La récente flambée de violences dans le Nord du Mali, les premiers éléments de l'enquête ( où l'on apprend que le MNLA touareg n'est pas la partie responsable mais bien l'armée malienne et que celle-ci a agi sans ordre, ce qui occasionna la démission du Ministre de la Défense) et la volonté affichée du Président IBK d'en finir avec cette " verrue" sur le visage de la démocratie, de l'intégrité territoriale, et de l'autorité du chef de l'Etat, a abouti, une nouvelle fois,à la nomination de médiateurs dont, une nouvelle fois, Blaise Compaoré, en proie dans son pays à une opposition de plus en plus remontée, qui entend se servir de cette ultime perche pour parfaire son statut de vieux sage et partant se représenter aux prochaines élections .
En Centrafrique où l'on prend toute la mesure de la difficulté à réduire une violence qui loin d 'être religieuse, comme trop souvent on l'entend, est avant tout mafieuse et brigandière de plus en plus une rumeur gonfle de nommer, également, un médiateur .
On peut se demander entre qui et qui puisque s'il existe, d'un coté, un" gouvernement " il n'existe, de l'autre, qu'un chapelet de chapelles mafieuses qui seraient ravies d'avoir une reconnaissance officielle et de pouvvoir négocier prébendes et avantages.
Mais là où le bât blesse est surtout la personne dont on parle. Je laisse la parole à un journaliste du journal malien ' le patriote" qui dit mieux que je ne saurais le faire ce qu'il en est.
"Depuis un certain temps, le nom de l’ancien président Amadou Toumani Touré revient avec insistance comme prétendu médiateur dans la crise centrafricaine. Depuis son exil doré au pays de Macky Sall, pendant qu’un mandat d’arrêt se prépare contre lui pour haute trahison, le nommer à ce poste constitue une insulte pour le Président IBK et le peuple malien tout entier.
En effet, cette idée traverse l’esprit de certains depuis un bout de temps et anime tous les débats. Certains se demandent comment un homme de sa trempe peut se retrouver médiateur dans une crise aussi profonde que celle de la Centrafrique. Comment l’homme qui a confié le destin de son pays à des narcoterroristes et apprentis djihadistes avant de dégringoler du flanc de la colline de Koulouba pour se refugier au pays de la Terranga peut gérer la crise d’un autre pays ? S’il a ces compétences, son pays n’aurait jamais sombré dans le chaos pendant plus de 2 ans en se relevant aujourd’hui avec une gueule de bois. Il aurait pu proposer cette option pendant la transition que nous avons connue. D’autres voient en cette nomination, si elle se concrétise, une mauvaise foi de nos amis sénégalais et leur volonté de tenter de faire échapper ce monsieur à la justice de son pays, ils l’ont déjà essayé avec l’ancien dictateur tchadien Hissène Habré.
L’on sait que le Pr Abdoulaye Bathily, ancien numéro deux de la minusma au Mali, l’a été avec les bénédictions de Dakar et se retrouve aujourd’hui encore numéro deux de la crise centrafricaine. Et au même moment, le président ATT pourrait se retrouver médiateur de cette même crise. Il y a trop de coïncidences. Mais comme les Maliens ne sont pas friands de la théorie des coïncidences, ils voient en cette volonté une main invisible de Macky Sall.
En tout cas, cela reviendra à saborder tout le travail que le Président IBK veut mener pour le redressement de la justice de son pays, et pour qu’il y ait enfin la paix et la réconciliation nationale. Attention à la tentation du diable.
Harber MAIGA