La commission de l'Union Africaine confie le Dialogue congolais à Edem Kodjo, l'un des vieux routiers de la politique africaine des années 70/80. Si Bujumbura n'a pas abouti, le facilitateur de l'Union africaine s'investit pour réussir sa mission à Kinshasa.Une mission qui s'annonce déjà impossible.
A Kinshasa, des tons montent. "Edem Kodjo va faciliter le glissement voulu par Joseph Kabila", a souligné Bertrand Ewanga, secrétaire général de l'Unc (L'Union pour la nation congolaise). Un autre "anti-Dialogue", Martin Fayulu, président de l'Engagement pour la Citoyenneté et le développement (EciDé) rejette les bons offices de Mme Nkosazana Zuma, la présidente de la Commission africaine. Pour l'opposition, le président Kabila cherche à rester au pouvoir. "Il a refusé tout dialogue en 2011 lors de sa victoire contestée, mais pourquoi, maintenant à l'aube de la fin de son mandat, il cherche à dialoguer ?", lance Bazaiba Masudi, secrétaire général du Mlc (Mouvement de libération du Congo).
Du côté de la majorité présidentielle, la mission de l'ancien secrétaire général de l'Oua (Organisation de l’unité africaine), l’ancêtre de l'actuelle l'Union africaine (Ua) est salutaire pour "que le peuple Congolais se discute sur l'avenir de leur pays", a indiqué Lambert Mende, ministre Congolais de la Communication et porte-parole du Gouvernement.
Mais, pour Edem Kodjo, peut être c'est du déjà au pays de Lumumba. Dans les années 90, Edem Kodjo fut opposant au régime de Gnassingbe père puis premier ministre, c’était pendant la forte crise politique Zaïroise qui s'est soldée par la chute de Mobutu. Et, Etienne Tshisekedi joua un rôle de point dans la démystification du régime Mobutu. Etienne et Edem, sont tous deux de la même génération. C'est donc une tâche énorme dans l'agenda d'Edem Kodjo: convaincre l’incontournable Etienne Tshisekedi. Dans son dernier message depuis Bruxelles, Tshisekedi, annonce sine die son retour à Kinshasa. Des difficultés sont de taille pour le Togolais, les temps ont changé, et les aléas géopolitiques en sont suivis. Il retrouve en face de lui, une nouvelle génération de l'opposition déterminée, s'appuyant sur une jeunesse Congolaise affamée du changement. On y compte Le Front citoyen, Le Filimbi.. De Goma, Lubumbashi, Kinshasa en passant par Paris, Bruxelles, Londres et Johannesburg, la jeunesse Congolaise est désormais présente au débat contre toute violation de la Constitution.
Que va faire Edem Kodjo ? Une chose est sûre, Edem Kodjo va surement s'appuyer sur la dernière position modérée des évêques Congolais membres de la conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), qui eux, veulent voir la tenue "d’un dialogue répondant aux aspirations de tous pour l'intérêt supérieur du pays".

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