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Billet de blog 16 juillet 2025

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Pour un autre financement des transports !

Le transport est le premier secteur émetteur de gaz à effet de serre en France, avec 31% des émissions. Le transport routier de personnes et de marchandises est bien plus émetteur que le train, qui émet entre 9 et 14 fois moins de gaz à effet  de serre.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le transport est le premier secteur émetteur de gaz à effet de serre en France, avec 31 % des émissions. Le transport routier de personnes et de marchandises est bien plus émetteur que le train, qui émet entre 9 et 14 fois moins de gaz à effet  de serre.

La défense du service public ferroviaire est donc l’un des principaux  leviers pour lutter contre le dérèglement climatique et atteindre réellement la  neutralité carbone. Le transport ferroviaire devrait ainsi être l'ossature d’une politique des transports qui tient  de la crise environnementale. 

Or, privilégier le train sur la route est aussi une mesure de justice sociale. Le  modèle du tout routier pèse lourd dans le budget des ménages, en particulier  dans les territoires ruraux quand l’absence de transports en commun contraint  à posséder un voire plusieurs véhicules motorisés. Les dépenses de transports  constituent 14,5 % des dépenses de consommation des particuliers. La route était  aussi responsable en 2023 de 3167 décès, contre 2 décès de voyageurs en train  (et 16 de piétons ou cyclistes dans des accidents de passage à niveau, ainsi que  59 accidents de personnes non-autorisées traversant des voies).

Depuis dix ans, les petites lignes ferroviaires françaises, essentielles à la mobilité en milieu rural, disparaissent à un  rythme alarmant. Environ 3 000 km de voies ont été fermés, privant de nombreuses régions d’une alternative crédible à la voiture.

Les choix faits en termes de financement des transports ont donc des consé quences concrètes importantes pour les voyageurs et voyageuses, mais aussi  pour les collectivités, l’emploi et l’aménagement du territoire.

Un avenir ferroviaire pour tous les territoires est possible ! Nous appelons le Conseil économique, social et environnemental (CESE), assemblée représentative de la société  civile, à se saisir de cette question cruciale. Une pétition est en ligne sur son site : si elle atteint 150 000 signatures, le  CESE engagera une analyse approfondie et formulera des propositions concrètes afin que l’action des responsables  politiques et des collectivités contribue activement à la revitalisation des petites lignes ferroviaires et des territoires  qu’elles desservent.

Au moment où des choix décisifs sont faits en matière de financement des transports, le gouvernement continue à s’enferrer dans le tout routier, avec 200  projets routiers en cours, pour un coût cumulé compris entre 13 et 20 milliards  d’euros d’argent public. Dans le même temps, au nom de l’austérité budgétaire,  des lignes de desserte fine du territoire sont menacées de fermeture. Les services publics de transport sont notre bien commun. Leur disparition accroît la  distance sociale entre les territoires et diminue l’accessibilité d’autres services publics, du travail, des loisirs.

L'Alliance Écologique et Sociale, la fédération SUD-Rail et la Déroute des Routes (qui rassemble plus de 60 collectifs en lutte partout sur le territoire contre de nouveaux projets routiers) ont décider de peser sur le gouvernement (voir notre rapport commun). Ce cadre unitaire - l'un des plus larges actuellement - permet d'accroître la portée de nos revendications syndicales et celles d'autres mouvements sociaux ; il s'inscrit dans cette urgence de bifurcation écologique qui doit être synonyme de progrès social et la préservation de nos biens communs (les services publics). 

Dans ce contexte d'austérité budgétaire, scénarisé par le gouvernement et le patronat, nous proposons une lutte sociale et écologique qui s'intègre avec des dizaines de mobilisations locales... nécessaires pour apporter des réponses réelles et collectives. 

Nous l'assumons aussi ce combat écologiste, qui répond aux besoins du quotidien, nous permettra de combattre la progression de l'extrême droite qui se nourrit du mépris pour ces territoires, l'abandon du prolétariat rural... c'était aussi la conclusion du parti pris de Martine Orange le 9 juillet : « Tout cela ne peut participer qu’au sentiment de déclassement et d’injustice sociale qui anime la majorité des Français, et fait le lit du populisme d’extrême droite. Mais l’exécutif, comme nombre d’élus politiques, s’en moque. Après tout, dans les gares, il n’y a que « des gens qui ne sont rien ».

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