Un plaidoyer fort contre l'insignifiant régnant. Des journalistes, supposés tels, se drapent de costumes larges pour courir les milieux interlopes qu'entretiennent les avatars de gais aventuriers à la tête du Congo. Ils ne remplissent pas les conditions qui les rendraient éligibles à l'obtention de la carte de presse.
Ces tristes ectoplasmes tirant le diable par la queue, battent le pavé à la recherche de ce dont l'indignation est à la mesure des crimes passibles de la Haute Cour de justice, pour avoir un comportement d'extrême déloyauté à l'égard de notre pays (dilapidation en règle des deniers publics, altération des valeurs cardinales qui fondent l'identité de tout un peuple...). Le tout, pour un pécule de misère qui servirait d'avance sur créance afin d'apaiser le courroux des emprunteurs et autres bailleurs. Il est regrettable d'être encore témoins, de nos jours, de procédés aussi honteux que funestes, dans le seul dessein de bourrer sa tire-lire. Peu importe que l'on ait sali, ou pis, fait tuer la source de son butin au passage.
Le curseur s'est désormais déporté sur l'envers de l'excellence, naguère portée en étendard et sous-tendue par des idéaux dont le Congolais historique ne s'était jamais départi pour décliner son identité. Des Congolais d'opérette ont vu le jour, au son de la rutilance exacerbée d'un Franc dévoyé. Ils en ont conçu un culte, que chérissent désormais tous ceux de leurs congénères ayant auparavant transité par l'allégeance due au gardien du temple des "Frères-la-Gratouille".
On voit cette nouvelle race de margoulins, littéralement acquis au maître aussi vain que leur propre existence, courir les venelles de Château Rouge et recherchant pitance de façon très active. Et ce au mépris de tout scrupule.
Norbat met le doigt sur le énième mal congolais à l'origine de la déliquescence d'une société en mal de figure tutélaire: une délation fondée sur un échafaudage d'imputations grossières.
Je ne suis ni prophète, ni thaumaturge, la simple observation du plan factuel arboré par ce qui a cours chez ces petits êtres a suffi pour que j'aie pu faire le terrible constat de grégariens imposant à un peuple d'inaugurer l'ère du superfétatoire et, ipso facto, celle de l'abstraction utilitaire faite du recours aux valeurs ontiques, comme préalables à une vision sociétale soucieuse de mettre l'homme au centre de tout dispositif censé installer un pays dans le cercle des grandes nations.
Bravo Norbat, tu ne peux laisser indifférent. À moins de simplement convenir que ceux réfractaires à ta vibrante admonition, complices actifs ou passifs de ce pandémonium monté en système de gouvernement, s'accommodent béatement de la brochette des renégats cités en objet.
Kenavo!