Julien Randon-Furling (avatar)

Julien Randon-Furling

Recherche / Enseignement supérieur / Traduction / Médiation scientifique

Abonné·e de Mediapart

2 Billets

1 Éditions

Billet de blog 30 septembre 2010

Julien Randon-Furling (avatar)

Julien Randon-Furling

Recherche / Enseignement supérieur / Traduction / Médiation scientifique

Abonné·e de Mediapart

Savoir se donner la peine de naître français

 Qu'ai-je fait pour être automatiquement admis à la nationalité française ?

Julien Randon-Furling (avatar)

Julien Randon-Furling

Recherche / Enseignement supérieur / Traduction / Médiation scientifique

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Qu'ai-je fait pour être automatiquement admis à la nationalité française ?


Question suscitée par cette intervention de M. Lionnel Luca, député, lors de la séance du 29 septembre 2010 consacrée à la discussion du projet de loi « Immigration, intégration et nationalité » :

Votre texte, monsieur le ministre (...), prévoit la mise en place d’une charte des droits et des devoirs du citoyen visant à faire de l’adhésion aux principes et aux valeurs de notre république un élément d’appréciation de l’assimilation de celui qui acquiert la nationalité française. Dans ces conditions, il n’est pas illogique de rétablir le système qui existait en France depuis la loi du 22 juillet 1993 (...) et qui prévoyait que les enfants nés en France de parents étrangers demandent l’acquisition de la nationalité française en faisant expression de leur volonté individuelle. Une telle demande permet une véritable prise de conscience de son appartenance nationale, c’est même la première forme d’expression d’un engagement civique. (...) Il me paraîtrait logique, dans l’esprit du texte que nous allons adopter, que les enfants nés de parents étrangers prennent un tel engagement civique à leur majorité.

Question, donc : qu'ai-je fait, moi, pour être (en tout cas jusque là) irrévocablement et automatiquement admis à la nationalité française ? Rien d'autre que de me donner la peine de naître, dans une bonne ville de province française, de parents français ayant la peau claire, eux-mêmes nés de parents français etc.

Me donner la peine de naître - nous y voilà : la nation ainsi conçue est une aristocratie, une noblesse. Peu importe que les descendants biologiques n'aient aucune part à l'éventuelle grandeur de leurs ancêtres ; peu importe que, quelques générations en aval, par voie de consanguinité ou autre, la débilité ait pu faire son bonhomme de chemin.

Par essence, par ma seule naissance, j'appartiens à la nation, j'incarne la nation, je suis de la nation.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.