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Billet de blog 29 avril 2013

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L'Allemagne, l'Europe, la médiocrité des dirigeants et la veulerie des peuples

J'étais ce week end au musée de la guerre 14/18 d'Ypres (une merveille de muséographie moderne que je conseille au passage) et ensuite je suis allé me rafraichir la mémoire  dans les cimetières allemands et les cimetières du Commowealth... Ca secoue.

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J'étais ce week end au musée de la guerre 14/18 d'Ypres (une merveille de muséographie moderne que je conseille au passage) et ensuite je suis allé me rafraichir la mémoire  dans les cimetières allemands et les cimetières du Commowealth... Ca secoue. Ces millions de jeunes hommes massacrés pour quoi ? Dans l'intérêt de qui ? Et je me disais que les peuples ne retiennent pas les leçons de l'histoire, qu'il continuent de se laisser impressionner par des dirigeants médiocres qu'ils élisent allègrement et ensuite je suis rentré et j'ai relu La Boétie "Discours de la servitude volontaire" Quelques extraits :  

"Pour le moment, je voudrais seulement comprendre comment il se peut que tant d’hommes, tant de bourgs, tant de villes, tant de nations supportent quelquefois un tyran seul qui n’a de puissance que celle qu’ils lui donnent, qui n’a pouvoir de leur nuire qu’autant qu’ils veulent bien l’endurer, et qui ne pourrait leur faire aucun mal s’ils n’aimaient mieux tout souffrir de lui que de le contredire. Chose vraiment étonnante — et pourtant si commune qu’il faut plutôt en gémir que s’en ébahir -, de voir un million d’hommes misérablement asservis, la tête sous le joug, non qu’ils y soient contraints par une force majeure, mais parce qu’ils sont fascinés et pour ainsi direensorcelés par le seul nom d’un, qu’ils ne devraient pas redouter — puisqu’il est seul — ni aimer.......Or ce tyran seul, il n’est pas besoin de le combattre, ni de l’abattre. Il est défait de lui-même, pourvu que le pays ne consente point à sa servitude. Il ne s’agit pas de lui ôter quelque chose, mais de ne rien lui donner. Pas besoin que le pays se mette en peine de faire rien pour soi, pourvu qu’il ne fasse rien contre soi. Ce sont donc les peuples eux-mêmes qui se laissent, ou plutôt qui se font malmener, puisqu’ils en seraient quittes en cessant de servir. C’est le peuple qui s’asservit et qui se coupe la gorge ; qui, pouvant choisir d’être soumis ou d’être libre, repousse la liberté et prend le joug; qui consent à son mal, ou plutôt qui le recherche..." Pour information ça a été écrit au 16ème siècle.

Et je suis allé me coucher, j'ai mal dormi et fait beaucoup de cauchemards.

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