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Billet de blog 26 janvier 2016

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Elle

Le bruit du vent comme seule vérité, elle avait marché des heures durant. Fumant clope sur clope, parlant une langue qu’elle seule pouvait comprendre.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Elle avait toujours porté au plus profond de son coeur une révolte intense même si elle n’en disait généralement rien. Dans un monde de mensonge, la vérité ne se trouve pas dans les paroles mais plutôt dans les actes. Dans chaque respiration. Sur les poils qui s’hérissent devant l’injustice. Proche et moins proche. La vérité n’est pas un son, c’est un atome. C’est une flamme qu’aucune bourrasque ne saurait éteindre. La vérité est un regard qui s’échange, un baiser au goût de sang et de miel.

Son monde, le nôtre, était dépourvu des nuances que l’on veut nous vendre. Soit t’es un mec bien, soit t’es un enfoiré. Ou tu roules pour toi, ou tu roules pour l’humanité. On ne peut sucrer à moitié un café, comme on ne peut respirer partiellement. Il existe le brut. L’amer. Le sucré. Le dur. La joie. La peine. Le froid. Le chaud.

Il n’existe pas non plus de demi-justice. Les compromis n’ont jamais rien résolu. Tout cela, elle le savait. Et quand on sait, il est souvent inutile de parler.

Elle avait renoncé à s’adapter au monde dont elle refusait les codes. La liberté emprisonnante. Le libre-arbitre balisé. La bienséance imposée. L’enfermement consenti. Les joies futiles. Les fausses surprises.

Elle avait 20 ans, elle en avait 1000. Elle naissait et mourrait le temps d’une cigarette. Concession. Ses yeux gris voyaient le monde, l’essence des choses. Elle ne pleurait pas mais intérieurement, elle éprouvait un dégoût intense devant tout ce potentiel gâché, vendu pour le bon plaisir d’une poignée au détriment d’un océan, d’une immensité dont la beauté dépasserait tout ce que l’humain a jamais imaginé.

Elle passait sa vie à lutter contre les bonheurs factices. Les bonheurs plastiques. Les bonheurs jetables. Les bonheurs sur catalogues. Elle était sortie de la caverne depuis bien longtemps et dansait sous le soleil harrassant, pensant à ces moutons pensant qu’ils pensent. Elle, entre chaque cigarette, dansait simplement, suivant la musique de son coeur.

Elle donnait sens. Au bruit du vent. A chaque arpège. Elle donnait sens. Aux idées folles. Aux idées connes. Aux atomes. Elle donnait sens. A la musique. Elle était la seule vérité, le seul combat, l’unique justice. Le sang et le miel.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.