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Billet de blog 23 décembre 2010

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2012 – l'autre élection (et d'autres primaires ?)

À quoi rime de dire et redire son attachement au Parlement, de se plaindre sans cesse du mépris dans lequel le tient le Président, si l'on considère manifestement que les Législatives sont directement subordonnées au résultat des Présidentielles ? Car telle semble bien être la position de tous les partis politiques, à un an et demi d'échéances électorales majeures : dans une Ve République « quinquennisée », qui entend-on parler des Législatives de 2012 ? Malheureusement personne, et singulièrement pas la Gauche. 

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À quoi rime de dire et redire son attachement au Parlement, de se plaindre sans cesse du mépris dans lequel le tient le Président, si l'on considère manifestement que les Législatives sont directement subordonnées au résultat des Présidentielles ?
Car telle semble bien être la position de tous les partis politiques, à un an et demi d'échéances électorales majeures : dans une Ve République « quinquennisée », qui entend-on parler des Législatives de 2012 ? Malheureusement personne, et singulièrement pas la Gauche.

Pourtant, si une République renouvelée et une séparation des pouvoirs réaffirmée doivent advenir en 2012, vraisemblablement cela doit se préparer dès 2011, en allant à l'encontre de la hiérarchisation systématique des élections présidentielles et législatives.

Surtout au Parti Socialiste, où depuis Le Coup d'État permanent et les années 1980, l'on sait à la fois très bien analyser les travers de la Ve République et se glisser avec délectation dans les habits qu'elle vous tend, il faut non seulement le dire mais il faut encore rompre clairement avec ce dévoiement de la démocratie représentative : un seul individu ne peut pas, ne doit pas présider aux destinées de millions de citoyens. Le nécessaire caractère représentatif de la démocratie ne peut s'épanouir que dans le jeu d'un large dialogue – pas dans un monologue, ni dans les soliloques partisans.

Encore faut-il, me direz-vous – et vous aurez raison – que la Représentation nationale représente bien la Nation. Ce dont il est permis de douter, face à une Assemblée où un(e) député(e) de moins de cinquante ans a plus de chances de se voir demander de qui il ou elle est l'assistant(e), que d'obtenir une place dans une commission au sein de laquelle il ou elle serait plus compétent(e) que ses 576 confrères…

Alors parlons dès aujourd'hui des Législatives de 2012, parlons-en toute l'année 2011, et – pourquoi pas ? – profitons des primaires socialistes pour désigner des candidats. Puisque les bureaux de vote seront là, pourquoi ne pas demander aux sympathisants de choisir en même temps leurs candidats aux Présidentielles et aux Législatives, dans chaque circonscription ? Il suffit d'un bulletin en deux parties, à cocher – pas plus difficile à dépouiller qu'un vote sur un texte de Convention nationale bardé d'une trentaine d'amendements**.

Ainsi, les candidats soutenus par le PS aux législatives pourront bénéficier d'une dynamique qui leur soit propre. Ceux d'entre eux qui pensent être les seuls à pouvoir gagner ou garder une circonscription à gauche trouveront en ces primaires l'occasion de démontrer qu'ils convainquent au moins les sympathisants du PS, et, pour les circonscriptions susceptibles de servir de monnaie d'échange dans des alliances avec d'autres partis, elles se doteront ainsi d'un(e) interlocuteur(trice) privilégié(e) fort(e) d'une vraie légitimité dans les inévitables tractations d'appareils.

Enfin et surtout, le PS travaillerait ainsi vraiment à ce que les Législatives ne soient pas considérées comme une simple formalité, dans un sens ou dans l'autre, et il cesserait de contribuer par là au dénigrement du Parlement. Et bien sûr, last but not least, le PS garderait une chance d'appliquer son projet dans le cas où les Présidentielles, pour une raison ou pour une autre, tourneraient à la mésaventure...

NB : Ce billet est devenu le premier article de la nouvelle Édition "2012 - l'autre élection".

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