Allons droit au but : je n’ai jamais éprouvé d’intérêt autre parodique pour le foot. Depuis quelques jours, j’étais donc un peu agacé de voir les « chaînes d’info » se consacrer continuellement à la coupe du monde au Brésil. Mais samedi soir, mon agacement est devenu un ravissement. La chaîne Itélé couvrait les tirs au but du match Brésil-Chili, mais les images des spectateurs brésiliens qui regardaient le match sur un écran géant.
http://www.itele.fr/sport/video/larmes-et-joie-au-bresil-87007
Dany Cohn-Bendit, député européen converti en chroniqueur de foot, pourra rappeler dans son prochain billet les propos d’un auteur obscur qu’il a croisé en France au printemps 68. Cet auteur se nommait Guy Debord. Il était un peu alcoolique et, à ma connaissance, n’a jamais parlé de foot. Mais il a écrit dans La société du spectacle (1967) :
« Le spectacle n’est pas un ensemble d’images, c’est un rapport social entre des personnes médiatisé par des images ».
Cet écrivain était aussi un peu cinéaste et dans son dernier film, In girum imus nocte et consumimur igni (1978), il osait ce carton :
« Ici les spectateurs, privés de tout, seront en outre privés d’images.»