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Billet de blog 20 avril 2025

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Ceci ressemble à un coup d'État numérique - Carole Cadwalladr

« Nous assistons à l'effondrement de l'ordre international en temps réel, et ce n'est que le début » Nous faisons face à un coup d'État technologique fulgurant par une Broligarchie (barons voleurs 2.0) qui accélère le démantèlement des démocraties et impose un technoféodalisme planétaire. Désobéir face au capitalisme de surveillance (GAFAM) est indispensable. Nous pouvons le faire collectivement.

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Ceci ressemble à un coup d'État numérique © Carole Cadwalladr
This Is What a Digital Coup Looks Like - Carole Cadwalladr TED © Carole Cadwalladr

Dans cette vidéo, Carole Cadwalladr, journaliste au Gardian, lance l'alerte face à la "broligarchie", au « coup d'État numérique » en cours et appelle à s'organiser, à se battre et à ouvrir les yeux.

Illustration 3
Les barons voleurs 2.0 - La Broligarchie

En 17 minutes, elle y évoque d'une façon particulièrement brillante, documentée et sensible, la dangerosité des Big tech pour nos vies privées et du choix patrons des GAFAM de collaborer, et donc se soumettre à Donald Trump et ses idées, et donc sa violence.

Elle y évoque aussi les lourds dangers du capitalisme de surveillance et l'impérieuse nécessité qu'il y a à s'en émanciper sans attendre. Mais également à le combattre, plutôt qu'à l'accompagner, alors que s'installe maintenant un techno-féodalisme à l'échelle planétaire.

Illustration 4
Les algorithmes contre le société © Hubert Guillaud

Extraits des propos de Carole Cadwalladr :

" Nous devons maintenant commencer à agir comme si nous vivions en Allemagne de l’Est et qu’Instagram était la Stasi. "

" Trump appelle la presse les ennemis du peuple. Il ne sait probablement même pas qu’il cite Staline. "

" Si vous voulez savoir quelle sera la première grande apocalypse de l’IA, nous la vivons déjà. C'est un effondrement total de l'information."

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Cette courte conférence est d'une formidable acuité et accessible à toustes sans qu'il soit besoin d'être un•e geek ou un spécialiste du numérique pour en comprendre la portée et agir sans attendre.

Le courage et la précision des propos de Carole Cadwalladr doit permettre de nourrir une analyse étayée et de plus en plus partagée qu'il existe des alternatives militantes libres et éthiques :  un déjà là de résistanceS et d'émancipation !

Les logiciels libres ne sont pas une lubie de quelques geek•es boutonneu•euses en mal de relations sociales.

Il s'agit au contraire d'une somme de principes philosophiques et éthiques qui prolongent le principes fondateurs que sont l'égalité, la liberté et la solidarité. Les logiciels libres peuvent et doivent être intégré aux luttes intersectionnelles, car ils la rendent cohérente dans le monde numérique. C'est en ce sens qu'historiquement des communautés LGBTQIA+ se sont constituées sur des espaces du Fédiverse comme le réseau Mastodon.

Dire non ne suffit plus !

Il y a déjà longtemps que Naomie Klein a lancé cette alerte. "Dire non ne suffit plus !" Mais qui a bien voulu la lire et la comprendre ?

Il est plus que temps que la gauche se pose enfin les questions qui fâchent quant à ses usages totalement instrumentalisés du numérique qui nient la dangerosité des GAFAM et du capitalisme de surveillance au prétexte d'une exposition médiatique soi-disant incontournable.

  • Comment défendre des sociétés libres, ouvertes, antiracistes, féministes et écologistes et utiliser massivement les plateformes et les outils qui précisément détruisent tout cela ? (source : Le Monde Diplomatique)
  • Comment défendre les droits et libertés publiques en partageant un post sur Facebook/Instagram alors que ces sociétés sont les championnes du recueil de données à des fins publicitaires ? (source : Slate.fr)
  • Comment dénoncer le génocide des palestinien•nes en ayant recours à des entreprises qui permettent de les cibler, de les traquer et au final de les assassiner, et ce, de façon industrielle ? (source : +972)
  • Comment défendre notre jeunesse et ses droits en livrant nos enfants à Youtube, Netflix et Disney+, alors que l'un de patrons de ces entreprises avait affirmé : « Quand vous regardez une série sur Netflix et que vous en devenez accro, vous veillez tard le soir. À la marge, nous sommes en concurrence avec le sommeil. Et ça fait donc beaucoup de temps.» (source : The Guardian)
Illustration 5
Marx contre les GAFAM © Stéphanie Rosa

Mediapart et beaucoup d'autres médias indépendants doivent plus encore et mieux encore contribuer à faire grandir et à promouvoir en les utilisant, les outils et logiciels libres. C'est par exemple, comme c'est le cas pour Blast qui publie ses vidéos sur leur propre instance Peertube en plus de Youtube ou du Monde Diplomatique qui propose ses podcasts indépendamment des plateformes des GAFAM.

Mais, et ce sera difficile à entendre par les intéressé•es, mais il en va de même des organisations syndicales, des associations militantes et aussi des partis politiques qui s'opposent au libéralisme et défendent une société reposant sur la justice écosociale.

Je m'adresse à leurs responsables : il n'est plus temps de fermer les yeux, de dire que c'est compliqué ou que ce serait une "bêtise" pour reprendre les termes de l'adepte du bruit et de la fureur.

Oui, quitter X/Twitter et les GAFAM est une nécessité, une urgence et une forme de salut public si l'on veut refaire de la gauche de rupture avec le capitalisme une perspective désirable, émancipatrice, libre et solidaire.

La violence des réactions à l'Extrême Droite et de presque tous•tes les ultralibéralaux lors de la campagne HelloQuitteX montre à quel point les fascistes perçoivent le risque de ne plus être au cœur de l'hégémonie numérique permise par les GAFAM.

Rompre avec le système capitaliste, avec l'hégémonie culturelle qui nous est imposée nécessite de la comprendre, de la combattre et tout autant de construire collectivement et de faire vivre pour tous•tes des alternatives concrètes. C'est très différent que de récolter des likes ou de comptabiliser des clics sur des sites internet et de ces obsessions de la mesure et de la quantification, si chère à la droite ultralibérale et au management qu'il soit dans le privé ou qu'il relève du New Public Management.

C'est par l'exemple et par l'usage quotidien par les journalistes elleux-mêmes que la démocratisation des alternatives aux GAFAM se produira. La démarche est collective, mais des effets de seuils sont nécessaires.

Si nous voulons changer ce monde qui court à sa perte et surtout à la nôtre, celles des militant•es des droits et libertés, des militant•es d'une gauche en mal de solutions et de perspectives concrètes et cohérentes.

Illustration 6
Cory Doctorow - Le rapt d'internet © Cory Doctorow

Alors, il faut se le dire : recourir aux GAFAM et autres « réseaux sociaux » est une erreur politique majeure qu'il faut fermement combattre.

Parce que ces entreprises servent à exterminer un peuple, contribuent à assécher des espaces agricoles immenses, détruisent le concept même de vie privée et de libre arbitre et sont une menace existentielle pour ce que nous défendons ensemble, il est temps de changer de "logiciel" et de passer au libre, égalitaire et solidaire.

Julien Cristofoli

Enseignant spécialisé,

Responsable syndical,

militant associatif,

et libriste !


P.S : sur Mediapart, il est impossible de partager une vidéo Peertube, mais par contre Youtube est possible. Curieux (non !?!) après les propos très justes de Carine Fouteau lors du départ de X/Twitter. 🤔


P.S 2 : Carole Cadwalladr a réalisé cette prise la parole le 8 avril dernier lors d'une conférence TED


P.S 3 : pour commencer à quitter les GAFAM, s'en émanciper et défendre nos valeurs communes dans le monde numérique, vous pouvez aller voir :

Le Wiki d'Herminien : Pour un numérique respectueux et émancipateur. Des bases simples pour appréhender les outils numériques et protéger sa vie privée en ligne.

Collectif CHATONS : Collectif des Hébergeurs Alternatifs Transparents Ouverts Neutres et Solidaires

Syndifab | La fabrique numérique syndicale

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