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Billet de blog 12 mai 2025

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Revue de presse affaire Saada Arbane

La première audience de procédure dans le procès qui oppose Saada Arbane au Prix Goncourt 2024 a débloqué la presse mainstream française. Revue de presse du scandale littéraire du siècle à partir du 5 mai 2025.

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Le  5 mai 2025

Saada Arbane dépose plainte en diffamation contre Kamel Daoud , le Point titre le harcèlement judiciaire contre Kamel Daoud continue

"L'écrivain franco-algérien Kamel Daoud, chroniqueur au Point, a reçu ce lundi par huissier une citation directe à comparaître devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, spécialisée dans les affaires de presse. 

Elle a été déposée par le cabinet de Me William Bourdon, représentant Saâda Arbane. Cette jeune femme poursuit déjà Kamel Daoud devant la justice algérienne depuis novembre 2024, et devant la justice française depuis février 2025, pour atteinte à sa vie privée. 

Cette fois, Saâda Arbane engage des poursuites en raison d'une phrase tirée d'un long entretien accordé par Kamel Daoud au Figaro le 3 avril, titré « Alger peut déposer plainte contre Kamel Daoud en France ». L'écrivain déclare précisément : « La France ne peut même pas protéger Kamel Daoud en France, à Paris, et ne peut rien pour Boualem Sansal en Algérie. C'est une démonstration de force : Alger peut déposer une plainte contre Kamel Daoud en France ; la France ne peut même pas envoyer son avocat à Alger. » Le directeur de la publication du Figaro, Marc Feuillée, est également poursuivi"

Cette phrase sous-entend que Mme Arbane ne servirait pas ses propres intérêts mais ceux du gouvernement algérien, dans un but mensonger. »

6 mai Le monde et Libération publient une enquête sur Saada Arbane, après Mediapart, la presse mainstream s'empare du scandale littéraire du siècle

Derrière l'affaire du vol d'histoire et la géopolitique, le récit d'une amitié brisée

Cette décision, rarissime, a été arrachée par l’avocat William Bourdon. Cette figure du barreau parisien porte désormais, avec sa collaboratrice Lily Ravon, un dossier à la fois similaire et bien plus explosif, visant le fraîchement goncourisé Kamel Daoud et son éditeur, Gallimard. L’écrivain d’Oran, naturalisé français, est, depuis la remise de son prestigieux prix à l’automne , accusé par une rescapée de la guerre civile algérienne de lui avoir «volé son histoire»pour composer son roman Houris. Et ce, assure-t-elle, malgré ses refus répétés de faire de son martyre la fable édifiante sur la «décennie noire» (1992-2002) que Daoud en a tirée. D’autant plus que, comme l‘héroïne d’Angot, cette jeune femme de 31 ans, nommée Saâda Arbane, gravite depuis plusieurs années dans le cercle intime de l‘auteur en tant que patiente de son épouse psychiatre, avec qui elle s’était nouée d’amitié bien au-delà des murs de son cabinet.

On pourrait s’arrêter là, regarder à distance l‘affaire Daoud comme une boule puante de plus dans un climat d’intrigues nauséabondes, et réduire Saâda Arbane à un pantin plus ou moins consentant d’une gérontocratie cynique – n’est-elle pas, notent les défenseurs de Kamel Daoud, la fille adoptive d’une ancienne ministre de la Santé ? Mais ce serait négliger le profond traumatisme de cette jeune femme prise en étau, et le caractère indéniablement unique de son récit – ce dernier point, capital, est attesté en procédure par des liasses de comptes rendus médicaux, là où Daoud assure qu’elle n’est qu’une victime parmi tant d‘autres. C’est aussi, à en croire les témoignages présentés (1) et la correspondance entre Saâda Arbane et la compagne de l‘auteur, l’histoire d‘une amitié brisée, voire trahie.

Kamel Daoud face à la justice - Le Monde

C’est après cette entrevue que Saâda Arbane a découvert l’ouvrage. « J’ai été choquée, je suis tombée des nues. Je me suis sentie trahie par ma propre psychiatre et amie. »

Selon ses proches, ces parallèles constants au fil de la lecture ravivent ses traumatismes, la privent de sommeil et lui font perdre l’appétit : «Elle se sentait trahie, humiliée, insultée» de retrouver sur page «les secrets confiés à sa psychiatre». Pour ses avocats français, il s’agit là d‘un «pillage, d‘une intensité plus systématique encore que dans l’affaire Angot, avec, en prime, la mauvaise foi inouïe de Kamel Daoud qui est passé outre, par trois fois, le refus de notre cliente de voir son intimité ainsi exposée [en 2021 et 2024, à travers la proposition, restée lettre morte, de s’associer au projet d’adaptation]. »

7 mai première audience de procédure de l'affaire

kamel DAOUD

@daoud_kamel

·

7 mai

Tweet de Kamel Daoud 

Pleure, Ô pays bien-aimé ! On accueille tes égorgeurs et on pourchasse tes écrivains. Un jour, nous nous réveillerons enfin avec une terre natale dans nos bras et pas seulement dans nos souvenirs.

https://twitter.com/daoud_kamel/status/1920060285836038220

Photo d'une algérienne désespérée mimant un égorgement. 

8 mai sortie du tract il faut parfois trahir aux éditions Gallimard

Chronique de Il faut parfois trahir

"Kamel Daoud le déglingué mental.. Il fait de la réflexion sur le mot traître. Magnifique... Pourquoi ai-je choisi de devenir traitre ? (rires rires)... Pour la vertu de la fidélité paradoxale... J'espère que nous serons tous des traitres un jour... Je suis traitre ( rires ) je suis partisan de la multiplicité, de la variance et des pérégrinations. Quel beau message de Kamel Daoud,  tu mérites des applaudissements, il mérite une médaille d'or. "

Younes Sabeur Chérif écrit : “Kamel Daoud transforme la trahison en vocation. Il ne doute pas, il s’élève : « trahir, c’est éclairer ». Il trahit son époque, son peuple, ses repères… puis s’auto-couronne héritier et prophète. Ce n’est plus de la littérature, c’est un rite de justification. Un pamphlet pour rendre la lâcheté poétique.” Traduction Latifa Kharat

9 mai

Tweet de Kamel Daoud https://x.com/daoud_kamel/status/1920851324259709278

Delphine Horvilleur ne veut « plus se taire » face à la situation à Gaza https://lepoint.fr/tiny/1-2589189 #Société via

@LePoint

10 mai 

Frantz Fanon répond à Kamel Daoud au sujet de sa chronique sur le biopic de son père 

Chronique de Daoud  02/05/2025

Le Prix Goncourt a vu « Fanon », un biopic qui relate la vie du psychiatre martiniquais, compagnon de route de la révolution algérienne. Un film critique qui n’est pas estampillé FLN…

"Sa dernière production s’articule autour d’un film réalisé sur Fanon par un réalisateur français, pour lequel notre talentueux et Goncourisé chroniqueur déverse un amalgame anachronique en référence au port du voile qui, pendant la lutte de libération, durant la bataille d’Alger, les moudjahidates se drapaient du Haïk et non du voile, pour échapper aux paras et aux proxis de l’OAS.

Maintenant je m’adresse à lui, en ma qualité d’héritier, puisqu’il me qualifie ainsi, oui, je le revendique, je suis le fils de Frantz Fanon, fils du Chahid Fanon.

Je partage ces lignes sur les réseaux sociaux, n’ayant pas les moyens qui sont offerts à notre chroniqueur Goncourisé, francisé, assimilé et comme on dit chez nous, là-bas, digéré."

Paris le 10 mai 2025

11/05/2025 France 24  titre
Brisée mais déterminée, Saada Arbane veut se faire entendre face à Kamel Daoud

"Victime, je l'ai été enfant malheureusement. Mais maintenant je suis une adulte, une femme, une mère qui sait dire stop même si je n'ai plus de voix", dit l'Algérienne de 31 ans."

"Le roman +Houris+ puise directement dans mon vécu le plus intime que j'ai partagé dans un cadre médical", dit à l'AFP Mme Arbane, grièvement blessée au larynx lors de l'attentat en 2000, qui a coûté la vie à plusieurs membres de sa famille, notamment ses parents.

"Je me suis sentie trahie, humiliée", ajoute-t-elle: "Clairement, ce que j'ai lu dans ce roman relève d'une violation du secret médical et de ma vie privée".

La thérapie "a été détournée ici pour devenir une source de matière littéraire. Ce n'est pas seulement une erreur, c'est une faute professionnelle, juridique, humaine et éthique", martèle la jeune femme, mariée et mère d'un petit garçon.

https://www.brut.media/fr/articles/culture-lifestyle/litterature/kamel-daoud-accuse-par-une-femme-davoir-vole-son-histoire-prochaine-etape-en-septembre?fbclid=IwY2xjawKO31FleHRuA2FlbQIxMQBicmlkETFzOTlmNmxURFJiemZJRlRlAR6ZmMhKrnSAkIzYEPXYzdKoU9Cc_787ww-63ZHe6R99MlqrVN5Tda9cqmKo7Q_aem_3cTco_KAyFHz20CSSKO_Gw

La prochaine audience aura lieu le 10 septembre après l'assignation en France déclenchée par l'Algérienne Saâda Arbane contre l'écrivain Kamel Daoud, qu'elle accuse d'avoir volé son histoire pour écrire "Houris", prix Goncourt 2024.

12/05/2025 L'Est républicain titre : Saada Arbane ne lâche pas Kamel Daoud, le prix Goncourt dans la tourmente

Ouest France titre : Mauvaise passe pour Kamel Daoud  - 8 mai 2025

Kamel Daoud visé par deux mandats d'arrêt Midi Libre
Alger émet deux mandats d'arrêt contre l'écrivain Kamel Daoud  L'est éclair
Alger émet deux mandats d'arrêt contre l'écrivain Kamel Daoud  La Provence
Alger émet deux mandats d'arrêt contre l'écrivain Kamel Daoud Courrier Picard
L'écrivain franco-algérien Kamel Daoud dans le collimateur d'Alger Charente Libre

Sollicitée par l’agence France presse, elle a confirmé pour la énième fois avoir connu personnellement l’écrivain et qu’il a eu accès aux détails de son histoire par son épouse psychiatre, Aïcha Dahdouh, qui a suivi Saâda Arbane pendant plusieurs années.

« Dire que je suis instrumentalisée par le pouvoir algérien, c’est juste une tentative lâche pour décrédibiliser ma parole en la rendant politique, mais cette affaire ne vient d’aucune manœuvre extérieure », a riposté la jeune femme. En attendant l’issue des plaintes, Saâda Arbane dit que l’affaire a « réveillé des traumatismes qu'(elle) avait mis des années à apaiser ». « J’ai ressenti un sentiment de dépossession terrible, l’impression que ce que j’avais vécu était banal, que j’étais à la merci de n’importe qui, un tueur comme la première fois, un homme, un écrivain », a-t-elle dit. Mais même si elle se dit psychologiquement « brisée », elle assure qu’elle saura se « relever ». « J’ai initié ces différentes procédures judiciaires en France et en Algérie pour défendre mon intégrité et dire que (…) les histoires oubliées méritent le respect », a-t-elle souligné, en précisant qu’elle ne n’a jamais nourri la prétention de censurer un écrivain. « Je cherche à faire reconnaître un préjudice réel et très grave », a-t-elle insisté.

13 mai 2025

Panthéon pour une imposture par Faris Lounis 

Plus de quatre-cents pages saturées de bavardage, une décennie de chroniques (2015-2025) se réclamant de la « nuance », de « l’esprit de dissidence » et du « courage », le nouveau recueil de Kamel Daoud intitulé Avant qu’il ne soit trop tard (Les Presses de la Cité, 2025) donne à voir la cohérence des obsessions identitaires et chauvinistes qui dominent le discours de l’écrivain algérien – naturalisé français en 2020.

De

https://www.nouvelobs.com/justice/20250513.OBS103836/kamel-daoud-de-l-atteinte-a-la-vie-privee-a-la-bataille-diplomatique-franco-algerienne.html?fbclid=IwY2xjawKQWKpleHRuA2FlbQIxMQBicmlkETFzOTlmNmxURFJiemZJRlRlAR5Q5uCiD-Jy6dXwJdhF1WjFM5cIRveVuh5YxtPavF6vKgr9qK0Wve28dUjIUw_aem_6epLIR5BNjicppv7q_rDiA

« Mandat d'arrêt d'écrire »

Par Kamel Daoud.

"À quoi bon des poètes en ces temps sauvages ? Qu'écrire quand on est un écrivain harcelé, menacé, condamné à l'exil ? Pourquoi écrire ? Des questions qui hantent le Prix Goncourt 2024.

Écrire. Quoi ? La chronique de la semaine.

? N'es-tu pas recherché, traqué, ciblé et pourchassé et attendu dans les ports et les aéroports ? N'est-ce pas chercher la prison et perdre ta famille, se retrouver seul et sans le sou ? 

Mais n'est-ce pas plus simple d'aller chercher un nouveau métier ? Écrire au dictateur pour lui demander pardon d'avoir fui la soumission ou la peur et dénoncer la France, l'Occident, le monde entier.

Chaque jour, je me lève avec l'idée de faire le mort et je me retrouve à vivre. Écrire. Oui, choisis un sujet où tu n'as trace de toi pour qu'on ne te retrouve pas. Ne signe rien de ton nom, pas même ta tombe. Fais-toi romancier de gare ou correcteurs d'enseignes ou souffleur de répliques de théâtre. Il y a de la place pour le vide dans ce monde.

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