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Billet de blog 18 mars 2024

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Pour une dissolution et une cohabitation

Le Président de la République affiche une volonté de résistance face à la Russie en Ukraine. Mais il ne dit absolument pas comment il compte s'y prendre. Comment parvenir à s'opposer à des adversaires de poids, comment en être capables?

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Pourquoi sortir ce cheval de bataille là, maintenant, et sans avoir manifestement de stratégie pour y arriver?

On peut constater que le Président n'a pas été capable du tout d'opposer une résistance à la Russie en Afrique de l'Ouest, au Mali, au Burkina-Faso, au Niger... où la France cède de plus en plus son influence séculaire face à des troupes para-militaires russes. Il n'a pas été capable de le faire en Afrique, depuis le début de son mandat, alors comment il va faire en Ukraine?

On peut aussi constater qu'il a enfourché un cheval de bataille avec la défense de l'Ukraine, mais qu'il n'a pas choisi d'enfourcher celui de la défense des Palestiniens qui meurent de faim du fait de l'opération armée que mène Israël d'une façon clairement démesurée et insuffisamment ciblée. Pourquoi cela, pourquoi ne pas défendre des gens qui meurent de faim, qui sont pris dans un conflit dans lequel ils ne sont pour rien, pourquoi ne pas défendre ces Palestiniens aussi, d'une façon aussi ferme? Ce ne serait pas parce que ne serait pas autant profitable politiquement?

Il n'y a pas une injustice là aussi, il n'y a pas un problème, il n'y a pas de quoi dire que si on laisse faire, cela amènera des conséquences non seulement dramatiques pour la vie des Palestiniens, mais qui aussi finirons par nous toucher en France, via le terrorisme notamment? Pourquoi ne pas dire qu'on ne peut pas laisser faire la loi du Talion, l'escalade des conflits sans viser de résolution, de fin des hostilités à un moment? Pourquoi ne pas dire qu'on ne se fixera pas de limites, qu'on mettra toute notre énergie pour lutter contre ça? Parce qu'au contraire, on est en phase avec l'escalade des conflits, qu'on y trouve une possibilité pour sauver sa propre peau, son poste politique?

Pourquoi le Président se centre autant sur le conflit ukrainien, l'hostilité à Poutine maintenant, en dehors du fait que cela constitue un bon thème pour préparer les élections européennes de juin, en cherchant à assimiler la Russie au Rassemblement National, son principal conccurent politique, dans la tête des électeurs? C'est dans le but de faire des amalgames et d'entraîner les gens dans des oppositions binaires: survie ou mort?

Il faudrait qu'il nous explique comment il compte concrêtement s'opposer à la Russie, alors qu'il n'a pas été capable de le faire en Afrique, alors que la France ou l'Europe n'y arrive pas en Ukraine depuis le début du conflit, alors que les sanctions économiques qui devaient mettre à bas l'économie russe n'y sont pas du tout arrivé et ont été contournées facilement. Comment il va faire?

Notre protecteur forgé dans un modèle opposé au notre

On demande à l'Ukraine de nous défendre face à la Russie, d'être aux avant-postes, en protégeant l'Europe, en protégeant le modèle de civilisation européen. Mais il y a un paradoxe énorme, vu comment évolue actuellement le modèle de société en Europe, et en Occident plus largement: c'est à l'opposé de la société de type ukrainien.

En Ukraine, les combattants sur le front sont des hommes, et s'ils se battent aussi vaillement, courageusement face à un adversaire plus fort et nombreux -cela a été remarqué depuis le début du conflit-, c'est qu'ils ont été éduqué dans un type de société qui ne correspond pas du tout au modèle d'Europe de l'ouest et d'Amérique du Nord. Leur société est une société où les rôles des hommes et des femmes sont bien distincts, et où l'importance de l'homme pour défendre la famille, sa femme et ses enfants, et plus largement son pays, est prise en compte, valorisée. C'est grâce à cela que l'Ukraine a des combattants d'une si grande valeur. Ce ne serait pas possible si l'homme et ses qualités viriles y étaient dévalorisées.

C'est à eux qu'on demande de nous défendre désormais, grâce à leurs qualités qui n'ont pas du tout été formées dans une société féministe. De nous défendre nous et notre société qui vire au féminisme, avec de plus en plus de relents wokistes prétendant dicter à tous comment il faut vivre et aimer. Et c'est une tendance qui s'amplifie depuis le début du mandat du Président.

Et désormais que se passe-t-il depuis le début du conflit, et depuis que celui-ci a enclenché une volonté d'intégrer l'Ukraine à l'Union européenne? Que se passe-t-il depuis qu'on veut de plus en plus que ce pays nous rejoigne, et s'adapte à notre modèle de société? De plus en plus d'hommes ukrainiens sont tentés de rejoindre les pays de l'UE, et d'éviter le conflit, d'éviter une situation de vie inconfortable, pour au contraire avoir des conditions plus faciles. Ce qui amoindrit au final les possibilités de l'Ukraine de se défendre sur les champs de bataille, lui permet moins d'avoir de combattants.

La conclusion? Le modèle de société occidental, dans le confort, la bienveillance affichée, le manque de volonté de se contraindre ou se limiter, la mise en avant continue des femmes, de la façon d'être féminine, plus dans la douceur, n'est pas celui qui permet d'avoir des personnes aptes à être des combattants qui défendraient cette société occidentale efficacement. Ce ne sont pas des femmes qui se retrouvent sur les champs de bataille. C'est un rôle masculin, ce sont des hommes qui peuvent le faire.

L'oubli du rôle primordial de l'homme pour assurer des besoins premiers

Dévaloriser l'homme comme cela se fait dans les sociétés occidentales, depuis plusieurs décennies, et d'une façon qui s'accélère ces dernières années, ne nous met pas dans une situation nous permettant de nous défendre, et même l'inverse. On n'a pas du tout compris l'importance du rôle des hommes pour la défense, la protection, ou on l'a complétement oublié.

Les demandes actuelles de respect pour les femmes, et notamment la lutte qui se développe contre les violences sexuelles n'a pas compris dans sa logique que cette lutte ne pourra se faire sans les hommes. Ce n'est pas en les considérant que comme potentiellement coupables de violence que le réel respect des femmes pourra être obtenu. Ce n'est pas possible si le rôle de protection de l'homme n'est pas pris en compte et valorisé. Qui peut défendre une femme subissant de la violence de la part d'un homme? Il n'y a qu'un autre homme qui peut faire cela. Si les femmes sont vulnérables face à la violence des hommes, c'est en raison d'une moins grande force physique. Pour neutraliser quelqu'un avec une grande force physique, il faut quelqu'un d'autre avec une grande force physique. Pour neutraliser un homme violent, il faut un autre homme, quelqu'un de fort. Sans recourir à la protection d'un homme, une femme ne peut prétendre se protéger en toutes circonstances.

C'est comme ça. On ne nait pas semblables. Il y a toute une gamme d'injustices à la naissance qui interviennent: de force physique, de taille, de richesse, de bagage culturel, d'handicap physique ou mental... On peut compenser certaines. Croire qu'on peut toutes les dépasser et vivre sans en tenir compte est complétement illusoire, et ne permet de rien faire dans la vie, de rien obtenir ni ne rien construire.

La société qui se développe en Occident, avec la place de plus en plus grande qu'y prend les théories féministes, la défense des femmes, la volonté qu'elles aient une place plus grande au niveau économique ou politique, conduit à une société qui non seulement ne permet pas d'obtenir une réelle protection des femmes contre les violences les plus graves, mais plus largement une société qui n'est plus en capacité de se défendre et d'avoir une action efficace sur la durée, ni de construire. C'est pour cela que le Président est incapable de nous dire comment il compte s'opposer à la Russie: la société qu'il participe à développer va à l'inverse de nous en fournir les moyens. Il n'a pas la solution.

Une perte d'exigeance structurante et le triomphe de l'individualisme

Ce n'est pas en dévalorisant les hommes, en leur faisant subir une moindre grande possibilité d'accès à des emplois ou des responsabilités politiques à cause de quotas, de places réservées aux femmes, qu'on obtiendra des organisations avec les meilleurs, les plus capables en place. Se priver des capacités de faire et d'agir des hommes permettrait d'être les plus efficaces, de tirer le meilleur de notre société? Mais comment notre société pourra-elle affronter l'avenir et les nombreux défis qui nous y attendent en ne se focalisant que sur la bienveillance, en ne valorisant pas l'effort, le fait d'essayer de tirer le meilleur de soi-même, et en donnant les choses sans qu'il y ait eu de travail pour cela?

La situation des femmes actuellement est souvent facile professionnellement: elles peuvent obtenir des emplois ou une reconnaissance sans à avoir à faire d'efforts, sans devoir démontrer de qualités, fréquemment. Elles sont favorisées pour l'obtention de postes parce que cela fait bien d'avoir des institutions féminisées, parce qu'on veut une égalité à tout prix - et surtout l'afficher.

Leur parole maintenant devrait être crue comme parole d'évangile. Il y a des aberrations qui conduisent à ce qu'il faudrait croire à priori quand une femme se plaint de harcélement, sans faire de vérification. Mais les femmes ne sont pas toutes honnêtes, certaines sont perverses -pas toutes bien sûr, il y a des femmes vraiment admirables, mais certaines le sont, et bien-, et en profitent pour diffamer certaines personnes, parvenir à évincer des conccurents pour des postes ou des situations, ou par simple vengeance pour X ou Y raison.

Mais la justice, obtenir une réelle justice, cela ne fonctionne pas comme ça. Ce n'est possible qu'avec le respect de la présomption d'innocence, avec le recueil d'éléments probants prouvant un délit, harcélement sexuel, viol ou autre. Bien sûr que la parole des personnes s'estimant victimes doit être écoutée, et qu'il faut déterminer avec soin quel tort elles ont exactement subis. Mais ce n'est pas parce qu'on est une femme qu'on est une victime de naissance, et ce n'est pas parce qu'on est un homme qu'on est un coupable de naissance.

A quoi est-ce que cela conduit? Au renversement d'une ancienne discrimination ou dévalorisation des femmes, pour une nouvelle discrimination cette fois à l'encontre des hommes. Quel progrès in fine? C'est réellement pour obtenir la justice qu'on fait cela? Ou alors c'est juste pour parvenir à ses fins dans une lutte de pouvoir, parvenir à favoriser son sexe quand on est une femme, ou à favoriser les personnes homosexuelles ou ne se définissant pas dans un schéma classique niveau sexualité?

Il faut arrêter de nous rebattre les oreilles avec les questions de justice si le but est uniquement de parvenir à un changement de modèle de société, et de permettre plus aux femmes ou aux homosexuels d'avoir une place sociale importante, de parvenir à des responsabilités, si c'est juste une question de parvenir à favoriser des situations individuelles, des carrières. Quel est l'intérêt général derrière cela, en quoi est-ce que cela peut permettre de construire un avenir viable pour notre société, et de bien préparer notre société aux défis à venir?

L'illusion que les femmes seraient le salut

On voit ou on entend parfois que favoriser la place des femmes, plus de place aux femmes, plus de responsabilités, serait ce qui pourrait permettre de relever les défis futurs. Et en quoi? En quoi les femmes seraient la solution? En quoi est-ce qu'elles peuvent résoudre le défi climatique, le problème de transition écologique, les problèmes de raréfaction des ressources, les tensions avec les autres pays, les problèmes de tensions migratoires, les fractures sociales, la disparition du respect vis-à-vis des institutions?

Pour l'écologie, à l'opposé de toutes les critiques adressées désormais à la société patriarcale, celle-ci était en fait il y a plusieurs siècles une société écologique, permettant d'éviter les bouleversements environnementaux. La société où la majorité des gens étaient des paysans, et où ceux-ci vivaient dans un type d'organisation où c'était le père qui décidait était une société frugale, où on consommait juste ce qui était à disposition, où on ne faisait pas faire des milliers de kilomètres à des marchandises pour pouvoir en bénéficier. C'était une société où on prenait soin de son environnement parce que sa survie en dépendait. C'était une société où on épargnait les bénéfices qu'on pouvait faire, pour avoir une sécurité à l'avenir, et où ne cherchait pas à les consommer à tout prix.

En dehors des questions sur la qualité de vie, qui était dure, là il y avait une société écologique et si on avait continué à vivre de cette façon on ne serait pas dans l'impasse écologique qui s'annonce. Et c'était une société patriarcale, c'était une société où l'homme dominait. Alors si on veut vraiment résoudre, les problèmes qui s'annoncent, pourquoi vouloir d'un type de société féminisé dont on ne sait absolument pas ce qu'il peut donner en réalité, à propos de laquelle on ne peut que faire de pures conjectures, et pourquoi ne pas utiliser un modèle qu'on connait déjà et qui avait fait ses preuves durant des siècles?

C'est peut-être parce que l'objectif n'est pas en réalité de trouver des solutions aux problèmes actuels, de réelles solutions, mais surtout mettre en avant son groupe social, son sexe, et avoir plus de place dans la société, un meilleur job, plus des responsabilités, plus de pouvoir et d'argent. Mais ce n'est sûrement par pour l'intérêt général, de la société dans son ensemble et de son avenir. Il ne faut pas nous mentir: ça c'est du pipeau.

On pourrait dire à l'inverse qu'une société plus féminisée, une société où les femmes ont plus de place, est justement une société où les problèmes écologiques, de surconsommation, d'émission de trop de pollutions, s'aggravent. Un modèle où il n'y a que l'homme qui travaille et ramène de l'argent au foyer, fait qu'il y a moins d'argent pour que le foyer consomme. Il est donc obligé de vivre plus sobrement. Si la femme y réalise une activité domestique, cela permet une production plus locale, moins d'utilisation de services ou de biens extérieurs. Pas bon pour l'économie certes, ou tout du moins pas bon pour le modèle économique actuel, mais bien meilleur pour l'environnement.

La société où les femmes ont plus de pouvoir d'achat, comme les hommes, est la société qui consomme le plus qu'une société n'a jamais consommé depuis le début de l'histoire. Et cette société c'est notre société actuelle. Depuis un siècle ou deux que les femmes ont plus de place dans la société, dans l'économie, la consommation des ressources s'accélère aussi. L'accélération a été violente depuis l'après seconde guerre mondiale. C'est parallèle au développement de la place des femmes. Si on veut être logique, on peut prendre en compte aussi cela.

Le réel problème actuellement, le plus fort, c'est un problème écologique. Et les solutions à ce problème se trouveraient tout à fait dans un modèle de société où les femmes n'ont pas du tout de place. Cela l'a été dans le passé. Cela pourrait tout à fait l'être à nouveau à l'avenir. Et si cela se trouve, on n'aura pas le choix.

La problématique démographique imposant une société différente

La seule raison qui fait qu'il faut prodiguer et permettre aux femmes une place différente dans la société par rapport au passé est un problème démographique. La population mondiale a énormément augmenté, et le niveau de consommation atteint les limites de la planète, provoquant des bouleversements environnementaux qui vont bousculer l'organisation mondiale, la vie des sociétés, et provoquer des crises inévitables et difficilement prévisibles.

Un modèle où les femmes ont de nombreux enfants et où elles restent au foyer pour s'occuper de ceux-ci serait catastrophique au vu de l'ère de surpopulation mondiale dans laquelle on est déjà rentré. La surpopulation est toujours relative: cela dépend des ressources disponibles, de l'importance de la consommation par individu, de la capacité de la planète à apurer les pollutions émises par la consommation. Mais on est rentré dans une ère où on consomme aussi beaucoup, et où cette façon de faire, née dans les sociétés occidentales, se propage au reste de la planète. Donc aujourd'hui on est nombreux et en plus on consomme beaucoup part tête. Donc si la population augmente encore avec des nombreux enfants, ce serait critique.

Il faut donc actuellement que les femmes fassent moins d'enfants, pour éviter que la population n'augmente, et même pour qu'elle baisse. Et donc il convient de trouver une autre façon d'occuper pour les femmes, une autre place sociale. Cela tout le temps que durera ce problème de surpopulation.

Il y a une autre raison pour laquelle la surpopulation est relative. Elle dépend aussi de la mortalité. Si la mortalité est importante, la population va vite ou peut vite baisser. Mais nous sommes dans une ère où l'espérance de vie a beaucoup augmenté. De ce côté c'est donc difficile de voir une solution pour réguler la population. Donc la solution peut être de faire baisser le nombre de naissances. Cela est déjà le cas depuis des décennies dans les sociétés occidentales. Il y a même des pays occidentaux où la population commence à baisser du fait du peu de naissances. Néanmoins nombre de pays n'ont pas encore connu de transition démographique, l'espérance de vie y augmente mais le nombre d'enfants par femmes est toujours important. Donc la population y augmente très vite. Ils n'ont pas encore connu une évolution sociale avec un changement du statut des femmes comme cela s'est passé dans les sociétés occidentales.

Une société différente mais qui ne devrait pas consommer plus

Mais que les femmes fassent moins d'enfants ne sera en fait pas suffisant en soi pour résoudre ce problème de surpopulation. Il y a aussi la façon dont on consomme, et l'importance de la consommation. Quelle place est donné aux femmes dans la société en lieu et place de celle qu'elles occupaient avant? Si elles aussi se mettent à gagner beaucoup d'argent et à consommer beaucoup, ce problème de surconsommation des ressources et de sur émission de pollution, de dégradation de l'environnement ne trouve pas de résolution. Le problème empire, or c'est le problème prioritaire actuellement.

Il faut aussi des sociétés qui consomment moins, de façon globale, pour tout le monde. Hommes, femmes, jeunes ou vieux. Cela ne sert à rien si on fournit aux femmes une place où elles augmentent énormément leur niveau de consommation et font augmenter le niveau général de consommation de ressources et d'émission de pollutions. Ce n'est pas comme ça qu'il faut résoudre le problème, il faut trouver une autre solution, pas celle qui est en cours dans les sociétés occidentales.

Et il ne faut pas non plus que ce changement social conduise à une société qui est moins à même de se défendre parce qu'elle s'est féminisée, et parce que les hommes y perdent de leur importance, parce que leur rôle fondamental pour la survie n'est plus reconnu. Sinon, la société qui fait cela se condamne pour l'avenir.

La solution au problème démographique a deux versants

Un autre versant pour éviter la surpopulation, en dehors de celui d'avoir moins de naissances, c'est d'éviter d'étendre encore et encore la durée de vie. Cela conduit à une surconsommation énorme, parce que les soins à prodiguer, les besoins de santé, augmentent exponentiellement à partir d'un certain âge. Cela serait donc épuiser à vitesse accélérée les ressources, et générer encore plus de pollutions et de bouleversements environnementaux. Et c'est sans doute ce qu'on est en train de faire aussi à l'heure actuelle, surtout dans les sociétés occidentales vieillissantes.

On peut d'ailleurs se poser la question du sens de la vie, quand cela conduit à avoir de plus en plus de personnes dépendantes, très âgées, finissant isolées dans des maisons de retraite, sans plus de liens familiaux, croupissant sans plus pouvoir faire grand chose. Cette lente décrépitude, cette prolongation de décrépitude, cette vie sans autonomie, sans capacité: c'est être humain que de favoriser cela? On se targue de l'être parce qu'on prolonge la vie, évite la souffrance de la mort. Ou on prétend l'être. Mais ce n'est pas plutôt un manque de courage? Ce n'est pas plutôt un manque de capacité à affronter un passage inéluctable, et un passage fondamental? C'est quoi qui fait le plus souffrir au final: un trépas bref, ou alors le fait de prolonger des années et des années une vie quasi végétative pour nombre de personnes âgées? Quelles sont les sommes de souffrance qui se trouvent au final de chaque côté de la balance?

Une génération nombreuse et riche impose ses vues

Si actuellement on penche avant tout sur la solution de diminuer le nombre de naissances dans les sociétés occidentales, et donc de trouver un nouveau rôle aux femmes, c'est aussi parce qu'il y est tabou de se demander si prolonger encore et encore la durée de vie, la prolonger toujours, a un sens et est cohérent. Et c'est aussi parce vivent que dans les sociétés occidentales, en Europe et en Amérique du Nord, une génération âgée, une génération de personnes aujourd'hui à la retraite qui est nombreuse, qui a une masse démographique importante. C'est la génération née après la seconde guerre mondiale. C'est elle qui pousse ses intérêts, c'est elle qui pousse son modèle de vie, sa façon de voir le monde.

Elle favorise les choix qui la privilégie. Moins d'enfant, une société qui va avec où les femmes se préoccupent moins de maternité et plus de carrière professionnelle, et aussi où l'homosexualité est valorisée. Tout ce qui peut conduire à ce qu'il y ait le moins d'enfants qui naissent, moins de personnes susceptibles de vous remplacer, vous pousser vers la sortie, est le bienvenu pour un vieux occidental. L'avenir de la société n'est pas le plus important. L'intérêt général, la préparation de l'avenir, ce n'est pas la priorité. La priorité c'est des questions individuelles, des destins individuels, de confort personnel dans l'instant.

Je pense aussi que la façon dont les femmes sont mises en avant dans la société actuelle, et donc où les hommes sont de plus en plus dévalorisés, considérés comme coupables à priori, et où leurs qualités et leur intérêt social sont escamotés (de la protection de la vie, la protection de l'intégrité physique, à la fourniture d'un cadre structurant pour que les enfants puissent y grandir, via la dispense de limites), conduit à ce qu'une jalousie s'y instaure, qui favorise in fine l'intérêt des plus vieux. C'est une façon de diviser pour mieux régner. Homme et femme jeunes s'opposent, se retrouvent en concurrence, ne sont pas dans une situation de s'allier, s'unir pour former un couple et fonder une famille, avoir des objectifs communs, et donc ne peuvent non plus s'allier contre les générations les plus âgées, pour défendre contre elles des intérêts de générations plus jeunes. Les vieux sont habiles pour agiter des jalousies qui les avantage chez les plus jeunes en fait.

Le fait d'avoir une société plus féminisée, plus bienveillante, est aussi favorable aux plus âgés. Ce type de société est plus lent, moins dynamique, moins "bousculant" qu'une société où les hommes donnent le ton. On y est moins exigeant, on y pousse moins à l'effort, à se dépasser. C'est plus favorable pour des vieux qui veulent se reposer, vivre sur leur rythme désormais lent, ne pas être bousculés, ne pas voir de changements ou que ceux qui leur vont bien.

Donc le type de société actuel favorise énormément les plus âgés. Mais elle ne préserve pas du tout ses capacités de défense et ses possibilités de préparation de l'avenir. C'est une société où les jeunes, les enfants, ont des problèmes de dépression, et des soucis d'ordre psychologique comme cela n'a jamais été le cas dans le passé, quelques que soient les difficultés de l'existence qu'il pouvait il y avoir. C'est une société qui n'a pas d'avenir.

Eviter les désordres ingérables, et garder des capacités de survie dans le désordre prévisible

Donc, pour résoudre le problème environnemental qui est le problème prioritaire aujourd'hui, parce que sinon la société va subir des bouleversements ingérables, il convient non seulement de baisser la population mais aussi le niveau de consommation, et pour cela baisser le nombre d'enfants par femme mais aussi arrêter la prolongation de la durée de vie. On pourrait dire qu'il faut être mesuré, ou démagogue, et qu'en lieu et place de diminution de la population, il faut viser l'arrêt de son augmentation, et qu'en lieu et place de la baisse de la durée de vie, il faut viser un arrêt de son augmentation. Mais est-ce que ce sera vraiment suffisant pour résoudre le problème? Est-ce que ce n'est pas toutes les solutions qu'il faut mettre en oeuvre de façon parallèle pour espérer parvenir à une action qui soit efficace, parce qu'il y a urgence, parce qu'on a trop tardé?

Il conviendrait de baisser progressivement la population, le niveau moyen de consommation, via une baisse du nombre de naissance au niveau mondial, de la durée de vie, et conduire une évolution de la place des femmes dans la société, moins tournée vers la maternité, mais sans pour autant que cette évolution conduise à une augmentation de la consommation du fait de l'augmentation de celle des femmes. Sinon, en croyant résoudre le problème on l'aggrave. Et il ne faut pas non plus que cette évolution de la place des femmes conduise à une société qui n'est plus à même de se défendre ou de se renouveler, une société qui ne prends plus notamment en compte le rôle premier des hommes comme cadres protecteurs et structurants. Sinon cette société meurt de toute façon. Il faut faire les bons choix.

Ce n'est en tous les cas pas du tout la trajectoire que suivent les sociétés occidentales. Celles-ci aggravent ce problème de surconsommation de ressources et de participation aux bouleversements écologiques, et en plus elles fragilisent leur possibilité de se défendre en dévalorisant le rôle et l'importance des hommes. Elles atteignent aux possibilités d'un avenir stable, dans un environnement stable et où on peut vivre sereinement du fait de la participation aux causes du changement climatique, tout en diminuant les possibilités de se défendre et de survivre dans l'environnement chaotique que cela génèrera. Il faut donc changer de trajectoire.

La conduite dans l'impasse par les responsables actuels

Le type de société qui se développe, et de plus en plus depuis le début du mandat du Président français actuel, n'est donc justement pas celui qui permettrait de s'opposer à des adversaires de façon efficace (ne serait-ce qu'en ne provoquant pas leur ire du fait d'une surconsommation abhérante), et pas à la Russie de fait. Le Président n'est pas à même de nous expliquer comment il compte s'y prendre face à la Russie parce qu'il ne le sait pas, parce que ce n'est pas dans son logiciel. C'est en fait qu'il développe les substrats d'une société qui permet de moins en moins de s'opposer à des adversaires comme la Russie. Il est donc démuni pour opposer une résistance efficace.

Sa réaction actuelle est de l'ordre de l'incantatoire, ce n'est que des mots et rien de concret, rien de solide, rien d'efficace. Ses priorités changeront sans doute très rapidement en fonction du moment, du sens du vent: il se mettra à parler d'autre chose, réalisant qu'il n'arrive pas à avoir un impact réel avec ce qu'il a entrepris, et cherchant à voir si sur un autre thème cela marcherait mieux.

Le Président s'offusque, veut s'afficher fort, capable de s'opposer à la Russie, mais il n'en a pas les moyens ni la culture, la mentalité. C'est un bon politique sur la scène nationale, il sait comment tirer des ficelles, mettre des adversaires politiques dans l'embarras, faire taire les oppositions, se présenter comme le sauveur. Mais les faits sont têtus, et s'il n'est pas capable de faire du concret, de développer des projets, des objectifs sur la durée, de façon constante, les conséquences finiront par se voir. Il n'est en fait pas capable de construire et d'être celui qui permettrait de préparer un avenir viable.

L'incapacité à ne pas s'enliser dans le vieillissement

On constate aujourd'hui les conséquences de la politique menée par le Président depuis le début de son mandat. Et il ne peut pas dire que ce sont les événements qui en sont responsables, lui qui manoeuvre pour décider de tout, qui limite les possibilités d'intervention du Parlement, qui décide en amont le travail de ses ministres, qui ne doivent qu'appliquer ce qu'on leur dit de faire, et dire que ce qu'on leur dit de dire.

Il fait des choix au niveau financier qui favorise les plus âgés, qui sont ceux qui votent le plus et ont participé à l'élire. Il favorise son intérêt personnel, en se battant pour ceux qui lui permettent d'avoir un poste. Même s'il est jeune en fait il fait une politique pour les vieux. Il est affilié aux vieux. Il a visiblement un goût pour les vieux, c'est transparent: c'est pour ça qu'il est parvenu à les convaincre.

Lors de la crise du Covid il a favorisé un confinement qui servait d'abord l'intérêt des plus âgés, vu les règles imposées. Il aurait pu décréter un confinement moins large, impactant moins les populations jeunes moins concernées par cette maladie, et demander à ceux qui avaient à craindre de se confiner plus largement, parce que c'était leur vie qu'il y avait à préserver. Il aurait pu organiser la société pendant le temps de l'épidémie dans ce but, en mettant en place des livraisons à domicile, en instaurant un cordon sanitaire autour des plus âgés, qui auraient eu à restreindre leur liberté, ne sortant pas parce que leur vie était en jeu.

Non, cela n'a pas été son choix. Il a voulu que les contraintes pèsent sur tous de façon égale, mais pour servir des intérêts catégoriels, un bénéfice pas pour toute la population. Cela a diminué les contraintes pour les plus âgés, pourtant ayant les logements les plus confortables, ayant le patrimoine le plus élevé dans la société, n'ayant plus de contraintes professionnelles, d'impératif de travailler, en les répartissant sur l'ensemble de la société. En fait cela a favorisé le confort des plus âgés, a diminué leurs contraintes, pour servir leur santé personnelle. C'était pour eux mais c'est eux qui en payaient le moins le prix in fine. Cela a couté de l'argent, beaucoup d'argent: l'arrêt de l'économie pendant le temps du confinement a imposé de faire des emprunts. Les conséquences psychologiques les plus importantes ont été pour les plus jeunes, qui pourtant étaient très peu concernés par cette maladie.

La question de qui doit payer la dette, et de pour qui elle est contractée

Aujourd'hui la dette doit être remboursée. Les taux d'intérêts augmentent, faisant que les intérêts de la dette sont de plus en plus importants. On doit de ce fait diminuer le budget de l'Etat. Mais par contre, récemment il a été décidé que les retraites seraient indéxées sur l'inflation, qu'elles augmenteraient. Et aujourd'hui on ne songe pas à baisser la dépense publique en faisant participer les retraités, au moins les plus riches, via une baisse de leur pension. Si la dette est aussi importante, c'est parce qu'il a été fait des choix lors de l'épidémie de Covid qui favorisaient les plus âgés, mais aujourd'hui on ne demande pas à ces mêmes plus âgés de participer de façon plus importante au remboursement de la dette?

Et c'est cela, une société qui se proclame comme juste, comme en faveur des droits humains? C'est de la guignolade, c'est du vent, de l'incantatoire à nouveau, qui ne correspond en rien à la réalité.

Si on est confronté à des problèmes environnementaux majeurs, c'est parce que la consommation a augmenté de façon exponentielle après la seconde guerre mondiale, au cours de la vie de la génération qui est aujourd'hui à la retraite. Sa surconsommation a accéléré les problèmes environnementaux, qui toucheront surtout les générations futures, les autres, pas eux. Ils léguent une dette irremboursable et des problèmes environnementaux majeurs, et c'est eux qu'il faut encore écouter, favoriser par la politique?

L'absence de solutions proposées par le Président

Non, celui qui leur est affidé, qui favorise leurs intérêts n'est pas à même de faire une politique juste, n'est pas à même de préparer l'avenir de la société de façon correcte, n'est pas à même de donner un espoir aux enfants et de les sortir de leur stress.

Le Président n'a plus rien à proposer pour apporter des solutions. Son mandat est enlisé, il n'a pas de majorité suffisante au Parlement pour gouverner de façon efficace, il ne trouve qu'avec d'énormes difficultés des personnes pour être ses ministres, ou pour représenter sa majorité lors des élections intermédiaires. Mais son mandat doit durer encore 3 ans, et c'est un problème.

Il serait temps maintenant que l'Assemblée soit dissoute et qu'il y ait des élections anticipée. Il faut une cohabitation avec un gouvernement qui ne dépende pas du Président et qui propose une politique différente, qui favorise un modèle de société différent, plus à même de permettre à ce que toutes les forces qui existent dans notre pays s'expriment, redonnent du dynamisme et puissent nous défendre. Il faut un type de société moins féministe, moins wokiste, moins favorable aux plus âgés, moins dans la bienveillance et le confort, mais plus dynamique et vigoureuse, plus dans l'exigeance, l'imposition de limites et de cadres structurants.

On a actuellement des représentants politiques qui sont une synthèse de la pusilanimité et de la sénilité, inconstants ou ne visant que leur confort, peu exigeants avec eux-mêmes. C'est sûr que pour une personne âgée qui veut que soit reculé au maximum le temps où il sera mis sur la touche, avoir au pouvoir des jeunes inconstants est une aubaine. Mais on ne veut plus de ça. Cela nous mène au chaos, à l'affaiblissement, à la perte de notre autonomie et de notre capacité à décider pour nous même.

Il faut que les députés prennent leur responsabilité et votent une motion de censure, et que des élections législatives aient lieu.

La tentation de la guerre pour se maintenir en place grâce à une situation d'urgence

L'agitation que mène actuellement le Président, c'est uniquement parce qu'il a vu ce qui se passait en Israël, et de comment un dirigeant politique aux abois pouvaient chercher à tirer parti d'un conflit?

Le 1er ministre israélien était dans une grave crise politique, violemment remis en cause avant que les attaques du Hamas se produisent sur le territoire israélien. Ces attaques ont pu avoir lieu alors que pourtant elles avaient été prévues par les services israéliens, que leur risque était connu. Ce risque a été volontairement ignoré, avec les conséquences dramatiques qui s'en sont suivies. Ensuite le 1er ministre israélien a voulu conduire une guerre totale, pour laquelle on ne sait pas comment il compte trouver une fin. Mais pourquoi voudrait-il et chercherait-il une fin à un conflit qui permet de se maintenir en poste?

C'est complétement vain, c'est clair, c'est reculer pour mieux sauter. C'est ne pas comprendre qu'on est fini. Mais qu'a fait le Président français suite à cela? Qu'est-ce qui s'est passé dans son foyer? Est-ce qu'il y a eu un dialogue du type:

- Dis, chéri, en Israël il s'est laissé attaqué et ensuite il a pu lancer une guerre totale et paraître comme le défenseur de tout le monde, pourquoi tu ne ferais pas pareil? Une guerre, cela ne nous permettrait pas de rester plus longtemps en place?

- Ah oui, ce n'est pas bête, tiens. Je vais faire comme tu dis. En plus en Russie il ne risque rien avec les élections et il peut se maintenir comme il veut, ce n'est pas juste, moi aussi je veux rester.

C'est quoi ces vélléités bellicistes, c'est une mode de dirigeants politiques qui sentent le roussi pour leur carrière?

Faire assumer les conséquences, responsabiliser

Le problème avec les rodomontades du Président par rapport à la Russie, c'est je pense qu'il en discerne très mal les possibles conséquences, et qu'il ne voit pas du tout clair sur les forces en présence. Il devrait se rapprocher de son prédecesseur comme Président, et lui demander ce qui s'est passé quand celui-ci s'est opposé à la Russie. A l'époque c'était pendant les révoltes en Syrie, avec également des conflits pour s'accaparer les ressources gazières trouvées au large de la Syrie. C'est justement à cette époque que des très violents attentats terroristes se sont déroulés sur le territoire française.

De nos jours les guerres ouvertes sont rares, c'est plus des guerres hybrides. Entre Etats détenteurs de l'arme nucléaire, il n'est pas possible d'avoir des conflits ouverts et directs. Cela se passe de façon indirecte, via des guerres sur des territoires alliés, par procuration, ou alors des attaques sur internet faites par des groupes anonymes, auxquels on délégue ces tâches. Et il y a aussi des délégations à des groupes qu'on ne reconnait pas du tout officiellement comme proches, qu'on lance par d'autres Etats, déléguant eux-mêmes à des partis subsidiaires, à divers représentants (c'est de la sous-traitance en cascade, qui brouille les pistes), qui in fine organisent ou font se déclencher des attentats terroristes sur le sol de l'Etat désigné.

C'est arrivé en France il y a quelques années. C'est arrivé aussi à la Turquie, à l'époque où elle s'opposait frontalement à la Russie. Directement après des attentats violents sur son sol, la Turquie s'est finalement rabibochée avec la Russie, et les tensions ont été apaisées. La Turquie est rentrée dans le rang. Comme la France l'avait fait aussi d'une certaine manière.

Le Président actuel sera-t-il en mesure d'assumer les conséquences d'une opposition frontale, qui provoquerait le trouble sur le sol national, provoquerait des problèmes graves de sécurité publique? Est-il capable de nous en protéger, et a-t-il prévu qu'il pourrait être amené à le faire quand il s'est mis en tête de parler aussi hardiment de conflit ouvert avec la Russie? A-t-il pensé avant d'agir?

Je pense qu'il serait temps d'avoir des personnes responsables à la tête de notre Etat, et que les personnes avec du pouvoir prennent leurs responsabilités pour qu'il y ait un changement drastique dans la conduite de la politique nationale. Il ne serait pas manqué à l'avenir de rappeler aux responsables les conséquences de leurs actions, de leurs paroles, ou de leur inaction et de leur manque de courage. D'autant plus si elles sont dramatiques. Réfléchissez avant d'agir, ou de ne pas agir.

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