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Billet de blog 19 mars 2010

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L'unité ne viendra pas des urnes

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Un commentaire à l'un des billets de Velveth, que je publie aussi chez moi.

On tourne en rond. Arlette passe le bâton à Olivier, qui le repasse à Mélanchon. Et, tous ensemble, y compris les débris du PCF que Mélanchon s'efforce de ressusciter - voilà vraiment une orientation que je ne comprends pas vu le temps qu'il a fallut pour s'en débarrasser - on s'approche à peine des 10%.

Je partage votre analyse sur l'abstention et je pense que cela devrait pousser à réfléchir au delà de cette cuisine électorale qui montre clairement son impuissance à cristalliser l'opposition politique à l'écrasement des classes populaires par les "fondés de pouvoir" de la prédation. J'ai longtemps pensé que pérenniser un score électoral décent de la gauche de la gauche pourrait permettre de peser sur le PS et la politique menée dans l'éventualité d'une défaite de la droite. Je commence à en douter. (Je pense en fait qu'il n'y a que la mobilisation des classes populaires qui peut réaliser cette unité).

Je crois qu'il faut en revenir aux fondamentaux. Les syndicats, la CGT en tête, exerce une forme de direction politique sur le mouvement social. Et le sens de cette direction politique, c'est de le contenir, puisque le PS n'est pas en mesure de récolter les fruits d'une explosion. On ne doit plus laisser la CGT détruire le mouvement ouvrier avec ces journées d'action à la con et autres grèves de 24 heures pour toute réponse au tabassage social du sarkozysme et c'est là, à mon sens, qu'il faut activement rechercher l'unité, c'est sur ce terrain qu'il faut battre le tambour.

Y compris parce que c'est sur ce terrain que l'on pourra s'affranchir des obstacles liés aux appareils - chacun défend sa boutique, c'est normal - et du poids de l'histoire des uns et des autres. Je ne mésestime pas les divergences politiques. Ce qui sépare les uns et les autres a du sens. Mais face au niveau de violence hallucinant que représente le sarkozysme, tout le monde doit maintenant prendre ses responsabilités.

Il faut contester aux directions syndicales, en premier lieu à la CGT, la direction politique du mouvement ouvrier. La bataille qui s'annonce sur les retraites devrait être l'occasion de prendre la main. Il n'y a rien à négocier avec le PS sur ce sujet, au moins dans un premier temps. En revanche, il me semble que toutes les formations de la gauche de la gauche pourrait trouver là un terrain propice à une initiative politique de grande ampleur. Un accord de combat sur ce terrain ne devrait pas poser de problèmes, peut et doit être médiatisé. Un appel solennel à la lutte et à la mobilisation venant cette fois d'un véritable front de gauche, voilà, - mais ce n'est là qu'un exemple -, une initiative qui pourrait porter ses fruits.

C'est la mobilisation politique du mouvement ouvrier qui permettra de dépasser l'impasse des stratégies électorales. Avec les retraites, on ne doit pas laisser la CGT diriger la manoeuvre; c'est une bataille politique. On me permettra une formule que d'aucuns jugeront éculée : il faut construire le front unique plutôt que le front de gauche...

Il faut prendre l'initiative d'une campagne nationale et unitaire sur les retraites, une campagne rythmée par différentes étapes destinée à interpeller le PS et les syndicats sur ce sujet pour les mettre face à leurs contradictions. 20 000 militants motivés et décidés peuvent, si ce n'est remporter cette bataille, enclencher une véritable dynamique politique.

Sans quoi, on laissera éternellement les classes populaires sans voix face à la violence accrue des possédants. Nous vivons le temps des jacqueries, qui correspond non pas à la faiblesse du mouvement social - la colère ouvrière est là, l'envie de se battre aussi, l'actualité le prouve tous les jours -, mais à la faiblesse de sa direction. Jacqueries et répression sont les armes de la démagogie qui menacent de tout emporter (la remontée du FN en témoigne). Il faut relire Trotsky. Là-dessus, il ne s'est jamais trompé. Les échéances électorales ne devraient pas être l'occasion de réaliser l'unité, elles devraient en être l'expression concrète, forgée dans le combat politique. De l'unité d'action sur des combats où tout le monde peut-être d'accord viendra l'unité politique...

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