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Billet de blog 8 mai 2015

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Accident nucléaire sur la Loire, Ségolène Royal : une écologie à la traine

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Lors de la diffusion sur Canal + du documentaire « Nucléaire : La politique du mensonge ? » au sein de l’émission Special Investigation, beaucoup ont cru découvrir un scandale sanitaire : suite à un rejet de plutonium dans la Loire, en 1980 à Saint-Laurent-des-Eaux (Saint Laurent-Nouan – Loir-et-Cher) admis par l’ancien président d’EDF Marcel Boiteux, le fleuve s’est retrouvé pollué.

Depuis 2000, la Loire est inscrite par l’UNESCO comme un espace majeur du patrimoine de l’humanité. Sur les berges du dernier fleuve sauvage d’Europe, on retrouve un ensemble unique, mélange de richesses naturelles et du génie de l’Homme.

La Loire a également été classée zone Natura 2000, un réseau qui a pour objectif de maintenir la diversité biologique des milieux, tout en tenant compte des exigences économiques, sociales, culturelles et régionales dans une logique de développement durable.

Enfin, la Loire fournit l’eau potable pour bon nombre des communes jouxtant son lit.

La pollution d’un tel patrimoine relève donc d’une faute écologique, encore moins excusable lorsqu’elle est commise intentionnellement, comme l’a fait EDF par ce rejet de plutonium.

Début 2013, le préfet du Loir et Cher avait autorisé la construction, sur la commune d’Avaray, d’une nouvelle école à moins de deux kilomètres de la centrale nucléaire de Saint Laurent-Nouan, malgré la circulaire du 17 février 2010 du Ministère de l’Ecologie, qui recommande une limitation stricte des activités sensibles à l’intérieur d’une zone de danger immédiat, et après les évaluations de sûreté post-Fukushima. Une école, donc, construite sur un territoire pollué.

En novembre 2000, un rapport de l’ASN évoquait une campagne de prélèvements de sédiments en Loire conduite par un laboratoire universitaire qui avait établi la présence de traces de plutonium depuis Saint-Laurent jusqu’à l’estuaire.

Le Député écologiste Denis Baupin, lors des questions au gouvernement, a demandé à la Ministre de l’Ecologie Ségolène Royal des explications :

« L’État était-il au courant ? A-t-il autorisé ces rejets radioactifs dans la Loire et tu l’information, alors même que les populations avoisinantes auraient au contraire dû bénéficier d’une évacuation ? »

La réponse de Ségolène Royal fut que la gravité des faits ne pouvait rester sans suite. Certes,… Mais.

Mais ces accidents nucléaires, car il y en eut deux, de 1969 et de 1980, sont connus depuis des lustres. Le rapport de l’ASN, en 2000, pré-cité, les évoque, mais n’arrive pas à déterminer lequel des deux a entraîné la pollution de l’estuaire de la Loire, si ce n’est peut-être les deux. Les fiches Wikipedia de ces deux accidents existent depuis des années (il suffit de remonter l’historique de leurs créations).

Car cette malversation d’EDF, révélée par le documentaire de Canal +, met en lumière des accidents nucléaires. Non pas des incidents, mais des accidents. Un peu de recherche sur le sujet montre qu’on adapte les règles de sécurité aux besoins du fournisseur d’électricité, tant que la population n’y voit que du feu. Ce qui permet alors au dirigeant d’EDF de l’époque de déclarer :

« C’est quand même pas grand chose. C’est pas bien mais c’est pas grave. […] Si cela a été fait, c’est avec l’aval des pouvoirs publics, on n’aurait pas pu le faire autrement »

La ministre semble découvrir que le nucléaire, ça pique un peu, que ça ne se se manie pas comme ça, à coup de déclarations politiques. Ségolène Royal croit toujours dans la filière nucléaire, multipliant desdéclarations ambiguës sur Fessenheimencourageant le (ultra) coûteux projet d’EPR.

La vraie volonté écologique n’est pas dans l’attribution d’adjectifs comme « punitive », « positive » au substantif « écologie », elle est dans l’action, et même dans la pro-action, le projet, l’audace, le courage.

Et pour le moment, la Ministre reste à la traîne.

Article paru initialement sur mon blog

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