Voici le texte de la lettre que Mathilde adresse à l'Autorité de Sureté Nucléaire
J'ai juste anonymisé ce courrier afin de préserver sa tranquillité.
Madame Charlotte Mathilde XXXXXX Orange, le 09/11/2011
Lettre ouverte :
A Monsieur le Président de L’A.S.N.
Monsieur André Claude Lacoste
6, Place du colonel Bourgoin
78012 Paris.
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Objet : « les leucémies de l’enfant »
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Monsieur le Président,
J’ai l’honneur de vous présenter la requête ci-après exposée :
En prenant connaissance du rapport 2010 de l’Autorité de Sureté nucléaire, j’ai trouvé au chapitre I, page 48, un encart titré : « Leucémies de l’enfant » où il est précisé que :
« L’Autorité de sûreté nucléaire (A.S.N.)
La Direction générale de la Santé (D.G.S.)
La Direction générale de la Prévention, et des Risques (D.G.P. R ;)
Ont mis en place un groupe de travail pluraliste sur les risques de leucémies de l’enfant autour des installations nucléaires de base (I.N.B.)
Ce groupe présidé par Madame le Professeur Danièle Sommelet a été chargé de porter une appréciation sur les connaissances disponibles concernant le risque chez les enfants vivant au voisinage de ces installations.
Ce rapport disponible début 2011 fera un point sur les connaissances scientifiques disponibles sur cette pathologie et établira des recommandations préconisant des actions nouvelles pour établir une caractérisation alinico- biologique des leucémies pour identifier et caractériser les sites d’intérêt dans le champ des activités nucléaires »
A la date du 09/11/2011, je n’ai pas trouvé ce rapport sur Internet.
Mon souci essentiel c’est l’enfance et l’adolescence. En effet, pour ceux qui vivent encore après 25 ou 30 ans dans le bain des rayonnements ionisants ils n’ont plus qu’à attendre s’ils seront frappés d’un cancer à échéance plus où moins longue ou s’ils auront la chance d’y échapper et, jusque-là, les caractérisations scientifiques qu’on veut bien nous faire connaître ne peuvent être qualifiées de transparentes. Pour ce qui est des enfants, il n’est peut-être pas trop tard pour tenter par la recherche de trouver les moyens de les protéger.
Je vous demande donc de bien vouloir me faire connaître le moyen qui m’est offert de me procurer ce rapport. Pour ma part, je ne fais confiance qu’aux scientifiques.
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Profitant de cette démarche auprès de vous, permettez-moi de vous poser quelques questions auxquelles je vous serais reconnaissante de me répondre/
J’habite à Orange à 3 kms à peine à vol d’oiseau des installations nucléaires de Marcoule, sous le vent d’autan, et à IO kms de la centrale du Tricastin, sous le souffle du mistral ;
Ajoutez à cette exposition géographique que nous sommes, pour tous les effluents des centrales et installations nucléaires de base de la vallée du Rhône, sous le vent dominant qu’ est le mistral. De plus, il faut signaler la proximité de la centrale de Cadarache qui ne le cède en rien à tous les accidents et incidents qu’on nous a signalés, avec retard souvent, et qu’on nous a le plus souvent cachés. D’ailleurs la phrase bien connue lors de ces accidents c’est « Il n’y a pas d’impact sur le personnel et sur les riverains ! » Les incidents du Tricastin ont néanmoins été sanctionnés par la justice ! Ceux de Marcoule du 12 septembre lui sont soumis. !
Marcoule est sur le département du Gard. Le Rhône nous sépare, Le Tricastin est à cheval sur le département de la Drôme et du Vaucluse, Cadarache sur les Bouches du Rhône, en bordure du Vaucluse, mais les frontières des départements ne sont pas plus étanches que celles de Tchernobyl ! …
La centrale de Cadarache et les installations nucléaires de base de Marcoule sont
Placées sous le contrôle de l’A.S.N. de Marseille et la centrale du Tricastin est sous le contrôle de l’A.S.N. de Lyon, ce qui ne facilite pas la transparence.
Voici mes questions :
I - Serait-il possible d’élargir le P.P.I. de Marcoule à plus de 5 kms. L’explosion du 12 septembre 2011 dont nous n’avons connu l’importance qu’après votre expertise a certainement irradié plus largement. De plus, l’article 2 de la loi du 13 juin 2006 qui est pour le moins peu intelligible pour les riverains ne leur permet pas de comprendre si vous assurez la responsabilité du contrôle des installations militaires tout aussi dangereuses, sinon plus dangereuses que les installations nucléaires civiles pour un environnement aussi limité.et eu égard à la dangerosité des produits traités et issus, dans cette enceinte autant civile que militaire.
II - Le Vaucluse possède-t-il un registre du cancer ? Je sais que 15 départements français seulement en possèdent un. Je pense que dans le département du Vaucluse où la population évolue dans le triangle Cadarache, Marcoule et Le Tricastin avec l’avenir de ces centrales et installations ce serait un document précieux pour la recherche. Où s’adresser pour en obtenir la création ?
III – Le Vaucluse possède-t-il un .C.L.I ? Sa nécessité me semble ressortir des dangers qui menacent sa population.
IV – Je vous demande de bien vouloir examiner la proposition suivante de faire respecter, par les Directions des installations et centrales nucléaires, l’obligation de relever tous les jours le niveau des rayonnements aériens et éventuellement la radioactivité hydrauliques dans les P.P.I. et de les faire connaître publiquement.
En effet, il existe un moyen très simple. On nous communique à la radio, à la télévision plusieurs fois par jour la météo : l’ensoleillement, la température, la vitesse des vents,
la pollution des villes, la longueur des embouteillages de la circulation.. ET MËME LES COURS DE LA BOURSE !. Pourquoi ne pourrions – nous connaître la densité radioactive en unités compréhensibles après qu’on nous eût fait connaître la limite de la dose dangereuse dans les mêmes unités, et la nature des produits effluents pour assurer comme le dit l’article 1, alinéa 4, de la loi du 13 juin 2006 : « UNE INFORMATION FIABLE ET ACCESSIBLE EN MATIERE DE SECURITE NUCLEAIRE »
V - L’A.S.N. aurait-elle compétence pour proposer l’obligation d’installation de balises aériennes et éventuellement hydrauliques pour mesurer la radioactivité dans chaque commune de France sise dans les zones environnant les centrales et installations nucléaires.
La dépense pourrait être prise en charge par les exploitants.
Voilà les questions, parmi tant d’autres, que j’aimerais voir solutionner avant de quitter la vie. J’entre dans le cinquième mois de ma centième année … Et, en m’excusant de vous prendre du temps j’aimerais une réponse dès que possible car mon temps m’est compté.
Veuillez agréer mes salutations les plus distinguées.
Charlotte Mathilde