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Billet de blog 22 septembre 2012

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International bordel

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Chronique traduite en turc et publiée sur uplifers.com le 13/10/2012 – http://www.uplifers.com/international-mess/

Personne n’a pu échapper à Pitbull, le nouveau “booty-shaker” qui fait des featurings avec tout le beau monde, de Chris Brown à Don Omar, en passant par J-Lo… Tout est question de qualité… [attention : ironie]
Dans un de ses derniers tubes (c’est long, c’est creux, c’est un tube), le “tube de l’été”, le nouveau roi du clubbin’ rend hommage à sa performance sans-faute :

“I don’t play football but I’ve touched down pretty much everywhere
I don’t play baseball but I’ve hit a home run everywhere”

(Il ne connait pas les règles, mais il gagne.)

En gros, Pit c’est un globe-trotter. Qui fait beaucoup de sexe.

“In Lebanon, the women are bomb
In Greece, you’ve guessed it, the women are sweet
En Colombia women got everything on, some of the most beautiful women I’ve ever seen
In Brazil, they’ve a freakin’ big o’ booty and their thongs, blue, yellow and green
En L.A. tengo la Mexicana
En New York tengo la boricua
Besitos para todas las mujeres en Venezuela”

Comme vous pouvez le constater, chaque pays a son lot de clichés, aucun n’y échappe, tout simplement parce que Pitbul c’est une star. Et une star ça voyage, beaucoup, partout. Il ne fait même pas l’effort de prononcer correctement les endroits qu’il a pu visiter :

“I’ve been to countries and cities I can’t pronounce
And to places on the globe I didn’t know existed”

Et pourquoi le ferait-il ? Dans la mesure où le seul intérêt du voyage c’est d’avoir l’occasion de baiser dans des langues différentes. Cela dit, “there’s no place like home” – comme dirait Dorothy :

“I’ve spinned all around the world but I ain’t gon’ lie there’s nothing like Miami’s heat”

Super. Finalement, ça me dérangerait pas tant que ça de danser dessus si seulement il n’était aussi dégradant pour les femmes, surtout les femmes dans les pays en voie de développement (que j’appelle plus communément “tiers monde” en accord avec des conventions internationales impliquant des pays du dit “tiers monde”) :

“You’re looking for Visas?I ain’t taking credit cards, if you know what I mean
En Cuba la cosa esta dura but the woman get down, if you know what I mean”

Et si ça ne soutenait pas aussi clairement l’idée que les femmes ne sont pas que pour le plaisir des hommes, au point de les déshumaniser en niant le tabou de l’inceste :
“In Romania she pulled me to the side
And told me: Pit you can have me and my sister”

(J’ajouterais : « dit-elle avec enthousiasme ».)

Le mot le plus significatif est dans le refrain :

“You put it down like New York City
I never sleep
Wild like Los Angeles
My fantasy, hotter than Miami
I feel the heat”

Le fantasme. Parce que c’est bien de ça qu’il s’agit, non ?

Le message est clair : une chatte c’est une chatte. C’est tout ce qu’il y a à savoir. Et, par chance, à Miami, tu peux avoir n’importe laquelle (sous-entendu : si toi aussi tu vois ta gueule en poster) : “Y en Miami, tengo cualquiera!”.

Au fait, la chanson s’appelle “International love”. Comme c’est mignon. Amour, prostitution, quelle différence ?

Ah, on a bien de la chance de vivre dans ce monde si… international.

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