
Les nouvelles en provenance de Grèce sont bonnes : la reprise est attendue pour 2014 de même que la baisse du chômage. Le ministre de l'économie, M. Stournaras, tout en restant prudent, s'est voulu optimiste lors d'un entretien accordé à la chaîne publique NET le 9 mai. Visiblement inspiré, il a confié aux journalistes qu'il ne serait pas nécessaire de prendre de nouvelles mesures d'austérité à condition d'appliquer scrupuleusement celles qui ont été adoptées jusqu'à présent.
Cet optimisme est probablement nourri par les performances de l'économie grecque.
En particulier les derniers chiffres du chômage publiés par l'autorité statistique hellénique (ELSTAT).
En février 2013, le chômage franchissait un nouveau seuil en atteignant 27% (31% chez les femmes et 24% chez les hommes). En février 2012, le taux était de 21.9%. En février 2008, il était de 8%... En l'espace de cinq ans, le nombre des chômeurs est passé de 391.000 à 1.320.000.
Les chifrres du chômage des jeunes sont encore plus écoeurants : 64.2% pour les 15-24 ans et 36.2% pour les 25-34 ans.
Parallèlement, selon les chiffres officiels fournis par la Commission européenne le 3 mai dernier, la Grèce connaît actuellement sa sixième année consécutive de récession, avec une prévision de contraction du PIB de 4.2% pour 2013 et, miracle !, un retour de la croissance prévu pour 2014 (+0.6%), "soutenue par une confiance améliorée et le retour de la liquidité".
Trêve de plaisanterie. La Grèce connaît aujourd'hui et depuis de plus de trois ans, une situation de naufrage social. Elle correspond à ce que Frédéric Lordon décrivait sur ce site comme une austérité "sub-atroce" avec l'espoir des gouvernants "que les populations ne passent pas leur point de rébellion ouverte". http://www.mediapart.fr/journal/economie/181012/frederic-lordon-leurope-est-la-figure-meme-de-la-nullite
Jusqu'à quand ?