La télévision d’Etat rediffusait dimanche 13 avril, jour des Rameaux, un film de 1990 intitulé À la poursuite d'Octobre rouge. Sean Connery y tient le rôle principal, mais ce n’est pas la seule raison pour laquelle le passage à l’ouest est plus sexy qu’aujourd’hui. Il tient le rôle du commandant Marko Ramius, officier soviétique qui n’est pas Russe. Il n’est cependant pas Ukrainien non plus, mais Lithuanien.
Le film a été tourné au cours du règne de Gorbatchev, mais l’action se situe pendant le cours règne Konstantin Tchernenko (1984-1985). Il est inspiré d’un livre de de Tom Clancy paru en 1984, mais inspiré d’une mutinerie qui avait lieu sous le long règne de Brejnev, celle du sous-marin le Storojevoï :
« Le 9 novembre 1975, des mutins, maltraités par un manque de nourriture et une discipline implacable selon l'ancien capitaine de corvette américain Gregory Young[1], se laissèrent entraîner par le commissaire politique Valery Sabline pour prendre le contrôle de la frégate. Ils tentèrent de gagner Leningrad pour y déclencher une révolution communiste anti-bureaucratique. Rattrapé et bombardé par l'aviation, il fut contraint de revenir à Riga, son port de départ, où l'équipage fut jugé. »
C’est Wikiped qui le dit. J’avoue fort humblement que je ne connaissais pas cet épisode et jusqu’au nom de Sabline. J’en étais resté aux mutins de Cronstadt. Mais les contributeurs de Wikiped sont pluralistes. Ainsi, celui (ou celle) qui a rédigé la note ci-dessus parle de « révolution communiste anti-bureaucratique », alors que celui (ou celle) qui a écrit la fiche de Valery Sabline parle d’une tentative de « commencer une révolution politique léniniste en Union soviétique et de dénoncer la corruption du régime brejnevien ». J’ai la faiblesse de voir une contradiction entre les deux formules.
Notez bien que dans la réalité, c’est le commissaire politique lui-même qui est le nerf de la rébellion. Alors que dans l’adaptation, ce commissaire politique se fait casser le cou par le commandant du sous-marin en personne. Et plus rigolo, c’est que ce commissaire politique est baptisé Ivan Poutine.