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Billet de blog 3 décembre 2014

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Grèce : Décembre 2008 - décembre 2014 : violence d’Etat toujours

Condamné à 15 ans et 11 mois de prison en 2013 pour braquage de banques, sans remise de peine possible, n’ayant fait aucune victime, Nicos Romanos est en grève de la faim depuis le 10 novembre.

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Condamné à 15 ans et 11 mois de prison en 2013 pour braquage de banques, sans remise de peine possible, n’ayant fait aucune victime, Nicos Romanos est en grève de la faim depuis le 10 novembre.

Le nom de ce jeune anarchiste de 21 ans est connu de la plupart des Grecs pour deux raisons :

-          Il était un ami très proche d’Alexis Grigoropoulos, abattu le 6 décembre 2008, à l’âge de 15 ans par un policier alors qu’il ne faisait que se promener dans un quartier du centre d’Athènes. Nicos Romanos était à ses côtés. Plusieurs jours d’émeutes avaient embrasé Athènes à cette occasion.

-          En 2013, le visage tuméfié de Nicos Romanos réapparaissait dans les médias à la suite de son arrestation et du tabassage qui s’en était suivi par la police. Dans un effort visant à littéralement maquiller les violences qu’il avait subies, les photos publiées par la police avaient été retouchées par photoshop…

Pratiquement six ans jour pour jour après la mort d’Alexis Grigoropoulos, qui symbolisait la violence d’Etat, Nicos Romanos s’est engagé dans une grève de la faim afin de revendiquer une bouffée de liberté dans un système carcéral destiné à broyer tous ceux qui sont désignés comme ennemis de la société.

Ayant réussi le concours d’entrée à l’université cet été, Nicos Romanos s’est vu refuser le droit d’obtenir des permissions afin de se rendre en cours et de passer les examens semestriels. Si la situation n’était pas aussi grave, on aurait pu s’amuser du fait que le ministre de la Justice avait, dans un premier temps, attribué un prix de 500 euros à Nicos Romanos, comme aux autres lauréats, prix que le jeune anarchiste avait refusé.

L’état de santé de Nicos Romanos s’est beaucoup dégradé. Il a perdu 17 kilos. Respectant son choix, les médecins de l’hôpital dans lequel il est actuellement détenu ont refusé de l’alimenter de force, bravant ainsi une décision du pouvoir judiciaire.

Trois compagnons de Nicos Romanos, condamnés pour les mêmes faits, ont également entamé une grève de la faim en signe de solidarité. Alors que le tribunal compétent s’est prononcé aujourd’hui (3 décembre 2014) contre l’octroi des permissions, des manifestations de soutien se succèdent un peu partout en Grèce.

Selon les déclarations du ministre de la justice, le gouvernement examine la possibilité de proposer une réforme du régime des permissions pour raisons éducatives, consistant à autoriser les prisonniers à suivre les cours universitaires en prison par visioconférence. Nicos Romanos a rejeté d’avance ce projet considérant qu’il aboutirait à
retirer les permissions éducatives à l’ensemble des détenus qui en bénéficient.

Un rassemblement de solidarité est organisé demain, 4 décembre, à Paris Place Saint Michel à 19h00.

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