Polémique ta mère.
Polémiquons. De "polemos", la guerre (en grec ancien), ce terme reflète parfaitement la capacité civilisationnelle de transférer le conflit armé sur le terrain des idées, de passer du champ de bataille à celui de la diplomatie.
Hélas, de la polémique nous en revenons aujourd’hui au polémos, à la guerre, et l’échec du discours, de la raison, semble dire qu’au final, hein, ben le seul moyen d’agir, c’est de se foutre sur la gueule à coup de bombinettes.
Allez les enfants, fini de jouer au «logos» !
Polémiquons donc, sur cette décision française de partir, la fleur au fusil, pardon, au bombardier, sauver le peuple syrien. Tout est réuni pour en faire une guerre «juste» : un méchant (très très méchant), un peuple en rébellion (bon, là, c’est moins clair, hein, mais on va pas chipoter non plus), une période de crise (une bonne guerre, c’est quand même ce qu’on a fait de mieux pour détourner l’attention et pi ça occupe les médias).
Des raisons d’aller choper Bachar El Assad pour le coller devant un Tribunal International, il y en a plein, des légitimes, des justifiées. Malheureusement, il semble que le projet d’intervention de la France n’inclue pas une capture de ce dictateur.
Nan, on va faire des frappes chirurgicales. Sans anesthésie, certes, mais le vocabulaire médical donne toujours l’impression que ça va être tout propre, net, et qu’une fois la tumeur bombardée, paf un petit pansement et on verra à peine la cicatrice madame.
La raison de l’intervention telle que l’a exprimé notamment François de Rugy lors du #DirectAN, rha, je veux dire lors de son intervention à l’Assemblée Nationale c’est «nan mais faut punir passque sinon c’est trop du laxisme genre on va en faire un enfant-roi, euh, un dicateur qui se croit tout permis quoi» (ah ? parce que ce n’est déjà pas le cas ? et pourquoi Assad et pas la Corée du Nord ?). Pour une société (et un parti, EELV) qui se pose des questions sur l’intérêt pédagogique de la fessée, on voit là un bel exemple d’incohérence.
Gaz sarin contre bombes, j’imagine d’ici la prochaine rencontre (parce qu’il y en aura) entre nos diplomates et les diplomates syriens : «alors ça gaze ?» «ouais et toi, ça boume ?». Des heures de rigolades en perspective, cette guerre, je vous le dis.