Défilant en rue en toisant les mômes
Sombres héros aux treillis sans arôme
Quatre mois déjà qu'ma ville est occupée
Par des fascistes inutilement subventionnés
Accompagnés par la maréchaussée
Dans leurs ridicules tours de piste
Peste et choléra regroupés
Dans un létal cocktail nationaliste
La révolte commencera sur un banc
Cerclé d'matraque au goût d'lacrymo
On n's'abaissera même pas à faire couler le sang
Car c'est en claquant des mots qu'on explose les fachos
Je sais pas vous mais moi ça m'sèche
D'voir parader les bottes et les gâchettes
Politique facile d'ceux qui n'voient pas plus loin qu'leur derche
Et imposent la peur à grand renfort de baïonnettes
Moi j'pensais pas qu'la liberté devait faire trembler
Qu'elle passait par la présence de guerriers formatés
Spécialement entraînés à liquider
Celui qui n'est pas né du bon côté d'la méditerranée
La révolte commencera sur un banc
Cerclé d'matraque au goût d'lacrymo
En infériorité numérique faudra serrer les rangs
Pour cracher nos mots à la gueule d'ces fachos
Ce qu'ils appellent l'état d'urgence
Est un racisme d'état
Cachant vainement l'obsolescence
D'une démocratie en piteux état
Idéologie rétrograde
Guère éloignée du préhistorique réflexe reptilien
D'une Europe qui se dégrade
Qui préfère la guerre à l'essentiel tissage de liens
La révolte ira plus loin qu'ce banc
Qu'importe leurs matraques au goût d'lacrymo
Nul besoin pourtant de leur péter les dents
Suffit de prendre la plume et faire claquer les mots
Moi j'voudrais qu'la révolte aille jusqu'au dernier rang
Plus forte qu'nos origines, religion ou couleur de peau
Que ce refrain unisse enfin petits et grands
Pas de fachos dans mon quartier, pas d'quartier pour les fachos