées, les concepts, les pratiques sont là, théorisées. Mais elles ne sont développées dans aucun programme de parti politique. Pourquoi ?

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La célèbre phrase de Gramsci n'a jamais été aussi vraie : "Le vieux monde se meurt, le nouveau est lent à apparaître, et c'est dans ce clair-obscur que surgissent les monstres." 

Mais un autre monde est à notre portée. Je me suis intéressé au "déjà là communiste" de Bernard Friot.
A la lecture de "Figures du communisme" de Frédéric Lordon et de "En travail, Conversations sur le communisme" de Bernard Friot et Frédéric Lordon on trouve pratiquement tout. Le fonctionnement détaillé d'un autre modèle de société. Un revenu de base que l'on touche de sa majorité à sa mort (financé par la cotisation), un revenu modulé selon son activité. Les activités essentielles seront enfin mieux payés et les activités nuisibles à la sociétés supprimées.

On se rend compte à la lecture de ces ouvrages que le monde, la société actuelle est très loin de ce modèle. Les inégalités sont chaque jours plus fortes, et notre modèle social (le déjà là communiste : la sécurité sociale d'Ambroise Croizat basée sur la cotisation) attaquée toujours plus violemment. 

Abandonner ces gadgets numériques, ces voyages à bas coûts dans des pays lointain ... Mais avoir enfin du temps pour soi, du temps pour s'occuper de ses proches, de ses enfants, de ses parents, faire du travail utile, ne plus travailler sans compter pour enrichir des actionnaires et garder une planète habitable, retrouver nos villes et nos médias sans publicité, ne plus passer sa vie à la gagner ... Voilà l'objectif.

Aussi j'ai du mal à comprendre la route sur laquelle s'est engagé le PCF. (Je fais référence à l'article de Pauline Graulle) Le monde d'avant ne sera plus, qu'on le veuille ou non. Bien sur on peut faire revivre, améliorer, enrichir le programme du CNR, renationaliser l'énergie, les transports, la santé, mais continuer à rouler à l'essence, aller chasser, consommer sans compter et produire de l’électricité essentiellement nucléaire ne sont par exemple plus des options envisageables.

L'heure est à un changement beaucoup plus radical. La terre est malade de l'exploitation capitaliste, l'économie est malade (mais ce depuis très longtemps) du capitalisme qui s'est totalement financiarisé et mondialisé ces 40 dernières années. Le temps nous est compté et le PCF ne semble pas le voir.

On peut faire toutes les gesticulations écologistes possibles, tant que nous n'aurons pas dépassé le capitalisme, la terre sera condamnée.
On peut croire à la république, à la démocratie ... Tant que nous garderons cette société au main de la bourgeoisie, rien ne pourra changer. Tout est verrouillé, condamné, ce bloc bourgeois a pris le contrôle de l'appareil d'état et des institutions. Sans reprise en main forcé par le peuple, rien ne changera.

Je lit des "Poutou/Arthaud/Mélenchon au pouvoir !" sur les réseaux sociaux. L'unité n'a jamais existé, la gauche depuis les trahisons (répétées) du Parti Socialiste ne semble pas se relever.
Dans les assemblées plus personne ne croit aux élections, ni mêmes aux appareils syndicaux et politique. Les militants font semblant d'y croire, on s'accroche aux branches. Ce modèle est mort. L'espérance aussi. On se tourne vers la colère facile, l'autre, l'étranger. On veut retrouver la vie imaginaire des trente glorieuses.

La parole d’extrême droite est omniprésente, elle est aujourd'hui tolérée, acceptée, légitimée. Que faire ? Pourquoi ne pas utiliser ce que nous donnent les intellectuels ? Pourquoi nos partis ne reprennent que les "informations" de BFM TV et les idées avancées par l’extrême droite ?

Certes la télévision est encore très présente dans les foyers, mais les foyers sont aussi connecté à  internet, avec l'appropriation de la télévision et de l'état par cette bourgeoisie réactionnaire il ne reste plus que les réseaux numériques pour faire exister d'autres idées.

C'est ici, sur les réseaux numériques et pas ailleurs qu'il faut mettre en avant ces idées nouvelles, ne pas laisser le terrain à l’extrême droite qui a bien compris les enjeux.

L'heure n'est pas au pronostic, mais à une sérieuse remise en question. La politique c'est nous, l'état c'est nous, il faut tout reprendre. Quand on essaye on se fait arracher une main ou on perd un œil. Ils le lâcheront rien via les urnes.

Ne perdons pas de temps à nous lamenter, organisons nous. (en référence à Joe Hill)

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