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Billet de blog 1 décembre 2008

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De la démocratie participative dans ma petite tête de militant...

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Petite lecture la nuit dernière de Loïc Blondiaux, Le nouvel esprit de la démocratie, actualité de la démocratie participative, La République des Idées donc au Seuil et paru en mars de cette année.

Blondiaux


Constat en demi-teinte, l’auteur cherche désespérément à faire espérer en la démocratie participative, autant le dire : c’est un échec. L’ouvrage reste intéressant, cependant soulevons quelques « détails qui tuent »…
Le premier c’est le parti pris pour la démocratie participative sans que l’on sache à la fin même avec les « six brèves recommandations pour une démocratie effective » pour quel type de démocratie participative notre démocratie actuelle doit évoler.
Le second c’est la défense prise de la candidate malheureuse à l’élection présidentielle de 2007. Défense qui est rude à prendre quand on sait qu’elle n’a jamais explicité sa pensé. La seule façon de se dédouaner de cet écueil c’est citer l’exemple de la Région (Poitou-Charente) qui alloue 10% de son budget pour les lycées à la participation.
Pire, Loïc Blondiaux ne tient pas compte des critiques faites à l’époque à la candidate et relègue sans l’analyser à « la rhétorique réactionnaire » telle que démontrée par Hirschmann : « effet pervers », « inanité » et « mise en péril » du modèle représentatif… Rien que cela. Au niveau local, la critique portait surtout sur le fait que la démocratie participative on n’avait pas attendu que Royal en parle pour essayer de la mettre en place avec plus ou moins de résultats.
Le troisième détail, c’est l’éternelle référence à Porto Alegre au Brésil. Exemple qui est pourtant très nuancé par l’auteur puisqu’il avoue lui même que sans doute à peine 10% de la population de porto Alegre c’est intéressé au processus participatif.
Les conclusions de lecture : la démocratie participative est un concept vague et vaste qui oscille entre mandat impératif et dérive populiste néolibéral. Le domaine d’application est lui bien plus problématique, si l’utopie tant à penser la démocratie participative en terme de national, on voit que son approche ne peut être que locale et que cette même approche locale est bien souvent modeste et médiocre étant donné que cela attire toujours le même milieu socioculturel. Reste la question du tirage au sort pour le jury citoyen… mais quelle légitimité donner au tirage au sort ? pour le domaine judiciaire on entend déjà bien les questions que cela pose alors du point de vue politique cela ne facilite pas le problème. Enfin, si le jury est composé par quelques éléments déjà politisés, cela peut amener à influencer et réduire à néant la parole des autres…
En bref, la démocratie participative est pour le moment du domaine de l’utopie même si elle voit ses applications se développer et c’est pour le mieux, dans le système délibératif notamment.
Enfin, on peut rejoindre l’auteur pour rappeler que si le modèle néolibéral n’avait pas réduit les corps intermédiaires, que sont les associations, les syndicats et les partis politique à l’aspect de chapelles, la réflexion sur la démocratie participative n’aurait pas lieu d’être.

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