Un rassemblement contre le génocide à Gaza a été organisé le 1er juin à Antibes. Il montre que les antibois sont sensibles au devenir et au sort du peuple palestinien. Ils sont engagés pour la paix et le respect des droits humains.
Antibes est une destination recherchée par ses multiples atouts touristiques. Notre ville est donc jumelée avec de nombreuses localités toutes dument occidentales et de population blanche. Parmi celles-ci la ville russe de Krasnogorsk et le port israélien d'Eilat.
La suspension du jumelage avec la ville de Krasnogorsk en 2022 a permis à Antibes de ne pas servir de caution à l'invasion de l'Ukraine par la Russie de Poutine.
Il n'en va pas de même pour Eilat dont le jumelage n'est pas suspendu en dépit du constat, maintenant quasi unanime sur le génocide en cours à Gaza. Certes, les habitants et les élus de la ville israélienne, comme ceux de la ville russe, ne sont en rien redevables des actes des criminels de guerre, POUTINE et NETANYAHU. C'est pourquoi nous souhaitons non pas la suppression, mais la SUSPENSION du jumelage. Cette suspension même symboliquement, attestera de notre indignation face à ces massacres d'une ampleur historique. Elle est d'autant plus pertinente au moment ou la France se décide enfin à reconnaitre l'Etat de Palestine.
Bien loin de la suspension du jumelage avec Eilat, un incident est venu illustrer la dérive partisane d'une partie des responsables locaux. Des militants terminaient une distribution de prospectus appelant à pétitionner pour la suspension du jumelage d'Eilat. Devant la gare de Juan les pins, un individu les agresse verbalement en les traitant de « pourris », jette à terre le prospectus et appelle la police prétextant « un trouble à l’ordre public ». Les militants argumentent avec le plus grand calme.
Trois policiers municipaux se présentent et à partir de cet instant plusieurs faits sont lourdement problématiques :
- Premièrement ils demandent de produire une attestation autorisant la distribution, ce qui est illégal et constitue une atteinte grave à la liberté de manifester son opinion
- Deuxièmement ils demandent à ces concitoyens de produire une pièce d’identité, ce qui est également illégal, la police municipale ne pouvant le faire que sur réquisition ou la présence d’un OPJ
- Troisièmement, encore plus grave, un des policiers, loin d’apaiser, va jusqu’à leur affirmer « que s’ils veulent soutenir les palestiniens ils n’ont qu’à prendre les armes pour aller combattre avec eux à Gaza », ce qui est loin d’être une attitude d’apaisement et de neutralité.
- Il convient de noter que les militants, bien que conscients de l’illégalité et de l’abus de pouvoir évident, ont néanmoins obtempéré, présenté leur pièce d’identité et quitté les lieux.
Ce genre d’incidents restait jusqu’à présent l’apanage des outrances constatées ailleurs dans notre département et qui ont amené nos camarades de la section LDH de Nice à les faire condamner à plusieurs reprises par la justice administrative. A Antibes comme ailleurs, nous dénonçons ces comportements de membres de la police municipale. Nous espérons que seront fait les rappels nécessaires au respect des valeurs démocratiques
Plus grave encore, deux ou trois jours plus tard, l'adjoint aux finances du maire d'Antibes sur un post Facebook, loin de désavouer les policiers, se félicite de leur action et appelle lui aussi les "énergumènes" (ces militants) à aller rejoindre les palestiniens à Gaza (un nouveau rêve de déportation ??!!
Nous attendons de Monsieur le maire d'Antibes qui se prévaut de principes de modération qu'il rappelle sa police municipale au respect des règles démocratiques et tout simplement au respect de la loi et qu'il désavoue les propos irresponsables de son adjoint.
Jean Paul Sozedde
Président de la ligue des droits de l'homme Antibes et communauté Sophia Antipolis